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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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car il importait de maintenir une surveillance dans le pays où plusieurs tentatives de révoltes, probablement fomentées par les Autrichiens, avaient dû être réprimées. C'est ainsi qu'il organisa huit divisions d'infanterie et cinq brigades de cavalerie. Il répartit l'artillerie de façon telle que chaque demi-brigade (régiment) d'infanterie disposa de quelques pièces de canon, ce qui lui permettait au besoin d'agir de manière isolée.
    À la fin d'août, Bonaparte chargea son fidèle second d'une première mission particulière. Il l'envoya à Venise remettre de l'ordre dans les affaires de l'ancienne république passablement embrouillées. Berthier l'ayant menée à bien avec sa conscience et sa minutie habituelle, le « patron » se dépêcha de lui en confier une seconde. Il l'envoya à Milan auprès du Directoire de la nouvelle République cisalpine pour lui exprimer son mécontentement sur la manière dont il répondait aux demandes de l'armée. Courtois et poli dans son ordinaire, Berthier savait faire preuve d'autorité et de fermeté lorsque c'était nécessaire et le Directoire comprit à merveille ce langage. Puis, comme les négociations traînaient en longueur, il alla inspecter les principales garnisons et fit le nécessaire pour que les troupes fussent en mesure de faire mouvement dans les plus brefs délais.
    Il était de retour au quartier général le 3 octobre et le traité de Campoformio ayant été négocié et signé par Bonaparte sans l'aide d'aucun diplomate et sans en avoir rendu compte au gouvernement français, le 17 octobre, celui-ci désigna Berthier pour aller le porter au Directoire à Paris. Aux yeux de tous, c'était un honneur. Mais, en réalité, la commission était infiniment délicate. En effet, il n'était pas certain que le Directoire, qui avait été tenu à l'écart des négociations et qui, du reste, estimait que le vainqueur, malgré les énormes territoires qu'il avait arrachés, faisait la part trop belle à l'Autriche, réserverait un chaleureux accueil à son envoyé.
    Toutefois, sous la pression de l'opinion publique, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, les Directeurs accueillirent Berthier et Monge qui l'accompagnait de la manière la plus chaleureuse. D'ailleurs, Barras considérait toujours le général comme une de ses créatures et se souciait peu de l'indisposer. En leur faveur, réceptions, banquets, fêtes se succédèrent. Alexandre y était très à son aise. Talleyrand, ministre des Relations extérieures, se montra d'autant plus chaleureux qu'en Berthier il retrouvait quelqu'un de ce milieu qu'avait constitué la cour de Versailles. Ils s'y étaient sans doute rencontrés mais, en 1797, allaient se créer entre eux des liens d'une sorte d'accord mutuel qui, sans être véritablement de l'amitié, serait plutôt une manière d'estime réciproque.
    Mais, si le séjour à Paris se révélait fort agréable, en particulier parce qu'Alexandre y avait retrouvé la dame de ses pensées, il devait tout de même songer à la mission dont l'avait chargé son « patron ». Elle consistait, dans un premier temps, à emmener le texte du traité de Campoformio à Rastadt, « bien beau et bien doré sur tranche », ainsi que l'exigeait le protocole autrichien, ce qui avait le don de mettre Bonaparte en fureur. Dans cette ville, en effet, s'était ouvert un congrès qui devait consacrer les termes du traité.
    Parti à la mi-novembre, Berthier retrouva sur place Bonaparte et, sans s'attarder, ils reprirent la route de Paris où ils arrivèrent le 5 décembre. Là, les deux généraux, tout en participant à la vie mondaine, se penchèrent sur la constitution d'une armée d'invasion de la Grande-Bretagne, puisque c'était le dernier pays encore en guerre avec la France. Bonaparte en avait été nommé général en chef. La grande question était évidemment le franchissement du Pas-de-Calais. C'était plutôt l'affaire de la marine. Hélas, des superbes escadres de Louis XVI, il ne restait que des fantômes. Bonaparte comprit assez rapidement la vanité d'une telle tentative avec la flotte dont disposait la France ! Déjà, il commençait à réfléchir aux moyens de faire fléchir la Grande-Bretagne en passant par l'Orient et les Indes. Depuis quelque temps, une de ses lectures favorites était une étude de Talleyrand sur les avantages qu'apporterait la conquête de colonies nouvelles. C'était un travail de longue haleine à la préparation duquel le

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