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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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siège de l'état-major général, Berthier trouva celui-ci parfaitement organisé et l'armée, qui comptait 150 000 hommes, prête pour l'embarquement. Le 21 juillet, il donna aussitôt l'ordre de faire embarquer l'artillerie et les munitions en vue de la traversée que l'empereur estimait imminente. Commença alors l'attente. Napoléon qui était revenu au début de juillet espérait voir apparaître les escadres combinées franco-espagnoles.
    Or, depuis avril, la Grande-Bretagne, qui prenait très au sérieux la menace que faisait peser sur elle l'armée française, avait travaillé à mettre sur pied une troisième coalition comprenant, outre elle-même, la Russie, l'Autriche, Naples et la Suède. Seule la Prusse se montrait hésitante, connaissant sans doute mieux que les autres la puissance des forces françaises. Naturellement, le gouvernement français était au courant des risques que cette alliance lui faisait courir. Mais Napoléon estimait que si l'amiral Villeneuve se hâtait d'entrer dans la Manche, il aurait le temps d'écraser les Anglais avant que leurs partenaires eussent réuni leurs forces.
    Mais en même temps Berthier se mettait en rapport avec le prince Eugène à présent vice-roi d'Italie pour organiser une armée qui aurait à faire face aux Autrichiens dans la vallée du Pô et dont il savait que le commandement serait confié à Masséna. Il pouvait veiller à cette seconde concentration, car il disposait en tant que ministre de la Guerre d'un second état-major.
    Napoléon, qui s'était attardé en Italie, revint à Paris le 17 juillet. À la fin du mois, il partit pour Boulogne où il allait séjourner jusqu'au 2 septembre. Il attendait avec impatience l'arrivée de ses escadres. Il ignorait encore leur position lorsque, le 27 août, il décida que l'armée des côtes de la Manche qui s'appellerait désormais « la Grande Armée » allait prendre la route d'Allemagne. Depuis le 19 août, Villeneuve, loin de cingler vers la Manche, était entré à Cadix, car il était à court d'eau et surtout de munitions. Berthier était venu de Paris où il avait été passer quelques jours dans la voiture de l'empereur. Désormais, et pendant la campagne, ils n'allaient guère se quitter. Avant de faire un saut à Paris, Napoléon avait décidé de devancer les armées de la coalition et d'empêcher leur jonction. En Italie, Gouvion-Saint-Cyr devait faire son affaire de l'armée napolitaine et Masséna avait pour mission d'empêcher le prince Charles de remonter en Allemagne pour y renforcer les armées autrichiennes de la région du Danube. Ces deux grandes unités étaient trop éloignées du G.Q.G. pour que celui-ci pût jouer un rôle quelconque dans le déroulement de leurs opérations. Aussi Berthier se contenta-t-il d'expédier des instructions assez lâches aux deux généraux en chef faisant confiance en leurs qualités pour gérer au mieux la situation.
    Les problèmes posés par les mouvements de la Grande Armée étaient d'une tout autre ampleur. Elle était articulée en sept corps d'armée plus la réserve générale de cavalerie et la garde. Les deux premiers stationnaient respectivement dans le Hanovre et en Hollande et leur déplacement ne présentait pas de grandes difficultés. Ils reçurent, dès le 26 août, l'ordre de se rendre respectivement à Würzburg et à Mayence ; et Bernadotte qui commandait le premier reçut pour consigne de se montrer très prudent dans ses mouvements.
    Tout autre était la complexité présentée par les cinq corps concentrés autour de Boulogne et qui devaient gagner la vallée du Rhin. Rien, et pour cause, n'avait été prévu pour assurer cette translation. Aucun itinéraire n'avait été défini et Napoléon était fort ignorant de ce genre de travail. Mais Berthier et l'état-major eurent à s'atteler à cette tâche formidable qui devait être menée à bien dans les délais les plus brefs. Les principes ayant été posés que l'armée pourrait être déployée en Allemagne entre Mannheim et Strasbourg, l'état-major définit trois routes par lesquelles se déplaceraient les corps d'armée. Elles permettraient de franchir le Rhin à
    Mannheim, Spire et Strasbourg, là où existaient de grands ponts susceptibles de porter l'artillerie et les convois. Le parcourt moyen par chaque route était de six cent cinquante kilomètres, et comme Napoléon avait déclaré que les régiments devraient être à pied d'oeuvre en vingt-quatre jours, sans

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