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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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secrets, dit la Gardienne.
    Ayla acquiesça ; elle avait
vu suffisamment de cavernes pour savoir que l’important n’était pas tant ce qui
était représenté que le caractère accompli de l’œuvre.
    Plus loin dans la galerie,
au-delà de la deuxième tête de lion et d’une faille dans la paroi, se trouvait
un panneau peint en noir : une tête de lion, un grand mammouth et enfin
une silhouette peinte haut au-dessus du sol, celle d’un gros ours rouge, le
contour du dos en noir. Comment l’artiste avait réussi à le peindre, voilà qui
était mystérieux. Il était aisément visible d’en bas, mais celui qui avait
effectué le travail avait dû grimper sur plusieurs hautes concrétions pour
arriver là-haut.
    — Avez-vous remarqué que
tous les animaux sortent de la salle, sauf le mammouth ? dit Jonokol.
C’est comme s’ils entraient dans un monde en venant de celui des Esprits.
    La Gardienne se tenait juste à
l’extérieur de la salle et elle se remit à fredonner, une mélodie similaire à
celle du Chant de la Mère, tel que la Première l’avait interprété. Chaque
Caverne de Zelandonii chantait ou récitait le Chant de la Mère. Il retraçait
les commencements, l’origine du peuple, et si toutes les versions étaient
similaires et racontaient la même histoire, celle de chaque Caverne différait
toujours un peu des autres, et même d’un interprète à l’autre.
    Comme à un signal, la Première
entonna le couplet suivant du Chant, là où elle s’était arrêtée. Jonokol et
Ayla s’abstinrent de joindre leurs voix à la sienne et se contentèrent de
prendre plaisir à l’écouter :
     
    Dans la douleur du travail, crachant du feu,
    Elle donna naissance à une nouvelle vie.
    Son sang séché devint la terre d’ocre rouge.
    Mais l’enfant radieux justifiait toute cette
souffrance.
    Un bonheur si grand, un garçon resplendissant.
     
    Les roches se soulevèrent, crachant des flammes de
leurs crêtes.
    La Mère nourrit Son fils de Ses seins montagneux.
    Il tétait si fort, les étincelles volaient si haut,
    Que le lait chaud traça un chemin dans le ciel.
    La Mère allaitait, Son fils grandissait.
     
    Il riait et jouait, devenait grand et brillant.
    Il éclairait les ténèbres, à la joie de la Mère.
    Elle dispensa Son amour, le fils crût en force,
    Mûrit bientôt et ne fut plus enfant.
    Son fils grandissait, il Lui échappait.
     
    Elle puisa à la source pour la vie qu’Elle avait
engendrée.
    Le vide froid attirait maintenant Son fils.
    La Mère donnait l’amour, mais le jeune avait d’autres
désirs.
    Connaître, voyager, explorer.
    Le Chaos La faisait souffrir, le fils brûlait de
partir.
     
    Il s’enfuit de Son flanc pendant que la Mère dormait
    Et que le Chaos sortait en rampant du vide
tourbillonnant.
    Par ses tentations aguichantes l’obscurité le
séduisit.
    Trompé par le tourbillon, l’enfant tomba captif.
    Le noir l’enveloppa, le jeune fils plein d’éclat.
     
    L’enfant rayonnant de la Mère, d’abord ivre de joie,
    Fut bientôt englouti par le vide sinistre et glacé.
    Le rejeton imprudent, consumé de remords,
    Ne pouvait se libérer de la force mystérieuse.
    Le Chaos refusait de lâcher le fils coupable de
témérité.
     
    Mais au moment où les ténèbres l’aspiraient dans le
froid
    La Mère se réveilla et se ressaisit.
    Pour L’aider à retrouver Son fils resplendissant,
    La Mère fit appel à Son pâle ami.
    Elle tenait bon, Elle ne perdait pas de vue Son
rejeton.
     
    Le son résonnait, le chant leur
revenait en écho, pas aussi fort qu’en d’autres endroits, pensa la Première,
mais avec d’intéressantes nuances, presque comme s’il se dédoublait. Parvenue à
un passage qu’elle jugea approprié, elle s’arrêta de chanter. Le groupe
poursuivit son chemin en silence.
    Sur le côté droit de la caverne,
ils arrivèrent à une importante accumulation de pierre stalagmitique et de
rochers éboulés. Cette fois-ci, la Gardienne les emmena vers le côté gauche de
la grotte, au fond de la Chambre des Ours. Au-delà des stalagmites et des blocs
de pierre, un grand rocher en forme de lame pendait du plafond. Il marquait
l’entrée d’une nouvelle salle dont la hauteur de plafond, importante au début,
allait en s’amenuisant vers l’arrière. Une multitude de concrétions pendaient
du plafond et des parois, contrairement à la Chambre des Ours, où il n’y en
avait pas.
    En arrivant au rocher suspendu en
forme de lame, la Gardienne

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