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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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pratiquement rien à leur opposer ; mais les deux maréchaux auraient préféré que soit d’abord liquidée la question anglaise et ils trouvaient tout de même cette expédition bien aventureuse.
    Ayant fini, quoique à contrecœur, par en accepter le principe, Berthier, qui, dans ce cas, ne faisait que transmettre les volontés de l’empereur, écrivit à Suchet sans en référer à Madrid pour lui annoncer que le 3 e corps, qui serait sérieusement renforcé, aurait pour objectif dans cette campagne méridionale la ville de Valence. C’était lui assigner une mission qui débordait largement la province d’Aragon.
    Comme Berthier toujours précis avançait un chiffre de trente mille hommes, ce qui, d’ailleurs, viderait l’Aragon de toute présence française, Suchet, tout en émettant lui aussi quelques réserves, commença à faire réunir des approvisionnements en quantité suffisante pour subvenir aux besoins de ses troupes. Puis il demanda et obtint des renforts en artillerie et en chevaux de trait et fit à la hâte édifier des magasins pour stocker tout ce ravitaillement.
    Suchet, en ce début de janvier 1810, se trouvait à Pampelune en Navarre où il venait de remettre de l’ordre car les guérillas s’y étaient montrées assez agressives. Ce fut là qu’il reçut de nouveaux ordres de Berthier qui toujours se gardait de mettre Madrid au courant afin d’éviter les éternelles réclamations et doléances de Joseph. L’expédition contre Valence était ajournée sine die et à la place le major général laissait à Suchet le choix de mettre le siège soit devant Lérida, soit devant Tortose, places encore aux mains des partisans de Ferdinand. Il devrait opérer en coopération avec les 7 e et 8 e corps, commandés respectivement par Augereau et Junot. Le 7 e corps occuperait la basse vallée de l’Èbre et le 8 e , Logroño et le Haut-Èbre afin d’empêcher les rebelles d’essayer de se porter au secours de la ou des villes assiégées.
    Rien de ce plan ne se réalisa, car le 8 e corps fut presque aussitôt désigné pour rallier et renforcer l’armée de Portugal et Suchet allait recevoir de nouvelles instructions contradictoires avec celles du prince de Neuchâtel. Mais il commença à faire ses préparatifs pour aller d’abord assiéger Lérida. Dans ce but, il demanda un parc de siège et un renforcement de son corps de génie. Il attendait une note de Berthier qui le relèverait de toute subordination vis-à-vis de Madrid même si cela devait mécontenter l’« oncle » Joseph. Un décret était en préparation à Paris qui mettrait l’Aragon sous un statut particulier. Il stipulait que la province serait en état de siège et réunissait tous les pouvoirs civils et militaires entre les mains du gouverneur général. Il préparait ainsi à long terme l’annexion de cette province à l’Empire français. Mais ces instructions devaient, lors de leur envoi, se trouver interceptées en traversant la Navarre, et lorsque Suchet en obtint copie, la situation avait totalement évolué.
    Or, le 15 février, Suchet, revenu à Saragosse, y reçut une dépêche de Soult envoyée le 27 janvier de Cordoue. L’opération sur l’Andalousie, commencée le 12 janvier, prit tout de suite une allure de promenade militaire. Hormis l’assaut contre les retranchements de la Venta de Cardenas , enlevés sans difficulté, l’armée n’avait rencontré aucune résistance. Tout de même, Soult était soucieux de laisser son aile gauche à découvert et il prescrivit à Suchet de réaliser immédiatement l’expédition projetée contre Valence.
    Le général fut passablement étonné. Les renforts, en particulier en artillerie, qu’il avait demandés pour entreprendre ce siège ne lui avaient pas été envoyés. Certes, il avait reçu quelques pièces de campagne qu’il avait immédiatement dirigées sur Teruel où stationnait la division Laval. Mais il n’avait aucun canon lourd. De plus, pour assiéger Valence, il lui faudrait emmener à peu près toutes les troupes dont il disposait, et alors les guérillas risquaient de reprendre leur agressivité et de couper ses communications. Dès le départ, il considéra donc que ses chances de succès étaient minces pour ne pas dire nulles, mais un ordre étant un ordre il se mit en mesure de l’exécuter tout en sachant qu’il était contraire aux désirs de Napoléon. Il ne disposait que de quatorze mille hommes. Déléguant ses pouvoirs

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