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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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qu’était le sergent Standon, ils échangèrent des regards consternés.
    — Maître Standon, lança Kathryn, je vous saurai gré de rester ici afin de monter la garde devant les chambres d’Erpingham et de Vavasour.
    Blanche Smithler prit la parole.
    — Ce n’est pas vraiment nécessaire. La chambre de Sir Reginald a été nettoyée.
    Montrant la bourse de Vavasour, elle ajouta :
    — Et il n’y a qu’une clé pour chaque chambre. Kathryn ouvrit la bourse couverte de vase. À l’intérieur se trouvaient quelques pièces de monnaie et une longue clé en métal qui commençait à rouiller. Elle tendit l’argent à l’aubergiste, disant :
    — Gardez ceci, et pour le moment, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je conserve la clé.
    Sous la conduite de Raston, tous sortirent de la taverne, traversèrent le chemin pour gagner le Grand Champ. Il n’était pas trop difficile de marcher dans la neige car celle-ci avait été damée par ceux qui étaient allés repêcher le corps de Vavasour. Néanmoins, Kathryn examinait attentivement la neige de part et d’autre de cette trace.
    — Vous cherchez d’autres empreintes ? chuchota Colum qui s’était rapproché.
    Il s’arrêta et plissa les yeux, les abritant du soleil aveuglant avec sa main.
    — Je ne vois rien, murmura-t-il. Quelques traces de pattes d’oiseau, là – il montra le champ à droite –, et celles d’un renard. Rien d’autre.
    Ils grimpèrent jusqu’à la croupe de la petite colline et s’arrêtèrent pour regarder la retenue d’eau, en contrebas. À la lumière du jour, Kathryn voyait qu’il s’agissait d’un de ces étangs tout petits, mais traîtres, à cause desquels il était si difficile de traverser la campagne en hiver. Il s’étendait au pied de la colline, et sur trois côtés, n’était bordé que par le champ. Sur son côté le plus éloigné, en revanche, la berge s’élevait brutalement jusqu’à une autre butte.
    — C’est incompréhensible, chuchota Kathryn comme ils descendaient vers la retenue d’eau. Raston a dit qu’il avait vu quelqu’un avec une lanterne sur cet étang, mais je ne saisis pas comment c’est possible.
    — Le meurtrier a pu rentrer en mettant ses pas dans ceux de Vavasour.
    — Impossible, répliqua Kathryn. Raston a vu la lumière et Vavasour qui avançait sur l’étang, puis le clerc et la lumière ont disparu, ce qui nous laisse avec deux conclusions possibles : ou la personne que Vavasour venait rencontrer s’est également noyée quand la glace a cédé, ou elle est repartie par un autre chemin. Auquel cas nous devrions retrouver ses empreintes.
    Arrivée au bord de la mare, Kathryn promena les yeux sur la surface de l’eau noire et glacée, tandis que lui revenaient les mises en garde de son père pour qui s’aventurait dans des endroits comme celui-ci. Elle jeta un regard à Smithler par-dessus son épaule.
    — À votre avis, quelle est la profondeur de cet étang ?
    L’aubergiste poussa un petit sifflement.
    — Entre trois et quatre mètres, Maîtresse.
    Kathryn regarda la berge opposée.
    — Et quelle est sa largeur ?
    — Cinquante mètres, à peu près.
    — Êtes-vous sûr de ce que vous avez vu hier soir, Raston ?
    — Je jure devant Dieu et ses anges qu’il y avait une lanterne, Maîtresse.
    Raston indiqua de la main la surface sombre et miroitante de l’eau.
    — La brume s’était levée, si bien que la lumière semblait étrange, mystérieuse, mais il s’agissait d’une lanterne, j’en suis sûr.
    — Qu’entendez-vous par étrange ? demanda Colum.
    — Un peu comme un fanal qu’on aperçoit sur la mer, ou le soleil quand il filtre à travers un épais nuage. Je voyais une flamme qui luisait entourée d’un halo doré. Ce devait être une lanterne très lourde.
    — Elle se trouvait sur l’étang ? insista Kathryn. Pas au bord, ou en haut de la butte ?
    Le vieux braconnier secoua la tête.
    — Non, Maîtresse, et je n’avais pas bu une goutte de bière. Vavasour n’était sans doute qu’à quelques mètres de la lanterne quand la glace a cédé et qu’il a coulé.
    Raston gratta son menton pas rasé.
    — Il a hurlé comme un lapin pris au collet.
    Colum entreprit de faire le tour de l’étang puis se tourna pour regarder les clients de l’auberge. Ils étaient tous là, même l’élégante Lady de Murville, mais Kathryn et Raston étaient les seules personnes en qui il pouvait avoir confiance. Il montra du

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