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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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préférait accorder à Marona le bénéfice du doute.
    La cérémonie commença et retint
l’attention des deux frères, qui ne songèrent plus à la femme jalouse. Ils
n’avaient pas remarqué que d’autres yeux fixaient aussi Ayla : ceux de
leur cousin Brukeval. Celui-ci avait admiré la façon dont Ayla avait affronté
les rires moqueurs de la Caverne quand Marona était parvenue par rouerie à lui
faire porter des sous-vêtements de garçon le jour de son arrivée. Dans la
soirée, lorsque Ayla avait fait la connaissance de Brukeval, elle avait perçu
ses origines de Clan et s’était sentie à l’aise avec lui. Elle l’avait traité
avec une gentillesse à laquelle il n’était pas habitué, surtout de la part de
jolies femmes.
    Plus tard, lorsque Charezal, un
étranger d’une Caverne zelandonii lointaine, s’était moqué de lui en le
traitant de Tête Plate, Brukeval avait été pris d’un accès de rage. Aussi loin
que sa mémoire remontait, les autres enfants de la Caverne l’avaient toujours
taquiné avec ce nom et Charezal en avait visiblement eu vent. Il avait aussi
entendu dire que pour provoquer ce cousin du chef à l’aspect étrange il
suffisait de faire des insinuations sur sa mère. Brukeval ne l’avait pas
connue, elle était morte peu après sa naissance, mais c’était pour lui une
raison supplémentaire de l’idéaliser. Elle n’était pas comme ces animaux !
Et lui non plus ! C’était impossible.
    Il savait qu’Ayla était la
compagne de Jondalar et qu’il ne pourrait jamais la ravir à son superbe cousin
grand et blond, mais, lorsqu’il l’avait vue braver les rires, il était
instantanément tombé amoureux d’elle. Bien que Jondalar l’eût toujours bien
traité et ne se soit jamais joint à ceux qui le tourmentaient, Brukeval
éprouvait en cet instant de la haine envers lui, et aussi envers Ayla, parce
qu’il ne pourrait jamais l’avoir.
    S’ajoutant aux blessures qu’on
lui avait constamment infligées, les remarques cruelles du jeune homme qui
avait tenté de détourner Ayla de lui avaient fait naître en Brukeval une colère
incontrôlable. Par la suite, Ayla s’était montrée plus distante et ne s’était
plus adressée à lui avec la même aisance.
    Jondalar n’avait pas parlé à
Brukeval du changement d’attitude d’Ayla après son accès de violence mais Ayla
avait expliqué à son compagnon que la colère du jeune homme lui avait rappelé
trop vivement Broud, le fils du chef du Clan. Broud l’avait détestée d’emblée
et lui avait causé plus de souffrances et de chagrin qu’elle n’aurait pu
l’imaginer. Elle avait appris à le haïr autant qu’il la haïssait, et à le
craindre, pour de bonnes raisons. C’était à cause de lui qu’elle avait
finalement dû quitter le Clan et abandonner son fils.
    Fort du sentiment de douce
chaleur qu’il avait éprouvé à leur première rencontre, Brukeval avait continué
à contempler Ayla de loin chaque fois qu’il en avait l’occasion, et plus il la
contemplait, plus il en était amoureux. Lorsqu’il la voyait avec Jondalar, il
s’imaginait à la place de son cousin. Il suivait même le couple quand il se
rendait dans des endroits écartés pour partager les Plaisirs, et lorsqu’il
avait vu Jondalar goûter au lait d’Ayla, il avait été pris d’un violent désir
de faire de même.
    Mais il craignait aussi qu’elle
ne le traite encore de Tête Plate, ou du nom qu’elle donnait à ces créatures,
le Clan. Ce seul nom de Tête Plate l’avait tant fait souffrir dans son enfance
qu’il ne supportait plus de l’entendre. Ayla ne lui donnait pas le même sens
méprisant que la plupart des gens, il le savait, mais c’était encore pire. Elle
parlait d’eux avec affection, parfois avec amour, alors qu’il les haïssait.
Brukeval se sentait écartelé dans ses sentiments pour elle : il l’aimait
et il la détestait.
    La partie cérémonielle de la
Matrimoniale fut interminable. C’était une des rares occasions où l’on récitait
la liste complète des noms et liens de chaque promis. Les membres de leur
Caverne approuvaient de vive voix leur union puis tous les Zelandonii présents
faisaient de même. Enfin, chaque couple était uni physiquement par une lanière
ou une corde, attachée en général au poignet droit de la femme et au poignet
gauche de l’homme, ou parfois l’inverse, ou même aux deux poignets gauches ou
droits. Une fois nouée, la corde restait en place

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