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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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Directoire se montra assez rapidement favorable, car il entrevoyait, par une telle expédition, un moyen de se débarrasser de Bonaparte. Ce général, en occupant un peu trop le devant de la scène au gré des Directeurs et en se mêlant de diplomatie et d'administration civile, devenait encombrant et même inquiétant !
    Au même moment, de mauvaises nouvelles arrivèrent d'Italie. Les Autrichiens faisaient preuve de mauvaise volonté pour l'application des clauses du traité de paix, en particulier dans le tracé des frontières. À Rome, le gouvernement pontifical, en accord avec le royaume de Naples et le grand-duché de Toscane, prenait ouvertement des positions anti-françaises. Le pape allait jusqu'à nommer à la tête de son armée d'opérette un général autrichien. Venise tentait de relever la tête. Kilmaine, qui, à ce moment, commandait à titre intérimaire l'armée d'Italie, n'était pas à la hauteur des circonstances. Quoi qu'il lui en coûtât, Bonaparte décida de se séparer momentanément de Berthier en le faisant nommer général en chef de l'armée d'Italie. Le Directoire n'y vit que des avantages en raison des difficultés que connaissaient les Français dans la péninsule. Mais, loin d'être flatté par ce qu'il aurait pu considérer comme une promotion, Berthier, très satisfait de son rôle de chef d'état-major et qui subodorait qu'en Italie il aurait à faire face à des complexités extrêmes, ne montra aucun enthousiasme. Il semble qu'il fit même tout son possible pour faire revenir Bonaparte sur sa décision. Peine perdue ! Un arrêté du 12 décembre 1797 le nomma à la tête de l'armée d'Italie. Invité à être sur place le 18 ou le 19, il partit sur-le-champ, mais, retardé par le mauvais temps et l'état des routes, il n'arriva à Milan que le 21 ou le 22 décembre, bien qu'il eût voyagé nuit et jour sans s'arrêter.
    Depuis l'arrêt des hostilités, le commandement de l'armée se réduisait à des problèmes administratifs. Mais Berthier avait été chargé par le Directoire d'une double mission. D'une part, il devait conformément à la convention conclue avec l'Autriche faire évacuer un certain nombre de places et surveiller le tracé de la nouvelle frontière, travail d'autant moins évident que le général autrichien Mack mettait toute la mauvaise volonté à collaborer à cette tâche. De l'autre, pour mettre un terme à l'agitation entretenue par les souverains locaux, il devait favoriser l'éclosion d'un certain nombre de républiques, supposées, à priori, favorables à la France. Quant à la République cisalpine, il lui était donné les pleins pouvoirs pour y maintenir l'ordre. Le Directoire dans cette opération de constitution d'États vassaux avait une idée directrice : chasser le pape de ses États et mettre la main sur eux.
    En théorie, la France et la papauté étaient en paix et avaient signé, en février 1797, un traité d'amitié. Le Directoire avait nommé un ambassadeur à Rome, qui n'était autre que Joseph Bonaparte, frère aîné du général [1] . Celui-ci avait pour instructions secrètes de fomenter l'agitation à Rome afin d'y faire proclamer la république par un peuple romain manipulé. Mais les sujets du pape, plutôt contents de leur sort, répondaient mollement à ces sollicitations et, par ailleurs, la police bien faite avait infiltré les mouvements des soi-disant patriotes et réprimait efficacement toutes leurs tentatives.
    Le 27 décembre, une nouvelle émeute éclata. Chargés par les troupes papales, les révoltés essayèrent de trouver refuge à l'ambassade de France. Dans la bagarre qui suivit, le général Duphot, conseiller militaire de Joseph Bonaparte, fut tué. Le soir même, l'ambassadeur, fort inquiet pour sa sécurité, demandait ses passeports et se hâta de gagner Florence avec tout son personnel pour se mettre sous la protection des baïonnettes françaises.
    Trop heureux de trouver là un motif pour occuper les États romains, le Directoire eut une réaction immédiate. De son côté, Berthier, avant même d'avoir reçu des ordres, avait pris des initiatives. Le 2 janvier 1798, il écrivit à Bonaparte pour l'informer que sans attendre les ordres ultérieurs, il allait concentrer des troupes à Ancône sur l'Adriatique, port qui constituait une excellente base de départ pour envahir les États pontificaux. Soucieux d'éviter un échec et incertain sur l'attitude qu'allait adopter le royaume de Naples, le

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