Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
autre,
commenta Joharran. Comment interprètes-tu ça, Jondalar ? Cette dernière
strophe ajoutée au Chant de la Mère ?
    Le jeune homme se décida enfin à
se tourner vers son frère aîné.
    — Cela veut bien dire ce que
ça veut dire, que « l’homme a son rôle à jouer ». Les femmes ne sont
pas seules à être honorées. Aucune vie nouvelle ne peut débuter sans un homme.
    Joharran fronça les sourcils, les
rides marquant son front reflétant fidèlement celles de son frère.
    — Tu le penses
vraiment ? demanda-t-il.
    — Je le sais, répondit
Jondalar en souriant.
    Ils s’approchèrent de l’endroit
où les membres de la Neuvième Caverne étaient réunis pour festoyer, et on leur
tendit différentes boissons fortes. Quelqu’un leur mit dans les mains des
gobelets en matériau tissé, parfaitement étanches. Ils burent une gorgée, mais
ce n’était pas du tout ce que l’un et l’autre attendaient.
    — Qu’est-ce que c’est que
ça ? s’étonna Joharran. Je m’attendais à boire le breuvage de Laramar. C’est
agréable, mais plutôt léger.
    La boisson avait en revanche un
goût familier pour Jondalar, qui en avala une deuxième gorgée. Où donc avait-il
eu l’occasion de boire cela auparavant ?
    — Ah oui ! Les
Losadunaï !
    — Quoi ? interrogea
Joharran.
    — C’est la boisson que
servent les Losadunaï à l’occasion des Fêtes de la Mère qu’ils organisent. Elle
paraît légère, mais tu aurais tort de la sous-estimer, le mit en garde
Jondalar. C’est un breuvage très puissant, qui peut te prendre en traître. Je
suis à peu près certain que c’est Ayla qui l’a préparé. As-tu vu où elle est
allée après la cérémonie ?
    — Je crois que je l’ai
aperçue il y a un moment, sortant de la tente cérémonielle. Elle avait remis
ses vêtements habituels, dit Joharran.
    — Et tu as vu dans quelle
direction elle allait ?
    — Regarde, la voilà !
Mais si, là où ils sont en train de servir cette nouvelle boisson.
    Jondalar se dirigea vers un
groupe assez important installé autour d’un grand plateau sur lequel étaient
disposés des gobelets pleins. Lorsqu’il vit enfin Ayla, celle-ci se trouvait
juste à côté de Laramar, à qui elle tendait un gobelet. L’homme lui dit quelque
chose qui la fit rire, et elle lui adressa un beau sourire.
    Visiblement surpris, Laramar la
lorgna d’un air plus qu’ambigu. Peut-être n’était-elle pas si odieuse après
tout, se dit-il. Elle qui s’était toujours montrée si hautaine envers lui, au
point de ne pratiquement jamais lui adresser la parole. Il est vrai qu’elle
était Zelandoni désormais, et que celles-ci étaient censées honorer la Mère au
cours des Fêtes données en Son honneur. En fin de compte, celle-ci pouvait fort
bien prendre un tour tout à fait intéressant… Lorsque Jondalar apparut, Laramar
eut une grimace de déception.
    — Ayla… commença le jeune
homme. Il faut que je te parle. Éloignons-nous d’ici, proposa-t-il en la
prenant par le bras et en essayant de l’entraîner vers un endroit plus
tranquille.
    — Pourquoi ne pas me dire
ici ce que tu as à me dire ? Je suis sûre que je serai en mesure de
t’entendre, je ne suis pas soudain devenue sourde, répliqua Ayla en retirant
son bras.
    — Mais il faut que je te
parle seul à seule.
    — Tu as eu des tas
d’occasions de le faire, mais on ne pouvait pas te déranger. Pourquoi est-ce
soudain si important ? Nous sommes à la Fête de la Mère. J’ai bien l’intention
de rester ici et de m’amuser, dit-elle en se tournant vers Laramar, adressant à
celui-ci un sourire suggestif.
    Il avait oublié… Tout excité par
les implications inattendues de la révélation qui venait d’être faite, Jondalar
avait oublié. Cela lui revint tout à coup : elle l’avait vu avec
Marona ! Et de fait il ne lui avait pas adressé la parole depuis. Et
maintenant, c’était elle qui ne voulait pas lui parler. Ayla vit son visage
prendre une pâleur extrême. Il tituba, comme si quelqu’un venait de le frapper,
recula de quelques pas, en trébuchant. Il avait l’air si abattu, si déconfit,
qu’elle faillit le rappeler, mais se mordit la langue pour s’empêcher d’ouvrir
la bouche.
    Jondalar se mit alors à errer
comme dans une brume, perdu dans ses pensées. Quelqu’un lui fourra un gobelet
dans la main. Il but son contenu, sans même réfléchir. Quelqu’un d’autre le
remplit à nouveau. Elle a raison, se disait-il. Il

Weitere Kostenlose Bücher