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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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allégea le travail de ses services. Jusqu'à présent, les chefs d'état-major généraux des différentes armées étaient en rapport direct avec le ministre. Il en résultait une correspondance volumineuse, pas toujours utile, et surtout des délais de transmission. Il décida de ne plus avoir de rapports directs qu'avec les commandants d'armées qui seraient tenus au courant par leurs chefs d'état-major. Voyant (en principe) les événements de plus haut, ceux-ci s'en tiendraient à l'essentiel dans leurs missives.
    Cependant, la manière dont les Autrichiens faisaient traîner en longueur les pourparlers de paix à Lunéville incitait le Premier Consul à reprendre les hostilités avant la fin de l'année. Berthier, de son côté, afin d'être en mesure de donner des instructions précises sur la manière de conduire les opérations, demanda aux commandants d'armées de lui adresser deux fois par mois des calques rapportant les positions de leurs unités ainsi que celles de l'ennemi avec le plus de détails possible. C'était un peu du travail d'état-major et les intéressés le comprirent. Naturellement, les événements ne se déroulèrent pas comme prévu, et ce fut l'armée d'Allemagne qui emporta la décision à Hohenlinden. Ce succès, en un sens, donna du souci à Berthier. Il était trop proche de Bonaparte pour ne pas épouser ses querelles. Il prévoyait donc déjà la rivalité qui allait naître entre lui et Moreau sans pourtant en mesurer toutes les conséquences.
    Après la paix avec l'Autriche, signée en 1801, ne restait plus que la Grande-Bretagne à être en guerre avec la France. Du reste, une entente précaire allait bientôt s'établir entre les deux pays. Désormais, et pour un temps, le travail du ministère de la Guerre devenait un peu de la routine administrative, même si la France continuait à entretenir sur le pied de guerre une armée de trois cent vingt mille hommes en garnison de l'Italie à la Hollande, en passant par une partie de l'Allemagne, ce que le cabinet de Londres goûtait peu. Mais, en réalité, s'il était prêt à en démobiliser la plus grande partie, Bonaparte ne savait comment résoudre un problème. Que faire de ces hommes lorsqu'ils seraient rendus à la vie civile, sans avoir aucun métier et, pour beaucoup d'entre eux, la moindre envie de travailler ? Ce sera plus tard un lourd handicap de la Restauration. Plutôt que de l'affronter, Bonaparte préféra garder ces hommes sous les drapeaux, prenant le risque de déclencher de nouveaux conflits en Europe.
    Les questions les plus importantes qu'eut à résoudre Berthier furent le rapatriement des troupes demeurées en Égypte et sur le sort desquelles il se pencha avec beaucoup de sollicitude, puis la préparation de l'expédition outre-mer qui avait pour objet la reconquête de l'île de Saint-Domingue révoltée.
    Mais, pour l'heure, au début de 1801, rendu en partie à la vie civile, c'est-à-dire à la vie mondaine qu'il aimait particulièrement, Berthier s'y consacra. Le Premier Consul désirait voir Paris connaître l'éclat qui avait été le sien avant la Révolution. Il invita donc les personnes de son entourage à donner des réceptions auxquelles tout ce qui était de quelque importance serait censé accourir. Mais un certain nombre de généraux de fort petite extraction ne savaient trop comment se comporter dans un salon et la peur de commettre quelque sottise qui en ferait la risée de la société les paralysait. Les Murat se lancèrent bravement les premiers avec succès. Mais pour Berthier, secondé par la marquise, ce fut un jeu d'enfant. Sa résidence, en tant que ministre de la Guerre, était l'ancien hôtel de Castries, situé rue de Varenne. Il se prêtait merveilleusement à donner de grandes réceptions, encore qu'il eût un inconvénient auquel nul ne songea. Pour y venir de la rive droite de la Seine, il fallait traverser celle-ci au pont Royal, puis emprunter des voies fort étroites (entre autres la rue du Bac) et, dès le premier bal qu'il donna au début de 1801, le nombre des invités qui accoururent fut tel qu'il en résulta le plus formidable embouteillage qu'ait connu la capitale. Ayant prévu d'arriver à 9 heures du soir, certaines personnalités conviées n'arrivèrent chez leur hôte qu'à 4 heures du matin ! Mais cette première réception fut un vrai triomphe. Le Premier Consul et sa femme daignèrent y paraître. Berthier occupé par ses invités ignorait tout de

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