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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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s’asseoir, tant l’eau était profonde. Corbett les accompagnait le long de la berge. Il arrivait que la végétation et les broussailles qui poussaient sur le rivage cachent le bateau. Il appelait alors Ranulf qui lui signalait que rien n’avait changé. Ils firent le tour de l’île et approchèrent de l’arrière de la retraite. Corbett distingua, sur la rive d’en face, le sommet des saules et tenta de maîtriser son excitation. Il était presque à la hauteur des arbres quand il entendit les exclamations retentissantes de Ranulf et de Pennywort. Il se précipita à travers les buissons vers le bord du lac. Pennywort essayait d’immobiliser la barque à fond plat pendant que Ranulf frappait de sa perche quelque chose d’immergé.
    — Qu’est-ce que c’est ? cria Corbett, bien qu’il sût d’avance la réponse.
    — À un pied ou davantage sous l’eau, s’exclama Ranulf, il y a une surface dure et striée. Elle fait à peu près deux pieds de large, Messire ; c’est comme un rebord ou un socle.
    — C’est peut-être les restes d’un pont, intervint Pennywort. Je n’en ai jamais eu connaissance. Lord Scrope n’autorisait aucune embarcation à faire le tour du lac.
    Corbett se contenta de scruter le sentier entre les saules. Il appela Pennywort pour qu’il rapproche son esquif et le fasse traverser ; le marinier voulut s’exécuter, mais bien que le lac soit moins profond vers la berge, il l’était encore trop pour qu’on puisse s’y risquer à gué. Corbett décida donc de revenir à l’appontement et d’y retrouver ses compagnons. Quand il y parvint, Pennywort, stupéfait de leur découverte, l’attendait. Après avoir conduit le clerc de l’autre côté, il s’empressa d’amarrer son bateau et emboîta le pas aux clercs royaux tout autour du lac jusqu’au bosquet de saules. Une fois sous les arbres, fauchant les broussailles qui encombraient le chemin du bout de son épée, Corbett montra du doigt l’arrière du domaine.
    — Si quelqu’un s’était introduit la nuit en cachette sur les terres du manoir, expliqua-t-il, il aurait pu se glisser ici sans être remarqué par les gardes qui s’abritaient autour de leur feu à quelque distance sous le couvert. Souvenez-vous qu’il n’y avait pas de chiens. On les avait abattus tous les deux en prévision de cette soirée sanglante. Pennywort, auriez-vous vu quelque chose ici ?
    Le marinier haussa les épaules.
    — Nous n’aurions même pas pensé à regarder, murmura-t-il.
    — Bien entendu. C’est là, dans ce boqueteau, que le tueur s’est préparé. Il avait un grand bâton.
    Il désigna la perche.
    — Coupez-en un tiers.
    Ranulf, avec l’aide de Pennywort, s’y employa. Corbett saisit le bâton et s’approcha du bord du lac.
    — Maître... l’avertit Ranulf.
    Corbett continua à marcher, usant de la perche pour s’assurer de la profondeur de l’eau. Il toucha la roche et, avec prudence, avança sur le large socle immergé. L’eau montait d’environ un pied, atteignant presque le haut de ses bottes. Il progressa avec circonspection en ligne droite. L’eau glacée lui éclaboussait les jambes, mais le soubassement était vraiment large et graveleux et le courant, nourri par une source invisible, était faible.
    — C’est un vrai gué, observa-t-il à haute voix : eau basse et assise sûre !
    La perche était une aide précieuse. À l’instar d’un aveugle pourvu de sa canne, il tâtait le terrain devant lui et suivait. Il se sentit un peu inquiet en parvenant au milieu, mais, sous la surface, le banc rocheux s’étendait devant lui, assez vaste pour qu’on ne puisse glisser à gauche ou à droite. Qui plus est, en approchant de la berge, il commença à s’élever un peu. L’eau devint moins profonde. Et voilà qu’il avait traversé et que ses bottes crissaient sur le sol gelé de la rive. Il se retourna, un sourire triomphant aux lèvres, leva les bras vers ses compagnons et entreprit de revenir sur ses pas. Il faillit déraper quand la perche se coinça dans une fente, mais il atteignit l’autre bord sain et sauf.
    — Ce n’est rien ! s’exclama-t-il. Un peu d’eau froide sur les jambes, mais ce n’était pas trop périlleux.
    — Pourtant, de nuit... ? objecta Ranulf.
    Corbett leva la perche.
    — Abrité par les arbres, l’assassin aurait pu user d’une lanterne sourde. Et, ce qui est plus important, il a pu apporter une corde, ajouta-t-il en montrant un saule.
    — Bien

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