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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Arslan, dit-elle avant de se
concentrer à nouveau sur sa tâche.
    Il s’approcha de la fillette.
    — Tu veux que je te fasse sauter en l’air ? lui
demanda-t-il.
    L’enfant acquiesça, le regarda à travers ses larmes. Il se
força à sourire, la souleva. Le contrecoup de la tuerie s’apaisait en lui mais
son cœur battait encore trop vite pour le calme et le silence qui avaient suivi.
Lorsque Hoelun enfonça l’aiguille en os dans le cuir chevelu de son fils, Temülen
grimaça, ouvrit la bouche pour se remettre à pleurer.
    — Tout va bien, petite, dit Arslan avec douceur. Je
vais te conduire à Eluin. Elle te cherchait.
    Il ne voulait pas que la fillette voie les cadavres mais il
ne pouvait pas rester dans la tente à ne rien faire. Il espérait qu’Eluin
vivait encore.
    Comme il se dirigeait vers la porte, il entendit Temüdjin
hoqueter. Les yeux du khan s’ouvrirent, grands et clairs.
    — Ne bouge pas, lui enjoignit Hoelun quand il voulut se
lever. Il faut que je recouse ça bien.
    Il se laissa retomber, vit Arslan près de la porte.
    — Dis-moi, lui ordonna-t-il.
    — Nous avons brisé l’attaque. Ils ont Börte, résuma
Arslan.
    Hoelun tira sur le fil, une partie du cuir chevelu se rida.
    Arslan fit sauter Temülen dans ses bras mais l’enfant s’était
calmée et jouait avec un bouton d’argent de son deel.
    Avec un linge, Hoelun essuya le sang qui coulait dans les
yeux de Temüdjin. Elle enfonça de nouveau son aiguille, sentit son fils se
raidir.
    — Je dois me lever, mère, murmura-t-il. As-tu bientôt
fini ?
    — Tes frères sont à la poursuite des survivants, intervint
aussitôt Arslan. Tu as perdu beaucoup de sang, ce serait idiot de risquer une
chute.
    — Börte est ma femme, répliqua Temüdjin, les yeux
subitement froids.
    Sa mère se pencha vers lui comme pour l’embrasser, coupa de
ses dents l’extrémité du fil. Il se redressa dès qu’elle s’écarta, passa les
doigts sur la suture.
    — Merci, dit-il, le regard radouci.
    Hoelun hocha la tête, frotta le sang séché sur la joue de
son fils.
    Arslan entendit la voix d’Eluin dehors, sortit de la tente
pour lui confier Temülen. En revenant, il vit Temüdjin essayer de se lever. Le
jeune khan chancela, s’appuya au poteau central de la yourte.
    — Tu es incapable de monter à cheval aujourd’hui, déclara
le forgeron. Laisse tes frères la retrouver.
    — Le ferais-tu, toi ? rétorqua Temüdjin.
    Il avait fermé les yeux pour lutter contre son
étourdissement et Arslan, devant sa détermination, poussa un soupir.
    — Non, reconnut-il. J’irais à leur poursuite. Je vais
chercher ton cheval et le mien.
    Il baissa la tête pour sortir de la tente. Hoelun se leva, prit
la main libre de Temüdjin dans les siennes.
    — Tu n’as sûrement pas envie d’entendre ce que j’ai à
dire, fit-elle à voix basse.
    Temüdjin ouvrit les yeux, battit des cils pour arrêter un
nouveau filet de sang.
    — Parle.
    — Si tes frères ne parviennent pas à rattraper les
Tatars avant la nuit, ils feront du mal à Börte.
    — Ils la violeront, je le sais. Elle est forte.
    Hoelun secoua la tête.
    — Non, tu ne sais pas. Elle aura honte.
    Elle s’interrompit pour lui laisser le temps de comprendre. Puis :
    — S’ils lui font du mal, tu devras, toi aussi, être
fort. Tu ne dois pas t’attendre qu’elle soit la même, avec toi ou avec n’importe
quel autre homme.
    — Je les égorgerai, jura-t-il tandis que la rage
montait en lui. Je les rôtirai et les mangerai s’ils la touchent.
    — Tu en seras peut-être apaisé, mais cela ne changera
rien pour Börte.
    — Que puis-je faire d’autre ? Elle ne peut pas les
tuer, ni même les forcer à la tuer. Rien n’est de sa faute.
    Il se mit à pleurer, essuya les larmes sanglantes coulant
sur ses joues.
    — Elle avait confiance en moi, gémit-il.
    — Tu ne peux rien faire, mon fils. Pas si les Tatars
parviennent à échapper à tes frères. Si tu la retrouves en vie, tu devras être
patient et doux.
    — Je le sais, ça ! Je l’aime, cela suffit.
    — Cela suffisait, corrigea Hoelun. Cela ne suffira
peut-être plus.
     
     
    Temüdjin se tenait dans le vent froid, le cœur battant. Quand
Arslan amena les chevaux, il se retourna et sentit une odeur de sang. Le camp
était jonché de corps brisés. Certains bougeaient encore. Un Tatar étendu sur
le dos tentait d’arracher de sa poitrine la flèche qui y était plantée et ses
doigts remuaient telles les

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