Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
jusqu’à la fin des festivités
de la soirée.
    Parents et amis souriaient
toujours des nouveaux couples qui trébuchaient et se cognaient, et si le
spectacle pouvait être drôle, beaucoup observaient avec attention comment les
jeunes gens réagissaient, avec quelle rapidité ils apprenaient à s’accommoder
l’un de l’autre. C’était la première épreuve du lien qu’ils venaient de nouer
et les anciens échangeaient en murmurant leurs impressions sur la qualité et la
longévité des diverses unions en se fondant sur la façon dont ces jeunes
s’habituaient à être physiquement attachés l’un à l’autre. La plupart
souriaient ou riaient d’eux-mêmes, attendaient patiemment d’être seuls pour
défaire – et en aucun cas trancher – le nœud.
    Si c’était difficile pour un
couple, ce l’était plus encore pour ceux qui avaient choisi une union à trois – ou
plus rarement à quatre –, mais cette difficulté était opportune puisqu’une
telle union demanderait une plus grande adaptation pour réussir. Chacun devait
avoir au moins une main libre et c’était donc généralement les mains gauches
qu’on attachait ensemble dans le cas des unions multiples. Se rendre d’un
endroit à un autre, remplir un plat de nourriture et manger, évacuer l’eau de
son corps, ou une matière solide : tout devait être synchronisé, que l’on
soit deux ou plus. Parfois, une personne ne pouvant supporter cette entrave
était envahie de frustration et de colère, ce qui n’augurait jamais bien de son
union. Rarement, le nœud était tranché pour rompre la relation avant qu’elle
ait vraiment commencé. Un nœud tranché signifiait toujours la fin d’une union,
de même que le moment où on nouait la corde symbolisait son début.

10
     
     
    La Matrimoniale commençait dans
l’après-midi ou en début de soirée pour laisser un long moment à la fête tandis
que la nuit tombait. Le Chant de la Mère, récité ou chanté, concluait toujours
la cérémonie et signalait le début du repas et des autres festivités.
    Ayla assista avec Jondalar à
toute la Matrimoniale et fut, bien qu’elle refusât de l’admettre, gagnée par
l’ennui avant la fin. En voyant des gens aller et venir pendant toute
l’après-midi, elle s’était rendu compte qu’elle n’était pas la seule à être
lasse de la longue énumération des noms et des liens, de la répétition des
formules rituelles, mais elle savait combien cette cérémonie était importante
pour chacun des couples et leurs familles. En outre, tous les membres de la
Zelandonia devaient rester jusqu’à la fin et elle en faisait désormais partie.
    Ayla avait compté dix-huit
cérémonies individuelles quand elle vit la Première rassembler tous les
couples. On avait annoncé une vingtaine d’unions, voire davantage, mais
plusieurs n’étaient pas certaines. Une cérémonie pouvait être reportée, surtout
à la première Matrimoniale de la saison, pour des raisons diverses allant de
l’indécision – les promis n’étaient pas prêts à s’engager – au
retard d’un membre éminent de la famille. La Matrimoniale de la fin de l’été
serait toujours là pour les décisions tardives, les parents en retard, les
arrangements non encore conclus, ou les nouvelles liaisons de l’été.
    Ayla sourit quand elle entendit
le timbre riche de la Première entamant le Chant de la Mère :
     
    Des ténèbres, du Chaos du temps,
    Le tourbillon enfanta la Mère suprême.
    Elle s’éveilla à Elle-Même sachant la valeur de la vie,
    Et le néant sombre affligea la Grande Terre Mère.
    La Mère était seule, la Mère était la seule.
     
    Ayla avait adoré la Légende de la
Mère la première fois qu’elle l’avait entendue, et elle l’aimait
particulièrement quand elle était interprétée par la Première parmi Ceux Qui
Servaient la Grande Terre Mère. Le reste des Zelandonii se joignit à elle, les
uns chantant, les autres récitant. Les joueurs de flûte ajoutèrent leurs
harmonies et une Zelandonii exécuta une fugue en contrepoint.
    Ayla entendait Jondalar, qui se
tenait près d’elle. Bien qu’il eût une belle voix, il chantait rarement, et
presque toujours en groupe. Elle, en revanche, était incapable de reproduire
une mélodie, elle n’avait jamais appris à le faire et n’avait apparemment aucun
penchant naturel pour le chant. Le mieux qu’elle pouvait faire, c’était
psalmodier d’une voix monocorde, mais elle avait

Weitere Kostenlose Bücher