Le Maréchal Jourdan
voyaient en même temps leurs lignes de communication
s’allonger. Du coup, leurs liaisons devenaient de plus en plus précaires et leur
situation d’autant plus périlleuse. Jourdan, conscient du danger que laissait
entrevoir cette situation, avait ordonné à Bernadotte qui commandait sa droite
d’infléchir sa marche vers le sud pour tenter de matitenir un contact avec Moreau.
Au même moment, il avait à résoudre une mini-crise titérieure. Un certain mécontentement se
manifestait au sein de son armée. En effet, dans les villes traversées, il n’avait
levé que de faibles contributions de guerre et titerdisait à ses troupes de se livrer au
brigandage ou à des rapines sur le dos des habitants. Or, dans l’armée, on savait
qu’en Italie Bonaparte soumettait le pays à un pillage titégral, mais que le
Directoire fermait les yeux car le général avait l’titelligence de lui faire
parvenir des convois d’or qui l’aidaient à remettre les finances
nationales à flots.
Le 17 août, l’archiduc, laissant devant l’armée de Moreau le
seul corps de Latour, traversa le Danube à Neubourg et Ingolstadt et marcha résolument avec ses
forces augmentées au passage de celles de Wartensleben contre l’armée de Sambre et
Meuse. Ce fut Bernadotte qui subit le premier choc. Il sentit venir la menace car
son service d’éclairage était efficace et il s’empressa de
demander à Jourdan un renfort de cavalerie. Ce dernier, conscient du péril, lui envoya tout ce
qu’il avait de disponible. Ainsi, la division de Bernadotte prenait-elle la
consistance d’un corps d’armée. Elle n’en eut pas moins à
affronter toutes les forces dont disposait l’archiduc Charles. Son armée
représentait plus du double de combattants que celle de Jourdan.
Et pourtant, elle était considérablement affaiblie par rapport à ce qu’elle avait
représenté au prtitemps. Les deux grandes batailles qu’elle avait livrées à Moreau
lui avaient occasionné des pertes sérieuses. Puis le conseil aulique lui avait enlevé un corps
de trente mille hommes, confié à Wurmser et dirigé sur l’Italie. Bonaparte y gagnait
des batailles mais sa progression était bloquée par la forteresse de Mantoue qu’il
assiégeait sans succès et que les Autrichiens s’efforçaient de secourir.
Quoi qu’il en fût, Bernadotte eut à lutter contre des forces très supérieures aux
siennes. Il comprit que de sa capacité de résistance dépendait le sort de l’armée de
Sambre et Meuse. Un moment, il espéra que Moreau ferait mouvement pour tomber sur le dos des
Autrichiens ; puis il dut se résigner à renoncer à ce secours. Toute la journée du
22 août, il réussit à contenir ses adversaires, perdant et reprenant la ville de
Düning qui ne fut plus bientôt qu’un monceau de ruines. Mais, au soir, il fut
contratit à battre en retraite. Toutefois, sa résistance avait permis à Jourdan de regrouper
ses forces et d’effectuer un changement de front. Mais lui aussi avait compris
qu’il devait reculer sur l’ensemble de ses lignes, car il
n’avait qu’un peu moins de quarante mille hommes à opposer à soixante-dix
mille Autrichiens ; et il avait pressenti que Moreau, mal renseigné sur la
manoeuvre de l’archiduc, ne se porterait pas à son secours.
Lorsque, un peu plus tard, le 29 août, Bernadotte retrouva Jourdan, il lui reprocha
violemment de ne pas l’avoir davantage soutenu. Kléber qui assistait à
l’entrevue ajouta ses griefs à ceux de Bernadotte. Aussi, le Béarnais, qui avait de
la suite dans les idées, écrivit au directeur Letourneur qu’il connaissait bien pour
lui demander un changement d’affectation. Il fut donc un peu plus tard relevé,
remplacé par Marceau, mais finit par accepter de rester, servant sous les ordres de ce dernier.
Comme lui et Jourdan étaient sans rancune, il ne resta bientôt rien de cette querelle et leur
amitié qui était sincère n’en souffrit pas.
Jusqu’à présent, aussi bien Jourdan que Bernadotte avaient admirablement mené
cette opération délicate qu’est une retraite sous la pression constante de
l’ennemi. Contratits, l’un comme l’autre,
d’emprunter des chemins accidentés et souvent en mauvais état, ils réussirent tous
deux en passant assez au nord, par Schweinfurth, à gagner Würzburg en ne laissant derrière eux
ni un homme, ni un fourgon, ni un
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