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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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moment, elle s’assoupit dans les bras de sa mère.
Jondalar contemplait, fasciné, la goutte de lait qui s’était formée au bout du
téton et finit par tomber.
    — Je crois qu’elle dort,
maintenant, murmura-t-il.
    Ayla avait entouré les fesses de
son bébé de laine de mouflon qu’elle avait lavée quelques jours plus tôt puis
l’avait emmaillotée de ses vêtements de nuit. Elle se leva et la porta
doucement dans un coin de la hutte. Ayla ne se séparait pas toujours de sa
fille quand elle s’endormait mais, ce soir-là, elle tenait absolument à avoir
la fourrure de couchage pour elle et Jondalar.
    L’homme qui l’attendait la suivit
des yeux lorsqu’elle se glissa à côté de lui. Elle le regarda elle aussi, ce
qui lui demandait encore un effort de volonté. Il lui avait appris que dans son
peuple – qui était aussi le sien – on jugeait impoli, voire
sournois, de ne pas regarder en face la personne à qui on s’adressait.
    En l’observant, elle se demanda
comment les autres voyaient cet homme qu’elle aimait, comment ils appréciaient
son aspect physique. Qu’est-ce qui les attirait avant même qu’il ait prononcé
un mot ? Il était grand, avec des cheveux blonds plus clairs que les
siens, un corps robuste et proportionné à sa taille. Ses yeux étaient du même
bleu extraordinaire que les glaciers. Il était intelligent, habile à fabriquer des
choses, comme les outils de silex qu’il taillait, mais surtout il avait un
charme, une aura qui fascinait la plupart des gens, en particulier les femmes.
Zelandoni aurait dit un jour que la Mère elle-même ne pouvait rien lui refuser.
    Il n’avait pas vraiment
conscience d’exercer cet attrait, mais il trouvait comme allant de soi qu’on
lui fasse tout le temps bon accueil. Même son long voyage n’avait pas ébranlé
sa certitude que partout où il allait on l’acceptait, on l’approuvait, on
l’aimait. Il n’avait jamais cherché à se l’expliquer, il n’avait jamais eu à
apprendre comment se faire pardonner un acte inconvenant ou inadmissible.
    Lorsqu’il montrait du regret – généralement
avec sincérité –, les gens le croyaient volontiers. Quand, jeune homme, il
avait frappé Madroman, si violemment qu’il lui avait cassé les incisives, il
n’avait pas eu à trouver les mots pour s’excuser. Sa mère s’était acquittée
d’une lourde indemnité et l’avait envoyé vivre quelques années avec Dalanar,
l’homme de son foyer, mais Jondalar n’avait rien dû faire lui-même pour
réparer. Il n’avait pas eu à demander pardon ni à déclarer qu’il regrettait
d’avoir commis une mauvaise action en blessant l’autre garçon.
    Si la plupart des Zelandonii le
trouvaient beau et viril, Ayla le voyait d’un œil un peu différent. Les hommes
du peuple qui l’avait élevée, les hommes du Clan, avaient des traits plus
rudes, avec de grandes orbites rondes, des nez volumineux et des arcades
sourcilières saillantes. Le jour où elle l’avait vu pour la première fois, inconscient,
presque mort après avoir été assailli par son lion, cet homme avait éveillé en
elle le souvenir d’êtres auxquels elle n’avait pas pensé depuis des années,
d’êtres semblables à elle. Aux yeux d’Ayla, Jondalar n’avait pas des traits
aussi rugueux que les hommes du clan où elle avait grandi et ils étaient si
parfaitement dessinés qu’il émanait d’eux une incroyable joliesse. Il lui avait
expliqué qu’on n’appliquait généralement pas ce terme aux hommes, mais c’était
celui qui venait toujours à l’esprit d’Ayla, même si elle ne le prononçait pas
souvent.
    Il la regarda assise près de lui
et se pencha pour l’embrasser. Il sentit la douceur de ses lèvres, glissa
lentement sa langue entre elles et Ayla les écarta pour l’accueillir.
    — Tu es si belle, dit-il.
J’ai beaucoup de chance.
    — Moi aussi j’ai de la
chance, répondit-elle.
    Le sein qu’elle venait de donner
au bébé était retombé à l’intérieur de sa tunique mais elle n’en avait pas
renoué les lanières du haut. Jondalar le ressortit, fit courir sa langue sur le
mamelon, l’aspira dans sa bouche.
    — Je sens autre chose en moi
lorsque c’est toi qui le fais, dit-elle. J’aime quand Jonayla me tète mais ce
n’est pas la même sensation. Cela me donne envie que tu me touches à d’autres
endroits.
    — Tu me donnes envie de te
toucher à d’autres endroits.
    Il dénoua toutes les lanières et
ouvrit

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