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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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mobilité.
    Dans ce contexte, l'état-major de l'armée, à présent organisme assez lourd, n'arrivait plus à suivre les déplacements de Bonaparte. Berthier créa donc un « quartier général volant », composé de lui-même et d'un nombre réduit d'officiers qui se donnèrent pour mission de « coller » au patron dans tous ses mouvements. Ils transmettaient ses instructions à exécuter à leurs camarades demeurés en arrière, et si cela ralentissait un peu l'envoi des ordres, par contre l'exactitude de leur teneur était assurée. Bonaparte, bien qu'à présent il eût gagné de l'assurance dans l'art de faire la guerre, était toujours conscient de ses lacunes. Il appréciait donc d'autant plus les talents d'organisateur de Berthier et surtout son dévouement. Ce fut ainsi que peu à peu l'estime de Bonaparte se transforma en une amitié qui allait perdurer jusqu'à la fin de l'Empire.
    Cette seconde partie de la campagne débuta le 26 mai. Bonaparte fit mouvement pour se glisser entre Mantoue et le Tyrol afin d'empêcher la jonction entre Baulieu et Wurmser. Comme ce dernier ne se hâtait pas, Bonaparte profita de l'inactivité momentanée pour parcourir le centre de l'Italie en forçant les petits États la composant à se soumettre à l'autorité française. Faisant venir Gaultier, l'ancien chef d'état-major, pendant quelques jours pour le remplacer, Berthier accompagna le « patron » dans son périple. Ils étaient de retour à la fin juin. On sait comment Wurmser, malgré sa détermination, ne put donner la main aux assiégés et fut même contraint de se jeter lui aussi dans Mantoue.
    Mais l'état-major autrichien n'avait pas renoncé à reconquérir l'Italie du nord. Une nouvelle armée, commandée par le maréchal Alvinzi, se prépara à pénétrer en Italie.
    Entre le 15 septembre et le 1 er novembre 1796, un calme à peu près complet régna sur le front. Le quartier général français était retourné à Milan afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble de la situation et de rectifier son dispositif en fonction des événements à venir. Berthier transmit de nouveaux ordres à Kilmaine, chargé de diriger le siège de Mantoue, pour qu'il activât celui-ci. La position de l'armée française était difficile. Du fait du siège de la ville, des nombreux malades et de la nécessité d'occuper un certain nombre de points stratégiques, son corps de bataille était réduit à moins de 20 000 combattants, alors que l'adversaire se renforçait sans cesse. C'était en vain que Berthier ne cessait de demander au ministère de nouvelles unités.
    Aussi, entre octobre et novembre, les Français eurent-ils à faire face à une série de crises. L'état-major sut se montrer à la hauteur dans la transmission des ordres qui permirent de les surmonter. Ce fut dans ces conditions que se prépara, se livra et fut gagnée la bataille de Rivoli. Certes, la division Masséna avait accompli des prodiges par la vitesse avec laquelle elle avait rejoint le champ de bataille ; mais la célérité avec laquelle l'état-major avait accompli son travail est également un facteur dont il faut tenir compte. Une fois de plus, du reste, Berthier paya de sa personne.
    Après la capitulation de Mantoue en février 1797, Bonaparte entama sa marche en direction du nord qui avait Vienne pour objectif. À présent, ses rapports avec Berthier avaient atteint un point de compréhension tel que le général en chef, pourtant jaloux de son autorité, n'hésitait pas à la déléguer largement à son chef d'état-major. D'ailleurs, le Directoire ne s'y trompait pas et, reconnaissant le rôle primordial de Berthier, le bombardait de lettres de félicitations. S'il prépara lui-même les termes de l'armistice de Loeben qui suspendit pour un certain nombre de mois les hostilités, Berthier ne prit pas part aux négociations elles-mêmes.
    Il passa l'été 1797 à Milan et se rendit presque quotidiennement au château de Monbello, aux portes de la ville. Là, s'étaient installés Bonaparte et sa femme venue le rejoindre, l'été précédent, et ils tenaient une véritable cour où se pressait toute l'aristocratie italienne, flattée de fréquenter ces généraux français, qui pourtant manquaient souvent d'éducation.
    À partir de ce moment, les questions dont eurent à s'occuper Berthier et l'état-major furent purement administratives. Il tint à se pencher sur la réorganisation de l'armée et surtout son déploiement à travers l'Italie,

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