Le pays des grottes sacrées
plusieurs
sortes de racines de fougères et d’arachides qu’on déterrait avec un bâton à
fouir et qu’on mangeait crues, cuites ou séchées. Les tiges de chardon, qu’il
fallait tenir par la fleur, pour ne pas se faire érafler par les épines, et
gratter avant de les couper, étaient délicieuses une fois légèrement cuites.
Les tiges de bardane ne demandaient pas de précautions particulières mais
devaient être jeunes. Les feuilles vertes de l’ansérine étaient bonnes, et les
orties encore meilleures, mais il fallait les saisir avec une large feuille
d’une autre plante pour protéger sa main de leur suc irritant, qui
disparaissait à la cuisson.
Il y avait aussi abondance de
noix, de fruits, en particulier des baies, et de plantes à infusion. On
trempait les feuilles, les tiges et les fleurs dans l’eau très chaude, ou on
les laissait simplement macérer un moment au soleil, pour obtenir un breuvage
ayant le goût et les propriétés souhaités. Mais cela ne suffisait pas pour
extraire les composants de substances organiques plus dures : écorces,
graines et racines devaient être bouillies pour obtenir une décoction
appropriée.
Pendant le festin, on
consommerait d’autres boissons, comme des jus de fruits, y compris fermentés.
La sève des arbres, notamment celle du bouleau, était réduite par ébullition
pour donner un sucre qu’on laissait fermenter. Les grains et le miel pouvaient
aussi donner une boisson alcoolique. Marthona fit don d’une quantité limitée de
son vin de fruits, Laramar de son barma, et quelques autres offrirent d’autres
breuvages au degré d’alcool varié. La plupart des convives apportaient leurs
propres coupes et ustensiles, mais on proposait des plats en bois ou en os
gravés et des bols en fibres tressées à ceux qui en faisaient la demande.
Ayla et Jondalar déambulèrent en
saluant des amis, en goûtant les mets préparés par les différentes Cavernes.
Jonayla était souvent au centre de l’attention. Certains étaient curieux de
voir si l’étrangère qui avait grandi chez les Têtes Plates, qu’ils
considéraient encore comme des animaux, avait donné naissance à un enfant
normal. Les amis et les parents étaient ravis que Jonayla soit une jolie petite
fille, heureuse et en parfaite santé, avec de fins cheveux presque blancs et
légèrement bouclés. Tout le monde constatait immédiatement que c’était l’esprit
de Jondalar que la Mère avait choisi pour le mêler à celui d’Ayla afin de créer
sa fille : l’enfant avait les mêmes extraordinaires yeux bleus.
Ils passaient devant un groupe de
personnes qui avaient établi leur camp au bord de la vaste partie commune quand
Ayla crut reconnaître plusieurs d’entre elles.
— Est-ce que ce ne sont pas
des conteurs itinérants ? demanda-t-elle à Jondalar. Je ne savais pas
qu’ils venaient à notre Réunion d’Été.
— Moi non plus. Allons les
saluer.
Ils se dirigèrent vers le groupe
d’un pas vif et Jondalar s’exclama :
— Galliadal ! Je suis
content de te voir.
Un homme se retourna et sourit.
— Jondalar !
Ayla ! dit-il en s’approchant d’eux, les bras tendus.
Il s’empara des mains de Jondalar
et poursuivit :
— Au nom de la Grande Terre
Mère, je te salue.
Galliadal était presque aussi
grand que Jondalar, un peu plus âgé, et il avait la peau aussi sombre que celle
de Jondalar était blanche. La chevelure du compagnon d’Ayla était blonde, celle
du conteur brune avec des mèches plus claires, et peu fournie sur le dessus.
Ses yeux n’étaient pas d’un bleu aussi saisissant que celui des yeux de
Jondalar, mais le contraste avec son teint basané les rendait intrigants. Sa
peau n’est pas brune comme celle de Ranec, pensa Ayla. Il passe sans doute
beaucoup de temps au soleil mais je ne crois pas qu’elle s’éclaircisse vraiment
en hiver.
— Au nom de Doni, sois le
bienvenu à notre Réunion d’Été, ainsi que le reste de ta Caverne Itinérante,
répondit Jondalar. J’ignorais votre venue. Vous êtes ici depuis quand ?
— Nous sommes arrivés avant
midi mais nous avons partagé le repas de la Deuxième Caverne avant de nous
installer. La compagne de leur Homme Qui Commande est une de mes lointaines
cousines. Je ne savais pas qu’elle avait eu deux nés-ensemble.
— Tu es parent de
Beladora ? Kimeran et moi sommes compagnons d’âge, nous avons passé
ensemble nos Rites de Puberté. J’étais le plus grand en taille et je me
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