Le pays des grottes sacrées
n’arrêtait pas de répéter à quel point
il l’aimait. Ils avaient eu quelques problèmes tous les deux, un peu comme ceux
qu’ils connaissent maintenant. J’ai du mal à comprendre comment deux personnes
qui s’aiment à ce point peuvent être aussi aveugles sur leurs sentiments
respectifs…
— Mon frère a toujours eu
des ennuis avec les femmes comme elle, intervint Folara en hochant la tête.
Est-ce de l’orgueil ou de la stupidité, je n’en sais trop rien. Je croyais
qu’il avait dépassé ce stade lorsqu’il a ramené Ayla. Il est parfait lorsqu’il
se trouve avec une femme dont il ne se soucie pas plus que cela, mais dès qu’il
en aime une vraiment, on dirait qu’il perd tout sens commun et ne sait plus
quoi faire. Si vous saviez toutes les histoires qu’on raconte à ce propos… mais
c’est sans importance. Alors, que s’est-il passé ?
— Jondalar a donc répété encore
et encore qu’il l’aimait et l’a suppliée de revenir. Elle a fini par se
réveiller, tout comme Mamut. Celui-ci nous a confié par la suite qu’ils
seraient restés perdus éternellement dans une espèce de néant obscur si l’amour
de Jondalar n’avait pas été si intense, si fort, qu’il avait fini par atteindre
Ayla ; c’est grâce à cela qu’elle est retournée dans notre monde, ainsi
que Mamut, qui a dit que les racines étaient trop puissantes, que jamais il
n’avait été en mesure de les maîtriser et que plus jamais il n’aurait recours à
elles. Il nous a expliqué qu’il avait craint que son esprit ne se perde à
jamais dans ce lieu terrifiant, et il a mis Ayla en garde elle aussi…
Le géant se sentit pâlir tout à
coup.
— Elle a recommencé…
lâcha-t-il en quittant précipitamment la tente.
Au début, il se demanda où aller,
puis une idée lui vint et il partit en courant vers le campement de la Neuvième
Caverne.
Plusieurs personnes se trouvaient
autour du grand foyer où l’on préparait la nourriture, et il fut soulagé de voir
Jonayla. Visiblement, celle-ci avait pleuré, et tout en poussant de petits
gémissements, Loup essayait de lécher les larmes qui coulaient sur ses joues.
Marthona et Folara tentaient elles aussi de la consoler. Elles rendirent son
salut au grand Mamutoï, qui alla s’agenouiller devant la fillette et caressa la
tête de Loup quand l’animal, qui l’avait reconnu, le poussa du museau.
— Comment vas-tu,
Jonayla ? demanda-t-il.
— Je veux ma mère, Danug,
fit la petite fille en se remettant à pleurer. Ma mère est malade. Elle ne va
pas se réveiller.
— Mais si, j’en suis sûr. Je
crois connaître un moyen de l’aider, dit le géant roux.
— Lequel ? demanda
Jonayla qui le regarda en ouvrant de grands yeux.
— Elle est tombée malade de
la même façon il y a longtemps, quand elle habitait avec nous au Camp du Lion.
Je crois que Jondalar devrait pouvoir la réveiller. C’est lui qui y est arrivé,
la fois précédente. Sais-tu où il se trouve, Jonayla ?
La fillette fit non de la tête.
— Je ne le vois plus
beaucoup en ce moment. Il s’en va souvent, parfois pour toute la journée.
— Et sais-tu où il va ?
— Très souvent il remonte le
long de la Rivière.
— Et est-ce qu’il prend Loup
avec lui, parfois ?
— Oui, mais pas aujourd’hui.
— Crois-tu que Loup pourrait
le retrouver, si tu le lui demandais ?
Jonayla regarda Loup, puis Danug.
— Peut-être, dit-elle, puis,
avec un sourire incertain : Oui, je crois qu’il le pourrait.
— Si tu lui dis de partir à
la recherche de Jondalar, je le suivrai et, lorsqu’il l’aura retrouvé, je dirai
à Jondalar de revenir au campement et d’aller réveiller ta mère, dit Danug.
— Mère et Jondi ne se sont
pas beaucoup parlé ces derniers temps. Peut-être qu’il n’en aura pas envie, dit
la fillette, un pli soucieux barrant soudain son front.
Danug trouva qu’elle ressemblait
terriblement à Jondalar lorsqu’elle fronçait les sourcils de cette façon.
— Ne t’en fais pas pour ça,
Jonayla. Jondalar aime beaucoup ta mère, et elle l’aime aussi. S’il savait
qu’elle a des problèmes, il se précipiterait auprès d’elle aussi vite qu’il en
est capable. Je le sais, fit le géant mamutoï.
— Mais s’il l’aime, pourquoi
il ne lui parle pas, Danug ?
— Parce que, même quand on
aime quelqu’un, on ne le comprend pas toujours. Quelquefois on a même du mal à
se comprendre soi-même. Tu veux bien dire à Loup
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