Le pays des grottes sacrées
jeunes, en particulier,
étaient enthousiasmés par la nouvelle arme. Un bon nombre de ceux qui n’étaient
pas tout à fait convaincus se trouvaient parmi ceux qui savaient lancer
habilement à la main. Ils se sentaient à l’aise en chassant comme ils l’avaient
toujours fait et ne souhaitaient pas apprendre une nouvelle méthode à un stade
avancé de leur vie.
Le jour de la cérémonie, le temps
s’annonçait beau et clair et une impatience fébrile s’était emparée de tout le
camp, pas seulement de ceux qui s’uniraient. C’était une célébration que tous
attendaient et à laquelle tous prendraient part. La cérémonie incluait
l’approbation des nouvelles unions par toutes les personnes présentes. Ces
unions provoquaient des changements dans les noms et liens au-delà des nouveaux
couples et de leurs familles, le statut de chacun ou presque s’en trouvant
modifié à des degrés divers.
Les Matrimoniales de l’année
précédente avaient été un moment éprouvant pour Ayla, non seulement parce que
c’était sa Cérémonie d’Union mais surtout parce qu’elle venait d’arriver à la
Neuvième Caverne et qu’elle était au centre de l’attention. Elle voulait se
faire aimer et accepter par le peuple de Jondalar et s’efforçait d’y trouver sa
place. La plupart des Zelandonii la lui accordèrent mais pas tous.
Cette année, les chefs et anciens
chefs, ainsi que la Zelandonia, occupaient des positions stratégiques pour
pouvoir répondre lorsque la Première demanderait l’avis des personnes
présentes, ce qui pour elle signifiait leur approbation. La doniate n’avait pas
été enchantée par les hésitations d’une partie de la foule, l’année précédente,
lorsqu’elle avait réclamé son accord sur l’union de Jondalar et d’Ayla et elle
ne voulait pas que cela devienne une habitude. Elle aimait mener rondement ses
cérémonies.
La fête qui accompagnait une
Matrimoniale était très attendue. Les Zelandonii préparaient leurs meilleurs
plats et revêtaient leurs plus beaux habits : ce n’était pas seulement un
jour heureux pour ceux qui s’unissaient, c’était aussi l’occasion de célébrer
une Fête de la Mère. Tout le monde était encouragé à honorer la Grande Terre
Mère en partageant le Don des Plaisirs, en s’accouplant le plus de fois qu’on
pouvait avec ceux qu’on choisissait, à la condition que le choix fût
réciproque.
On était encouragé à honorer
ainsi la Mère mais on n’y était pas tenu. Certaines parties du camp étaient
réservées à ceux qui ne souhaitaient pas participer. On n’incitait jamais les
enfants à y prendre part et si certains se collaient çà et là l’un à l’autre
pour imiter les adultes, ils suscitaient généralement des sourires indulgents.
Il y avait aussi des adultes qui n’avaient pas envie de participer, notamment
ceux qui étaient malades ou blessés, ou simplement fatigués, ou des femmes qui
venaient de donner naissance ou qui avaient leur période de saignement lunaire.
Les membres de la Zelandonia qui passaient des épreuves incluant l’abstinence
des Plaisirs pendant un temps se portaient volontaires pour garder les enfants
et aider les autres.
La Première se trouvait dans
l’abri de la Zelandonia, assise sur un tabouret. Elle avala le reste de son
infusion de fleurs d’aubépine et de cataire et annonça :
— Il est temps.
Elle tendit sa coupe vide à Ayla,
se leva et se dirigea vers le fond de la hutte, percée d’une autre ouverture
dissimulée en partie à l’extérieur par un bûcher où l’on entreposait du bois.
Ayla renifla machinalement la
coupe, remarqua tout aussi machinalement les ingrédients de l’infusion et
conclut que la Première avait sans doute sa période lunaire. La cataire, plante
vivace aux feuilles duvetées, aux fleurs verticillées blanches, roses ou
violettes, était un léger sédatif qui calmait la tension et les maux de ventre.
Ayla s’interrogea cependant sur la présence d’aubépine. Les fleurs d’aubépine avaient
un goût particulier qui plaisait peut-être à la Première mais la doniate les
utilisait aussi pour préparer la médecine destinée à Marthona. Ayla savait
maintenant que les remèdes que Zelandoni donnait à la mère de Jondalar
soignaient son cœur, ce muscle de la poitrine qui pompait le sang. Elle avait
vu ce muscle dans le corps d’animaux qu’elle avait abattus et ensuite dépecés.
L’aubépine l’aidait à
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