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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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sûr ! souffla Pennywort. Un falot pour marquer l’endroit d’où il est parti. Il n’avait plus qu’à attacher solidement un bout de la corde à un arbre et à fixer l’autre autour de sa taille.
    — Exact ! approuva le magistrat en félicitant le batelier d’une claque sur l’épaule. Puis il s’est servi du bâton pour savoir où poser les pieds et il a traversé avec lenteur, comme je l’ai fait. L’obscurité n’a rien changé : tant que la perche frappait le roc, il n’y avait pas de danger. S’il glissait ou même tombait, la corde le retenait. Il pouvait remonter et continuer. Une fois sur la rive, il ne lui restait qu’à mettre la corde en sécurité afin d’assurer son retour. Voilà comment notre tueur est parvenu à l’île des Cygnes.
    — Mais comment a-t-il forcé la retraite ? bégaya Pennywort. Tout était bien clos. J’ai dû enfoncer les volets.
    — Silence ! lui intima Corbett.
    Il ouvrit son escarcelle et fourra une pièce d’argent dans la main du bonhomme.
    — Pas un mot pour l’heure, Pennywort ! C’est affaire royale.
    — Je n’avais jamais rien su du gué ! chuchota le marinier, rayonnant à la vue de la pièce d’argent.
    — Très peu de gens en avaient ouï parler, répondit le clerc. Je pense qu’il y a des années on a versé des pierres et du ciment pour soutenir un pont qu’on a fini un jour par détruire, ou qui s’est écroulé, mais ses fondations de pierre étaient aussi solides que celles d’une cathédrale. C’était une masse compacte de mortier durci dont peu connaissaient l’existence. Au fil du temps, on l’a oublié. Mais Lord Oliver s’en est souvenu lors de la construction de son ermitage. Il a souligné qu’on ne pouvait traverser le lac qu’en bateau, ce que tout le monde a admis et ce qui, tout étrange que ce soit, s’est avéré être sa perte...
    Il faisait nuit lorsque Corbett réunit ses hôtes à la table haute sur l’estrade du manoir. En dépit du refus du magistrat, Lady Hawisa insista pour faire servir une légère collation à toutes les personnes présentes. Une longue rangée de candélabres illuminait l’estrade ; le feu avait été allumé dans l’imposante cheminée et des braseros rougeoyaient dans les coins de la pièce. Les invités du clerc
    — Claypole, Maître Benedict, Ormesby, le père Thomas et frère Gratian – arrivèrent tous ensemble et Lady Hawisa les accueillit avec affabilité. Corbett s’était bien préparé. Il avait échangé quelques mots avec Ranulf et Chanson puis rédigé les documents nécessaires. La sacoche de la chancellerie, posée contre le pied de sa chaire, contenait toutes les lettres, tous les mandats dont il avait besoin. Ranulf, lui aussi, était fin prêt avec son ceinturon sur le sol à côté d’une petite arbalète, bien que Corbett ne crût pas que la réunion dégénérerait en violence.
    Le repas commença. Corbett laissa le père Thomas réciter le bénédicité et les valets apportèrent du vin, des bols de bouillon chaud, des plats de viande froide et du pain frais. Lady Hawisa, portant toujours le deuil, tenta d’animer la conversation, mais l’atmosphère était lourde ; tous savaient que le clerc était parvenu à une conclusion. Ils étaient assis comme des condamnés attendant que le juge prononce son verdict. Corbett décida d’agir vite. On avait bu le premier gobelet de vin quand il se leva soudain et passa derrière la chaire de Claypole. Les échanges à mi-voix moururent lorsque le magistrat posa la main sur l’épaule du maire dont il sentit l’inquiétude.
    — Messire Henry Claypole, maire de Mistleham, moi, Sir Hugh Corbett, garde du Sceau privé du roi et émissaire royal en la contrée, vous accuse de trahison, vol et meurtre. Trahison du fait que le hors-la-loi John Le Riche est venu exprès ici pour vous vendre le trésor du souverain dérobé dans la crypte de Westminster. Non...
    Il força Claypole à rester assis. Ranulf se leva, alla se placer de l’autre côté de la table et dirigea l’arbalète, flèche encochée, tout droit sur le maire. Les invités regardaient la scène avec stupéfaction.
    — Je n’ai...
    — Si ! déclara Corbett à mi-voix.
    Il se pencha en avant.
    — Quelle mômerie, Maître Claypole ! Le Riche n’était pas un béjaune, mais vous l’avez trompé et berné avec l’aide de Lord Scrope. Où est le reste du trésor que vous avez acheté ? Chez vous ? Je présenterai les mandats

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