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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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ennemie. Mais elle exigeait une grande rapidité et une parfaite coordination de la part de ses corps d’armée. Dans un premier temps, il donna pour mission à Masséna en Italie de fixer les cent mille Autrichiens de l’archiduc Charles, pour les empêcher de remonter en Bavière. Puis, au lieu de traverser la Forêt-Noire, il entreprit de la contourner largement par le nord pour déboucher sur les arrières de Mack qui, acculé à la montagne, se verrait couper toute voie de retraite. Afin de masquer ses propres mouvements, à supposer que les Autrichiens aient réussi à les deviner, il positionna au sud, sur les contreforts de la Forêt-Noire, toute la cavalerie de Murat qu’il renforça par le sixième corps de Ney. Suivait, prêt à les soutenir, le cinquième corps de Lannes.
    Ce rideau tendu entre ses forces principales et l’adversaire joua parfaitement son rôle. Tant que les corps de Bernadotte,
    Davout, Soult et Marmont, ayant franchi le Rhin entre Strasbourg et Mayence, se dirigeaient vers l’est à travers le Wurtemberg, ils demeuraient vulnérables. Un ennemi tant soit peu mobile eût pu profiter de ce qu’ils faisaient route par trois voies différentes, pour les accabler l’un après l’autre. Il n’en fut rien. Murat et Ney avançaient pour leur part par des chemins de plus en plus mauvais. Si l’infanterie continuait à faire preuve d’un courage et d’une endurance extraordinaires, l’artillerie prenait du retard. Les chevaux d’attelage, peu habitués aux rigueurs du climat, commencèrent à crever par centaines.
    Ney n’était qu’à demi content de se retrouver sous les ordres de Murat, avec qui il s’entendait mal, le jugeant vantard et prétentieux. Pour l’heure, il rongeait son frein, mais se plaignait sans arrêt à Berthier, major général de l’armée, de cette situation « humiliante ».
    Cependant, la manoeuvre de l’empereur commençait à porter ses fruits. Dans les premiers jours d’octobre, Soult et Davout atteignirent le Danube aux environs de Donauwerth. Pendant ce temps, Murat et Ney étant passés par Stuttgart, Errlingen et Heidenheim arrivèrent sur la rive gauche du fleuve. Ney occupa Geislingen. Là, il se heurta à un corps autrichien commandé par le prince Ferdinand et le contraignit à se replier. Au même moment (9 octobre) Soult prenait Augsbourg, Davout passait le Danube à Neubourg, Bernadotte occupait Ingolstadt, soutenu par Marmont. L’encerclement des Autrichiens se dessinait.
    Ce jour-là (8 octobre), Napoléon ordonna à Murat et à Lannes de traverser le Danube et d’en remonter la rive droite pendant que Ney effectuerait le même mouvement sur la rive gauche. Le maréchal arriva le lendemain devant la ville de Gunsbourg, s’en empara et voulut s’assurer des ponts. Il y en avait trois. En cet endroit, le Danube est large, mais peu profond et son lit est parsemé de petites îles. Chargé du raid sur les ponts, le général Mahler se porta personnellement sur celui de Leipheim, envoya sur celui de Reisenbourg le général Labassée à la tête d’une brigade. Quant au troisième, Ney en fit sa propre affaire.
    Ce dernier, le grand pont, était en partie détruit et en même temps sous le feu des Autrichiens. Il fut impossible de l’enlever. En revanche, au prix de pertes, le général Labassée put s’emparer de celui de Reisenbourg, établir une tête de pont sur l’autre rive et s’y maintenir jusqu’à l’arrivée de toute la division Mahler, malgré de vigoureuses contre-attaques de l’ennemi. Après cet échec, les Autrichiens se retirèrent sur Ulm. Ney fit alors passer le fleuve à une partie de sa cavalerie et à deux de ses divisions d’infanterie, laissant Dupont seul sur la rive gauche.
    Il en conçut vite de l’inquiétude, car d’Ulm des forces importantes adverses étaient en train de traverser le fleuve. Bientôt, Dupont, qui n’avait que six mille hommes – les cinq mille dragons de Baraguey d’Hilliers qui auraient dû le renforcer étant à trois lieues en arrière –, eut à faire face à trente-cinq mille Autrichiens. Or il ne pouvait battre en retraite, car Murat avait prescrit qu’il demeurât sur la rive droite pour couvrir les magasins de l’armée. De plus en plus préoccupé, Ney fit part de ses craintes à Murat, qui réfuta son point de vue avec hauteur. De difficiles qu’elles étaient, les relations entre les deux maréchaux devinrent franchement mauvaises, surtout lorsque Murat

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