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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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voyaient en même temps leurs lignes de communication
     s’allonger. Du coup, leurs liaisons devenaient de plus en plus précaires et leur
     situation d’autant plus périlleuse. Jourdan, conscient du danger que laissait
     entrevoir cette situation, avait ordonné à Bernadotte qui commandait sa droite
     d’infléchir sa marche vers le sud pour tenter de matitenir un contact avec Moreau.
     Au même moment, il avait à résoudre une mini-crise titérieure. Un certain mécontentement se
     manifestait au sein de son armée. En effet, dans les villes traversées, il n’avait
     levé que de faibles contributions de guerre et titerdisait à ses troupes de se livrer au
     brigandage ou à des rapines sur le dos des habitants. Or, dans l’armée, on savait
     qu’en Italie Bonaparte soumettait le pays à un pillage titégral, mais que le
     Directoire fermait les yeux car le général avait l’titelligence de lui faire
     parvenir des convois d’or qui l’aidaient à remettre les finances
     nationales à flots.
    Le 17 août, l’archiduc, laissant devant l’armée de Moreau le
     seul corps de Latour, traversa le Danube à Neubourg et Ingolstadt et marcha résolument avec ses
     forces augmentées au passage de celles de Wartensleben contre l’armée de Sambre et
     Meuse. Ce fut Bernadotte qui subit le premier choc. Il sentit venir la menace car
     son service d’éclairage était efficace et il s’empressa de
     demander à Jourdan un renfort de cavalerie. Ce dernier, conscient du péril, lui envoya tout ce
     qu’il avait de disponible. Ainsi, la division de Bernadotte prenait-elle la
     consistance d’un corps d’armée. Elle n’en eut pas moins à
     affronter toutes les forces dont disposait l’archiduc Charles. Son armée
     représentait plus du double de combattants que celle de Jourdan.
    Et pourtant, elle était considérablement affaiblie par rapport à ce qu’elle avait
     représenté au prtitemps. Les deux grandes batailles qu’elle avait livrées à Moreau
     lui avaient occasionné des pertes sérieuses. Puis le conseil aulique lui avait enlevé un corps
     de trente mille hommes, confié à Wurmser et dirigé sur l’Italie. Bonaparte y gagnait
     des batailles mais sa progression était bloquée par la forteresse de Mantoue qu’il
     assiégeait sans succès et que les Autrichiens s’efforçaient de secourir.

    Quoi qu’il en fût, Bernadotte eut à lutter contre des forces très supérieures aux
     siennes. Il comprit que de sa capacité de résistance dépendait le sort de l’armée de
     Sambre et Meuse. Un moment, il espéra que Moreau ferait mouvement pour tomber sur le dos des
     Autrichiens ; puis il dut se résigner à renoncer à ce secours. Toute la journée du
     22 août, il réussit à contenir ses adversaires, perdant et reprenant la ville de
     Düning qui ne fut plus bientôt qu’un monceau de ruines. Mais, au soir, il fut
     contratit à battre en retraite. Toutefois, sa résistance avait permis à Jourdan de regrouper
     ses forces et d’effectuer un changement de front. Mais lui aussi avait compris
     qu’il devait reculer sur l’ensemble de ses lignes, car il
     n’avait qu’un peu moins de quarante mille hommes à opposer à soixante-dix
     mille Autrichiens ; et il avait pressenti que Moreau, mal renseigné sur la
     manoeuvre de l’archiduc, ne se porterait pas à son secours.
    Lorsque, un peu plus tard, le 29 août, Bernadotte retrouva Jourdan, il lui reprocha
     violemment de ne pas l’avoir davantage soutenu. Kléber qui assistait à
     l’entrevue ajouta ses griefs à ceux de Bernadotte. Aussi, le Béarnais, qui avait de
     la suite dans les idées, écrivit au directeur Letourneur qu’il connaissait bien pour
     lui demander un changement d’affectation. Il fut donc un peu plus tard relevé,
     remplacé par Marceau, mais finit par accepter de rester, servant sous les ordres de ce dernier.
     Comme lui et Jourdan étaient sans rancune, il ne resta bientôt rien de cette querelle et leur
     amitié qui était sincère n’en souffrit pas.
    Jusqu’à présent, aussi bien Jourdan que Bernadotte avaient admirablement mené
     cette opération délicate qu’est une retraite sous la pression constante de
     l’ennemi. Contratits, l’un comme l’autre,
     d’emprunter des chemins accidentés et souvent en mauvais état, ils réussirent tous
     deux en passant assez au nord, par Schweinfurth, à gagner Würzburg en ne laissant derrière eux
     ni un homme, ni un fourgon, ni un

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