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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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à table.
    Ayla rejoignit Marthona et versa
un peu d’eau dans une petite bassine, puis se rinça les mains et s’essuya le
visage avec un morceau de cuir absorbant. Elle était certaine que Marthona
l’avait déjà lavée un peu, mais elle avait envie de prendre un bon bain pour se
rafraîchir et de se frotter avec de la saponaire. Peut-être demain matin,
pensa-t-elle.
    Le ragoût était froid mais
savoureux. Quand elle prit les premières bouchées, Ayla crut qu’elle allait
pouvoir en manger plusieurs bols, mais elle fut vite rassasiée. Marthona leur
prépara une infusion et vint s’asseoir à table avec Ayla. Loup se faufila
dehors pendant qu’elles étaient debout, mais ne tarda pas à revenir.
    — Zelandoni s’attendait à ce
que je fasse quelque chose, as-tu dit ? demanda Ayla.
    — Elle ne s’y attendait pas
vraiment. Elle pensait seulement que c’était possible.
    — À quoi
s’attendait-elle ? Je ne comprends pas vraiment ce qui s’est passé.
    — Zelandoni te le dira mieux
que moi, je crois. J’aimerais qu’elle soit là, mais je pense que tu es une
Zelandoni maintenant. Je crois que tu as été appelée. Te souviens-tu de quelque
chose ?
    — Je me souviens de
certaines choses, oui, puis, brusquement, je m’en rappelle d’autres, mais je
n’arrive pas à voir clair dans tout ça, répondit Ayla, le sourcil froncé.
    — À ta place, je ne m’en
soucierais pas encore. Attends de parler à Zelandoni. Je suis sûre qu’elle sera
à même de te donner des explications et de t’aider à comprendre. Pour
l’instant, tu as seulement besoin de reprendre des forces.
    — Tu as sans doute raison,
répondit Ayla, soulagée d’avoir une excuse pour remettre à plus tard le moment
de creuser la question.
    Elle n’avait même pas envie d’y
penser, bien qu’elle ne pût s’empêcher de se souvenir du bébé qu’elle avait
perdu. Pourquoi la Mère avait-elle voulu le lui prendre ?
     
     
    Ayla ne fit guère que dormir
pendant plusieurs jours, puis un matin, en se réveillant, elle fut prise d’une
faim dévorante et, les deux jours suivants, il lui sembla ne jamais avoir assez
à manger. Lorsqu’elle sortit enfin du logis et retrouva le petit groupe, tous
la regardèrent avec un respect nouveau, auquel se mêlaient de la crainte et un
peu d’appréhension. Ils savaient qu’elle avait traversé une rude épreuve qui
l’avait transformée. Et tous éprouvaient une certaine fierté car ils étaient là
lorsque c’était arrivé et, d’une certaine manière, ils avaient l’impression d’y
avoir participé.
    — Comment te sens-tu ?
demanda Jeviva.
    — Beaucoup mieux, répondit
Ayla, mais j’ai une de ces faims !
    — Viens te joindre à nous.
Il y a beaucoup à manger et c’est encore chaud.
    — Volontiers.
    Ayla s’assit à côté de Jeralda
pendant que Jeviva lui préparait un plat.
    — Et toi, comment te
sens-tu ?
    — Je m’ennuie !
répondit Jeralda. J’en ai assez de rester assise et allongée. J’aimerais que ce
bébé arrive.
    — Je crois qu’il ne va pas
tarder. Ça ne te ferait pas de mal de marcher, maintenant, et ça favoriserait
sa venue. C’est ce que j’ai pensé la dernière fois que je t’ai examinée, mais
j’ai préféré attendre pour te le dire.
     
     
    — J’espère que je n’ai pas
fait de bêtise, dit Marthona ce soir-là sur un ton un peu hésitant.
    — Je ne comprends pas.
    — Zelandoni m’a dit de ne
pas essayer de t’empêcher de partir. Quand tu n’es pas rentrée, ce matin-là,
j’étais terriblement inquiète. Loup l’était encore plus. Tu lui avais dit de
rester auprès de moi, mais il gémissait et voulait s’en aller. Rien qu’à sa
façon de me regarder, je savais qu’il voulait partir à ta recherche. Je ne
voulais pas qu’il te dérange, alors je l’ai attaché avec une corde autour du
cou comme tu le faisais parfois. Mais après quelques jours il avait l’air si
malheureux et je m’inquiétais tant que je l’ai détaché. Il s’est précipité
dehors. Ai-je eu tort de le laisser partir ?
    — Non, Marthona. J’ignore si
j’étais dans le Monde des Esprits, mais si j’y étais et s’il m’y a trouvée,
c’est parce que j’étais déjà sans doute en train d’en revenir. Loup m’a aidée à
trouver la sortie de la grotte, du moins a-t-il essayé de me faire comprendre
que j’allais dans la bonne direction. C’était tout sombre là-dedans, mais les
passages étaient étroits

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