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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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rien faire. Ce comportement égoïste et mesquin choqua le général qui préleva trois mille francs sur ses propres frais pour subvenir aux besoins de ces soldats et il organisa leur rapatriement jusqu'à Bayonne. Son attitude scella le destin d'Alquier qui, peu après, fut envoyé de Madrid à Naples, poste de moindre importance, et remplacé par Lucien Bonaparte que son frère voulait éloigner de Paris. Toute sa vie, Alquier demeura persuadé qu'il devait sa disgrâce à Berthier, ce qui n'était qu'en partie exact, et dans ses rapports à Talleyrand sur son ambassade il se montra particulièrement injuste et fielleux vis-à-vis de son « rival ».
    Avant de quitter l'Espagne, celui-ci alla inspecter plusieurs ports de guerre ainsi que le lui avait demandé le Premier Consul. Encore qu'il ne fut nullement expert en matière maritime, sa religion fut rapidement faite. Il trouva des arsenaux vides, des bâtiments désarmés, vieux, mal entretenus, pourrissant dans les darses et les quelques navires en état de prendre la mer montés par des équipages comprenant fort peu de marins mais des individus ramassés au hasard, ne connaissant pas leur métier et ne se souciant que de déserter. Le corps des officiers lui parut compétent encore qu'aigri par l'état de décomposition dans lequel le gouvernement laissait sa marine. De plus, il était complexé par la rancoeur de la défaite cinglante qu'avait subie une escadre espagnole écrasée, en mars 1797, par celle de l'amiral anglais Jervis au large du cap Saint-Vincent.
    Le compte rendu destiné au Premier Consul fut donc loin d'être favorable ; il concluait qu'on ne pouvait compter sur l'appui de cette armée navale. L'avenir allait lui donner raison. Mais il semble que le destinataire ne s'en soucia pas dans les combinaisons qu'il échafauda les années suivantes.
    Berthier n'avait plus rien à faire en Espagne. Après son audience de congé, il partit pour la France le 23 ou le 24 septembre et arriva à Paris le 1 er octobre où une nouvelle tâche l'attendait.
    Ce n'était pas la première fois que Berthier devenait ministre de la Guerre. Il avait rempli ces fonctions pendant une période assez courte entre le coup d'État du 18 Brumaire et sa nomination à la tête de l'armée de réserve. Il connaissait donc les lieux, le personnel et savait ce que Bonaparte attendait de lui.
    La situation militaire était incertaine. L'armistice avec l'Autriche courait toujours, mais tout le monde savait que cette suspension ne perdurerait pas. Deux armées françaises étaient susceptibles de porter l'estocade dès la reprise des hostilités : celle d'Allemagne commandée par Moreau et celle d'Italie où Masséna qui était pourtant l'homme de la situation avait dû céder la place à la fin août à Brune après avoir eu un certain nombre de sujets de mésentente avec Bonaparte. Celui-ci comptait bien que sa chère armée d'Italie remporterait une fois de plus tous les succès et forcerait la décision. Il ne le cacha pas à Berthier qui se montra quelque peu dubitatif. Il connaissait Brune qu'il tenait pour un honnête général sans plus, ne pensant pas qu'il aurait l'envergure nécessaire pour réaliser les desseins de Bonaparte qui nécessitaient un véritable talent de manoeuvrier. Quant aux quatre autres armées (Augereau, Batavie) (Macdonald, Grisons) (Bernadotte, ouest) (Menou, Orient), elles n'auraient à jouer que des rôles secondaires.
    En attendant, Berthier se mit à la tâche qui était plus facile qu'au début de l'année, car l'administration avait été réorganisée par Carnot et les problèmes de pénurie auxquels avait dû faire face Berthier étaient résolus. Aussi, un de ses premiers soucis fut-il de restructurer les états-majors qui en avaient besoin. Les chefs de corps, dans leur ensemble, s'étaient plaint qu'on leur enlevât leurs meilleurs éléments pour en faire des adjoints d'état-major, promis par ailleurs à un avancement rapide. Berthier remédia à cet inconvénient en décrétant que les officiers affectés momentanément aux états-majors resteraient attachés à leur corps d'origine qu'ils rejoindraient à la fin de leur détachement. Mais si cette mesure donna satisfaction aux responsables, elle eut un inconvénient. Les officiers concernés, sachant qu'ils ne recueilleraient aucun avantage particulier, mirent moins de zèle à accomplir leur tâche et ceci rendit le recrutement des officiers d'état-major plus difficile.
    Puis il

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