Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
Vom Netzwerk:
surtout de ridicule. Il serait contraint de faire un siège en règle du château, ce qui par parenthèse donnerait aux alliés le temps d'accourir. Cette proposition assez étonnante fut bien accueillie mais encore fallait-il que le roi y souscrivît. Or, en entendant parler de batteries, de brèches, d'assauts qui entraîneraient peut-être sa mort, il sentit sa détermination faiblir. Il préféra sans conteste la fuite et pourtant la résistance semblait encore possible. Mais, au fur et à mesure que les jours passaient, les possibilités d'arrêter Napoléon disparaissaient les unes après les autres. Dans la nuit du 19 au 20 mars, le roi, escorté de sa maison militaire, quitta Paris pour Lille. Berthier, en tant que capitaine des gardes, l'accompagnait. Il n'était pas le seul maréchal. Marmont, Macdonald, Mortier faisaient partie du cortège. Victor le rejoignit un peu plus tard. Dans la journée, Alexandre avait trouvé quelques instants pour aller prendre congé de la comtesse Visconti.
    Celle-ci qui ne perdait pas le sens de ses intérêts aurait l'aplomb durant les Cent-Jours d'aller trouver Davout alors ministre de la Guerre pour réclamer des indemnités dues à son fils aîné tué en 1813. Elle s'étonna d'être poliment éconduite.
    La maison du roi commandée par le duc de Berry arriva le 21 mars à Lille où séjournait déjà le souverain. Les conditions du voyage avaient été rendues plus pénibles par un temps épouvantable. Le 23, Louis XVIII et sa suite prirent la route de Belgique à destination de Gand d'où ils auraient, le cas échéant, la possibilité de s'embarquer pour l'Angleterre. En attendant, le monarque allait suivre avec attention l'évolution de la situation. Tous les membres du corps diplomatique en poste à Paris l'avaient rejoint. En revanche, deux des maréchaux, Moncey et Macdonald, avaient pris congé de lui à la frontière et l'avaient assuré qu'ils allaient rentrer chez eux, ce que le roi avait compris. La position de Marmont et de Berthier était différente en ce sens que, commandant des compagnies de gardes du corps, ils se devaient de rester aux côtés du roi. Mais l'idée de passer désormais pour un émigré obsédait Berthier qui, plus que jamais, se rongeait les ongles. Macdonald a raconté que le prince de Wagram lui avait confié qu'en arrivant à Gand, il donnerait sa démission. Il se ravisa et homme de devoir demeura à son poste.
    À Gand, la vie s'organisa dans un manque total de confort, sauf pour le roi. L'atmosphère était à la morosité et bon nombre de ces gentilshommes qui avaient déjà connu l'émigration voyaient l'avenir d'un oeil sombre. Ils auraient volontiers rendu responsables de leurs malheurs présents tous les généraux en qui ils voyaient de fieffés bonapartistes, et Berthier sentait que l'on faisait peser sur lui des soupçons de trahison.
    Louis XVIII, qui avait craint un instant de se voir arrêté quoiqu'il fût sous la protection de sa maison militaire, se sentait tout à fait rassuré par la présence en Belgique de deux armées, l'une anglaise, l'autre prussienne. Il pensa que l'avenir était incertain et l'heure aux économies bien que son gouvernement eût mis en sûreté à Londres les diamants de la couronne et 14 millions de francs en espèces.
    Aussi, quelques jours à peine après son arrivée, le roi licencia-t-il sa maison militaire. Du coup la présence de Berthier à ses côtés n'avait plus de raison d'être et il demanda l'autorisation d'aller rejoindre sa famille à Bamberg. Cette permission lui fut donnée un peu trop facilement. Louis XVIII ne chercha pas à le retenir et plus d'une personne de l'entourage royal pensa que le souverain n'était pas fâché d'être ainsi débarrassé d'un personnage qu'il ne pouvait souffrir. Mais lors de son audience de congé il ne fut question ni de démission, ni de relèvement de son serment de fidélité.
    Voyageant avec rapidité, il arriva à Bamberg le 30 ou le 31 mars. Les siens y étaient déjà depuis trois semaines.

XIV
L'ÉNIGME DE BAMBERG
(avril-juin 1815)
    Même s'il n'était plus le personnage important qui avait épousé leur fille, les beaux-parents de Berthier lui réservèrent le plus chaleureux des accueils dans leur château de Bamberg en Bavière. Mais l'intention du maréchal n'était pas de demeurer passif et d'attendre que les alliés chassent une nouvelle fois de France Napoléon. Comprenant que le pays risquait encore d'être envahi car il avait

Weitere Kostenlose Bücher