Le pays des grottes sacrées
Mère
variaient légèrement d’une Caverne à l’autre, alors qu’il s’agissait de la plus
importante de toutes les Légendes des Anciens, ce qui constituait d’ailleurs
l’un des sujets de discussion favoris au sein de la Zelandonia.
Si une telle légende avait été
une partie très sacrée des cérémonies du Clan, elle aurait dû être mémorisée et
psalmodiée très précisément de la même façon chaque fois qu’on la récitait, en
tout cas au sein des clans qui entretenaient des contacts directs réguliers
avec les autres. Et encore : même ceux des régions plus lointaines
auraient dû disposer d’une version très proche. C’est la raison pour laquelle
Ayla était en mesure de communiquer dans le langage des signes sacrés du Clan
avec les clans de cette région même si ceux-ci se trouvaient à une bonne année
de marche de celui dans lequel elle avait grandi.
Dans la mesure où elle allait
pratiquer une cérémonie du Clan, en utilisant des racines aux pouvoirs
considérables préparées selon les procédures propres au Clan, elle avait le
sentiment que tout devait se faire en suivant au plus près la tradition du
Clan. C’était à son sens la seule façon pour elle de maîtriser les différents
stades de l’opération, et elle commençait à se demander si les précautions qu’elle
prenait y suffiraient.
Profondément plongée dans ses
pensées, elle était sur le point de quitter la zone boisée lorsqu’elle faillit
heurter quelqu’un qui sortait de derrière un arbre. Elle eut alors la stupeur
de se retrouver pratiquement dans les bras de Jondalar. Celui-ci parut encore
plus surpris qu’elle et sembla ne pas du tout savoir quoi faire. Son premier
réflexe fut d’achever ce que l’incident avait commencé, et de l’enlacer, ce
qu’il avait envie de faire depuis si longtemps. Mais il lui suffit de voir
l’air choqué d’Ayla pour faire un bond en arrière, convaincu que sa surprise
était une marque de dégoût, qu’elle ne voulait surtout pas qu’il la touche.
Quant à elle, elle prit le mouvement de recul de son compagnon comme la
confirmation qu’il ne voulait plus d’elle, au point de ne plus souhaiter se
trouver en sa compagnie.
Ils se regardèrent un long
moment. Jamais ils n’avaient été aussi proches l’un de l’autre depuis qu’Ayla
avait trouvé Jondalar en compagnie de Marona. Au plus profond d’eux-mêmes, ils
ne désiraient rien plus au monde que de prolonger cet instant, de franchir
cette distance qui, émotionnellement en tout cas, semblait les séparer. Mais un
enfant qui courait sur le chemin fit distraction. Leurs regards se quittèrent
un moment et, dès lors, il n’était plus question de revenir en arrière.
— Euh, désolé, lâcha
Jondalar, qui mourait d’envie de la prendre dans ses bras mais avait trop peur
qu’elle le repousse.
Éperdu, il regardait autour de
lui, à gauche, à droite, tel un animal pris au piège.
— Aucune importance, souffla
Ayla, baissant les yeux pour cacher les pleurs qui, décidément, menaçaient de
déborder à tout moment ces derniers temps.
Elle ne voulait surtout pas qu’il
voie à quel point elle était affectée à l’idée qu’il ne puisse plus supporter
de se trouver près d’elle, au point de ne plus penser qu’à une chose :
s’en éloigner au plus vite. Sans relever les yeux, elle se remit en route,
pressant le pas avant que ses larmes ne jaillissent, ne la trahissent. De son
côté, Jondalar dut lui aussi lutter contre les larmes en la regardant presque
courir sur le chemin dans sa hâte à s’éloigner de lui.
La jeune femme continua donc de
suivre ce qui était devenu un sentier à peine visible menant à la nouvelle
grotte. Bien que, selon toute probabilité, chacun des membres de toutes les
familles zelandonii ait visité l’endroit au moins une fois depuis sa
découverte, il n’était guère utilisé. Du fait de sa beauté et de son aspect
inhabituel, avec ses parois rocheuses d’un blanc presque parfait, la grotte
était considérée comme un lieu très sacré, un endroit où soufflait l’esprit, et
où l’on hésitait donc à pénétrer. Les membres de la Zelandonia et les
responsables des différentes Cavernes en étaient encore à mettre au point les
moments et les modalités de visite. La nouveauté était trop grande et les
traditions n’avaient pas encore eu le temps de se mettre en place.
En approchant de l’éminence où se
trouvait la grotte, Ayla remarqua que
Weitere Kostenlose Bücher