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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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exception, s'il se trouvait au quartier général, était invité. À table, le maréchal assis en face ou à côté de l'empereur lui servait à boire, exclusivement du chambertin, vin préféré de Napoléon. Une estafette apportait-elle un pli, celui-ci était remis au major général qui l'ouvrait et le parcourait avant de le remettre ou de le résumer à son destinataire. Mais Berthier n'avait pas toujours la tâche facile. Il était à table, à côté de Napoléon, pendant la campagne d'Allemagne de 1805. Le 18 novembre, lorsque la Grande Armée victorieuse à Ulm et ayant pris Vienne avait pénétré en Moravie, on apporta à Berthier une lettre qu'il ouvrit presque machinalement avant de la lire. C'était l'annonce de la défaite navale de Trafalgar. La flotte combinée franco-espagnole avait été dispersée par les Anglais. Berthier, craignant la colère de Napoléon, n'osa pas lui donner le document. Il le posa sur la table et le poussa du coude en direction de l'empereur. Celui-ci finit par remarquer le manège et se saisit du papier. Répondant aux craintes du major général, il commença par s'écrier : « Je ne puis être partout à la fois ! »
    Puis il fut pris d'une agitation extrême et Berthier eut beaucoup de mal à le calmer.
    Alors qu'il contrôlait le passage du Rhin par la Grande Armée (25 et 26 septembre), le major général avertit Masséna et Gouvion-Saint-Cyr que ce franchissement allait déclencher les hostilités sur les deux fronts et qu'il fallait s'attendre à voir les Autrichiens et les Napolitains bouger. En fait, si Masséna allait avoir à mener une campagne assez difficile, Gouvion-Saint-Cyr ferait un peu plus tard une promenade militaire.
    Pendant toute la première partie de la bataille autour d'Ulm, Berthier demeura aux côtés de l'empereur. La rapidité de la manoeuvre obligeait l'état-major à des déplacements incessants.
    De plus, les ordres de l'empereur nombreux en raison de la rapidité avec laquelle se déroulaient les événements se suivaient et parfois se contredisaient à toute vitesse. Les aides de camp et autres officiers envoyés en estafettes se trouvaient sans arrêt sur la brèche et un certain nombre furent tués, blessés ou rendus indisponibles en accomplissant leur mission.
    Malgré les ordres qui avaient ordonné de prévoir le ravitaillement des troupes, l'intendance – Berthier le constata – fut rapidement débordée et les soldats harassés, affamés et frigorifiés durent continuer à marcher et à se battre dans des conditions déplorables et par un temps épouvantable. Il est vrai que l'empereur et le major général n'étaient pas mieux lotis ! Napoléon écrivit à Joséphine après la capitulation d'Ulm que Berthier et lui étaient restés huit jours sans se changer avec des vêtements trempés et les pieds froids.
    Alors que l'armée autrichienne du général Mack ou ce qu'il en restait était bloquée dans Ulm, ce fut Berthier qui fut chargé d'aller négocier avec son chef, ou plus exactement de le persuader de capituler. Le maréchal se rendit donc, le 17 octobre, en parlementaire. L'entretien fut long et ardu, car Mack tout d'abord ne voulait rien savoir, espérant être secouru. Berthier qui savait la chose impossible voulut bien, dans le texte de la capitulation, insérer une clause stipulant que, si le 25 octobre avant midi se présentait un corps d'armée capable de débloquer Ulm, la garnison serait libre d'évacuer la place. De même, pour ménager la susceptibilité du vaincu, Berthier accepta que la convention, conclue le 19 octobre, fût datée du 27. Ainsi Mack pourrait soutenir devant ses supérieurs qu'il avait tenu huit jours de plus.
    La première partie de la campagne s'était terminée par un triomphe. Certes, il était dû à la pugnacité des troupes mais également à la manière dont l'état-major avait effectué son travail. Le 24 octobre, Napoléon entra en vainqueur à Munich avec Berthier à ses côtés. Les Bavarois comptaient fêter celui qu'ils considéraient comme leur libérateur. Mais Berthier ne put rester sur place. Il devait surveiller et coordonner l'avance des différents corps d'armée qui marchaient sur Vienne. Le franchissement de l'Inn, contrairement aux craintes de Berthier, ne posa pas de problèmes. Mais il fallait veiller à ce qu'aucun corps d'armée n'avançât plus vite que les autres et se mît dangereusement en flèche. Aussi passait-il son temps à activer les uns et à ralentir les

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