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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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leur
destination. S’ils savaient qu’ils étaient encore suivis, ils ne perdaient plus
de temps à tenter d’égarer les hommes de Temüdjin.
    — J’espère qu’on les rattrapera avant qu’ils n’arrivent
chez eux, dit Khasar, la mine sombre. S’ils rejoignent un camp important, nous
les perdrons, Börte et eux.
    Kachium remonta en selle, les traits tirés par une grimace
quand ses muscles fatigués protestèrent.
    — Ils venaient forcément de quelque part, argua-t-il. S’ils
s’y réfugient, l’un de nous retournera chercher les autres. Temüdjin décidera
peut-être même de rejoindre les Kereyits. Ils ne nous échapperont pas, Khasar. D’une
manière ou d’une autre, nous les retrouverons.
    — Si Temüdjin est encore en vie, marmonna Khasar.
    — Il l’est. Les Loups eux-mêmes n’ont pas pu l’arrêter.
Crois-tu qu’une blessure des Tatars suffira ?
    — Elle a suffi pour notre père.
    — Une dette qui reste à payer, répliqua Kachium.
     
     
    Le troisième soir, les deux frères étaient moulus de fatigue
quand ils se couchèrent. Ils pouvaient tenir longtemps avec un mélange de lait
et de sang mais ils n’avaient pas de remonte et leurs chevaux montraient comme
eux des signes de souffrance. Les deux hommes avaient reçu des coups pendant la
bataille ; la cheville de Kachium était enflée, douloureuse. Il n’en
parlait pas à son frère mais il ne pouvait cacher sa claudication chaque fois
qu’il mettait pied à terre. Ils dormirent profondément et Kachium se réveilla
en sursaut quand une lame froide toucha sa gorge.
    — Arslan pourrait t’apprendre une chose ou deux sur la
traque, lui dit Temüdjin à l’oreille. Il fait presque jour, es-tu prêt à
repartir ?
    Kachium se leva d’un bond, serra son frère contre lui puis
fit de même avec un Arslan médusé.
    — Ils ne peuvent pas être très loin, dit-il.
    À quelques pas de lui, Khasar avait cessé de ronfler et se
retournait. Kachium s’approcha, lui piqua les côtes du bout du pied.
    — Debout, Khasar, nous avons de la visite.
    Le grincement d’un arc qu’on tend leur répondit. Khasar
dormait comme un mort mais il avait d’excellents réflexes.
    — Je suis là, mon frère, dit Temüdjin à voix basse dans
le noir.
    L’arc grinça de nouveau quand Khasar relâcha la corde.
    — Comment va ta tête ? s’enquit-il.
    — Elle me fait mal mais la suture tient bon, répondit Temüdjin.
    Il se tourna vers l’est et vit l’aube du loup, la première
lueur grise précédant le lever du soleil. Il tendit à ses frères une outre d’arkhi.
    — Buvez et préparez-vous à monter en selle, leur
ordonna-t-il. La poursuite n’a déjà que trop duré.
    Il y avait dans sa voix une souffrance tranquille que tous
comprenaient. Börte avait passé trois nuits avec ses ravisseurs. L’eau-de-vie
réchauffa leurs ventres vides et leur donna l’énergie dont ils avaient besoin. Plus
tard dans la journée suivraient le lait et le sang. Cela suffirait.
    Les trois frères et le forgeron étaient fourbus et couverts
de poussière lorsqu’ils aperçurent enfin leurs proies. Depuis quelques heures, la
piste serpentait sur les pentes d’une série de hauteurs et le sol accidenté
avait ralenti leur allure. Temüdjin n’avait pas prononcé un mot, les yeux
constamment rivés au loin.
    Le soleil était bas sur l’horizon quand ils atteignirent une
crête et virent le groupe de fuyards au bout de la vallée. Ils se laissèrent
glisser à terre tous les quatre, firent se coucher leurs montures pour ne pas
être repérés. Du bras, Temüdjin maintint le cou de son cheval contre l’herbe.
    — Ce sera ce soir, décida-t-il. Nous les attaquerons
quand ils établiront leur camp.
    — J’ai trois flèches, prévint Kachium. C’est tout ce qu’il
restait dans mon carquois quand j’ai sauté en selle.
    Temüdjin tourna un visage de pierre vers son cadet.
    — Abats-les sans les tuer, si tu peux. Je ne veux pas
qu’ils meurent trop vite.
    — Tu compliques les choses, dit Arslan en regardant le
petit groupe au loin. Il vaut mieux se jeter sur eux et en tuer le plus
possible. Ils ont des arcs et des sabres eux aussi, je te le rappelle.
    Ignorant l’intervention du forgeron, Temüdjin continua à
fixer Kachium dans les yeux.
    — Si tu peux, répéta-t-il. Si Börte est vivante, je
veux qu’elle les voie mourir, peut-être même qu’elle les achève de sa main.
    — Je comprends, murmura Kachium, se rappelant le

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