Le pays des grottes sacrées
abri en apporte la confirmation.
Au moment où ceux qui avaient
construit l’abri d’été se préparaient à regagner leur propre hutte, Bologan
toucha le bras de Jondalar. Le compagnon d’Ayla se retourna, vit le garçon
baisser les yeux et son visage devenir d’un rouge profond perceptible même à la
lueur du feu.
— Je… euh… je voulais juste
dire… C’est une belle hutte, la meilleure qu’on ait jamais eue, bredouilla
Bologan avant de rentrer prestement dans l’abri.
Sur le chemin du retour, Willamar
murmura à Jondalar :
— Je crois qu’il essayait de
te remercier. Je ne suis pas sûr qu’il ait déjà remercié quelqu’un avant. Ni
même qu’il sache comment faire.
— En tout cas, il s’en est
bien tiré.
La journée s’annonçait claire et
ensoleillée. Après le repas du matin, après avoir vérifié que les chevaux ne
manquaient de rien, Ayla et Jondalar eurent envie d’aller au camp principal
voir qui était arrivé. Elle enveloppa Jonayla dans sa couverture, la cala sur
sa hanche, fit signe à Loup de les accompagner et ils se mirent en route.
Dès qu’ils approchèrent du camp,
on commença à les saluer et elle prit plaisir à reconnaître un grand nombre de
visages, contrairement à l’année précédente, où elle ne connaissait quasiment
personne. Parce que la Neuvième Caverne changeait régulièrement de lieux pour
les Réunions d’Été et que d’autres groupes de Zelandonii faisaient de même, la
participation était différente d’une année à l’autre en un endroit donné.
Ayla croisa des gens qu’elle
était sûre de n’avoir jamais vus. Ceux-là regardaient fixement Loup mais, d’une
manière générale, l’animal était accueilli par un sourire, surtout par les
enfants. Il restait près d’Ayla, qui portait le bébé à qui il était
profondément attaché. Les groupes nombreux comprenant des inconnus le mettaient
mal à l’aise. L’instinct qui le poussait à protéger sa meute s’était renforcé à
mesure qu’il prenait de l’âge et que divers incidents avaient marqué sa vie. En
un sens, la Neuvième Caverne était devenue sa meute, et le territoire qu’elle
habitait le sien, mais il ne pouvait pas protéger tout le groupe, encore moins
les nombreuses autres personnes qu’Ayla lui avait « présentées ». Il
avait appris à ne pas les traiter avec hostilité mais ils étaient trop nombreux
pour correspondre à sa notion instinctive de meute. Il avait donc décidé que
ceux qui étaient proches d’Ayla étaient sa meute, ceux qu’il devait protéger,
en particulier le petit jeune, qu’il adorait.
Bien qu’elle leur eût rendu
visite peu de temps avant le départ, Ayla fut heureuse de voir Janida, qui
portait son bébé, et Levela. Les deux jeunes femmes bavardaient avec Tishona.
Marthona lui avait dit que des liens spéciaux se nouaient entre les couples qui
s’étaient unis aux mêmes Matrimoniales et c’était vrai. Les trois femmes
accueillirent Ayla et Jondalar en les prenant dans leurs bras et en pressant
une joue contre la leur. Tishona avait tellement l’habitude de voir Loup
qu’elle le remarqua à peine mais les deux autres, encore un peu effrayées, le
saluèrent de manière démonstrative sans toutefois tenter de le toucher.
Janida et Ayla échangèrent des
compliments sur leurs bébés : comme ils étaient beaux, comme ils avaient
grandi. Ayla remarqua que Levela s’était transformée, elle aussi.
— Il semble que tu ne
tarderas pas à avoir le tien, lui dit-elle.
— Je l’espère, répondit
Levela. Je suis prête.
— Je t’assisterai, si tu
veux. Et ta sœur Proleva aussi.
— Notre mère est là
également, j’ai été contente de la voir. Tu connais Velima, je crois ?
— Pas très bien.
— Où sont Jondecam, Peridal
et Marsheval ? demanda Jondalar.
— Marsheval est allé avec
Solaban voir une vieille femme qui sait beaucoup de choses sur la sculpture de
l’ivoire, répondit Tishona.
— Jondecam et Peridal vous
cherchent, dit Levela. Ils ne vous ont pas trouvés, hier soir.
— Rien d’étonnant, nous
n’étions pas là, dit Jondalar.
— Vraiment ? Mais j’ai
vu beaucoup de gens de la Neuvième Caverne.
— Nous sommes restés à notre
camp, expliqua Jondalar.
— Pour aider Bologan et
Lanoga à construire une hutte d’été, ajouta Ayla.
Jondalar fut légèrement contrarié
qu’elle parle aussi ouvertement de ce qu’il considérait comme un
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