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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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rhinocéros laineux allant
du noir au rougeâtre. Ces fibres étaient appréciées non seulement pour leurs
couleurs mais parce qu’elles provenaient d’animaux dangereux et difficiles à
chasser.
    La qualité du travail requise
pour fabriquer cette tenue éclatait dans chaque détail. Tout Zelandonii
connaisseur devinait que quelqu’un s’était procuré les matériaux les plus
précieux et les avait confiés à des artisans accomplis.
    Lorsque la mère de Jondalar
l’avait vue pour la première fois, l’année d’avant, elle avait compris que la
personne qui était à l’origine de cette tenue jouissait d’un grand respect et
d’une très haute position au sein de sa communauté. À l’évidence, il avait
fallu beaucoup de temps et de travail pour la réaliser et on l’avait cependant
offerte à Ayla lorsqu’elle était partie. Ayla disait qu’elle avait été adoptée
par un vieux chef spirituel appelé Mamut, homme qui possédait un tel pouvoir et
un tel prestige – une telle « richesse », en un sens – qu’il
pouvait se permettre de faire cadeau de la tenue matrimoniale et de la valeur
qu’elle représentait. Cela, Marthona le comprenait mieux que personne.
    Ayla avait en fait apporté
elle-même une dot qui lui conférait le statut nécessaire pour que son union
n’abaisse pas la position de Jondalar et de sa famille. Marthona s’était fait
un devoir d’en parler à Proleva, qui ne manqua pas d’en faire part à son fils
aîné.
    Joharran fut heureux de revoir
cette tenue précieuse dont il saisissait à présent pleinement la valeur. Il se
rendait compte que si on en prenait grand soin – et il n’en doutait
pas – ce vêtement durerait très longtemps. Les ocres utilisées pour
lustrer le cuir faisaient plus que lui ajouter de la couleur et le rendre
imperméable, elles le préservaient aussi des insectes et de leurs œufs. Il
serait probablement porté par les enfants d’Ayla et peut-être par leurs
enfants, et lorsque le cuir se serait enfin dégradé, les générations suivantes
réutiliseraient les perles d’ambre et d’ivoire.
    Joharran connaissait la valeur
des perles d’ivoire. Il avait eu récemment l’occasion d’en troquer pour
lui-même et plus particulièrement pour sa compagne, et en se rappelant la
transaction il considérait le somptueux vêtement d’un œil neuf. Il regarda
autour de lui et remarqua que de nombreux Zelandonii observaient Ayla à la
dérobée.
    L’année précédente, lorsqu’elle
avait porté cette tenue pour sa Matrimoniale, tout en Ayla paraissait étrange
et inhabituel. Les Zelandonii s’étaient maintenant habitués à elle, à la façon
dont elle parlait, aux animaux dont elle se faisait obéir. Son appartenance à
la Zelandonia rendait son étrangeté plus « normale », si tant était
qu’un Zelandoni pût être normal. Cette tenue la distinguait à nouveau,
rappelait ses origines étrangères mais aussi le statut et la richesse qu’elle
apportait avec elle.
    Marona et Wylopa faisaient partie
de ceux qui l’observaient.
    — Regarde-la se pavaner,
maugréa Marona, les yeux pleins d’envie. Tu sais, cette tenue aurait dû
m’appartenir. Jondalar m’était promis. Il aurait dû s’unir à moi à son retour
et m’en faire cadeau.
    Après une pause, elle ajouta,
d’un ton méprisant :
    — Elle est trop large de
hanches pour porter ça, de toute façon.
    Tandis qu’Ayla et les autres se
frayaient un chemin vers l’endroit que la Neuvième Caverne s’était réservé pour
assister aux cérémonies, Joharran et Jondalar remarquèrent le regard
malveillant de Marona. Le premier se pencha vers le second et lui glissa à
mi-voix :
    — Tu sais, si Marona en a un
jour la possibilité, elle causera du tort à Ayla.
    — Tu as raison et c’est de
ma faute, reconnut Jondalar. Elle est persuadée que j’avais promis de m’unir à
elle. C’est faux mais je comprends pourquoi elle le pense.
    — Ce n’est pas de ta faute.
Chacun doit pouvoir faire ses choix. Tu es parti longtemps. Elle n’avait aucun
droit sur toi et n’aurait rien dû attendre. Après tout, elle a pris un
compagnon et s’en est séparée pendant ton absence. Tu as fait un meilleur
choix, elle le sait. Elle ne supporte pas que tu aies ramené quelqu’un qui a
plus qu’elle à offrir. Voilà pourquoi elle essaiera de vous causer des ennuis
un jour.
    — C’est possible, répondit
Jondalar.
    Il ne voulait toutefois pas y
croire, il

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