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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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éprouvé le même sentiment d’exaltation, bien que ce jour-là ait été
plus important pour la plupart des gens. C’était le Jour Court qui annonçait la
fin des frimas hivernaux et le retour de la chaleur estivale, et il était
célébré avec enthousiasme.
    Mais ce Jour Long d’Été revêtait
une grande importance pour Ayla. Elle avait observé le phénomène elle-même et
en ressentait une grande satisfaction et du soulagement. Cela voulait également
dire que son année d’observation s’achevait. Elle allait monter sur la falaise
quelques jours encore et continuer à consigner ses observations, uniquement
pour voir si, et comment, le lieu du coucher changeait, mais elle pensait déjà
à son départ pour la Réunion d’Été.
     
     
    Le lendemain soir, après s’être
assurée que le soleil revenait en arrière, elle se sentit agitée, là-haut à son
poste d’observation. Elle avait été nerveuse toute la journée et pensa que
c’était peut-être à cause de sa grossesse ou parce qu’elle était soulagée de
savoir qu’il ne lui restait plus beaucoup de nuits en solitaire à regarder le
ciel. Elle tenta de se calmer en reprenant les paroles du Chant de la Mère.
C’était son chant favori, mais plus elle se répétait les couplets, plus elle
ressentait une tension.
    Pourquoi suis-je si
perturbée ? Je me demande si un orage n’est pas en train de se préparer.
Cela me fait parfois cet effet.
    Elle se rendit compte qu’elle
parlait toute seule.
    Peut-être devrais-je méditer,
pensa-t-elle. Ça devrait m’aider à me détendre. Je vais me faire une infusion.
    Elle retourna à l’endroit où elle
s’était installée, ranima le feu, remplit un petit récipient de cuisson avec
l’eau de son outre et passa en revue les plantes qu’elle transportait dans un
petit sac accroché à la lanière qui lui entourait la taille. Elle rangeait les
feuilles séchées en petits paquets attachés par des ficelles de types et
diamètres variés, à l’extrémité desquelles elle faisait un certain nombre de
nœuds pour les reconnaître, comme le lui avait montré Iza.
    Même à la lueur du feu et au
clair de lune, il faisait trop sombre pour différencier les plantes entre elles
et elle dut se fier à son toucher et à son odorat. Elle se souvint de son
premier sac à médecines, que lui avait donné Iza. Il était fait d’une peau
entière et imperméable de loutre, dont les entrailles avaient été retirées par
l’ouverture du cou. Elle l’avait copié à plusieurs reprises et avait encore en
sa possession le dernier exemplaire qu’elle avait confectionné, alors qu’elle
vivait au Clan. Il avait beau être usé et miteux, elle n’arrivait pas à s’en
débarrasser. Elle avait songé à en faire un neuf. C’était un sac à médecines du
Clan, doté d’un pouvoir unique. Même Zelandoni avait été impressionnée quand
elle l’avait vu pour la première fois, se rendant compte rien qu’à son aspect
qu’il avait quelque chose de spécial.
    Ayla choisit deux petits paquets.
La plupart de ses plantes étaient médicinales, mais certaines avaient un effet
léger et pouvaient sans inconvénient être bues en infusion pour le plaisir,
comme la menthe ou la camomille, recommandées contre les maux d’estomac et pour
faciliter la digestion tout en étant agréablement parfumées. Elle opta pour un
mélange mentholé qui contenait une plante relaxante, chercha le paquet et le
huma. C’était bien de la menthe. Elle en versa un peu dans le creux de sa main,
le jeta dans l’eau fumante et, après avoir laissé infuser un moment, elle remplit
sa tasse. Elle la vida parce qu’elle avait soif et se versa une deuxième tasse,
qu’elle but à petites gorgées. Le mélange lui parut un peu éventé. Il va
falloir que je cueille de la menthe fraîche, pensa-t-elle, mais ce n’est pas si
mauvais que cela.
    Quand elle eut fini, elle se mit
à respirer à fond, comme on le lui avait appris. Lentement, profondément, se
dit-elle. Pense à la couleur claire, à un ruisseau d’eau claire coulant sur des
galets ronds, pense à un ciel clair sans nuages, à la lumière du soleil, pense
au vide.
    Elle se retrouva en train de
fixer la lune, qui n’était pas encore à son premier quartier la dernière fois
qu’elle l’avait regardée mais était maintenant grosse et ronde dans le ciel
nocturne. Elle semblait croître, emplir son champ de vision, et elle se sentit
attirée en elle de plus en plus vite.

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