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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Vous avez cru que c’était moi qui l’avais et avez essayé de m’effrayer. Vous avez échoué. Ai-je raison ?
    Le templier, à sa gauche, jeta par-dessus son épaule un regard de convoitise aux armes.
    — De grâce, murmura Corbett, soyez raisonnables. Le tavernier et les chalands, en bas, bien qu’ils ne m’aiment point, savent que je suis l’ambassadeur du monarque. Si je crie haro et donne l’alarme, qu’arrivera-t-il ? Qu’allez-vous faire, Messires ? User de vos armes pour vous enfuir ? Tuer l’envoyé du roi ? Écoutez, je ne vous cherche pas querelle. Vous pouvez aller votre chemin à condition que vous ayez quitté Mistleham avant ce soir, mais je veux d’abord un renseignement. Êtes-vous des templiers ?
    L’homme du centre lança un coup d’oeil à ses compagnons et esquissa un petit sourire.
    — En effet, Sir Hugh, nous sommes des templiers. Je suis Jean La Marche, de Dijon jadis, et je travaille maintenant pour le Nouveau Temple à Londres ; voici mes deux écuyers, Raoul et Éverard. Notre maître nous a envoyés ici pour reprendre ce qui appartient au Temple en toute propriété : le Sanguis Christi et d’autres biens précieux dérobés dans notre trésor d’Acre par Lord Scrope. Il est mort à présent et celui qui l’a occis détient sans doute le Sanguis Christi.
    — Tiens, commenta le magistrat en souriant, vous avez donc changé d’avis depuis que nous nous sommes croisés. Vous pensiez alors que je l’avais. Bien entendu, frère Gratian vous a dit autre chose. Lord Oliver a trépassé et le Sanguis Christi a disparu. Il communiquait avec vous soit en glissant un rollet dans l’un des pains de Marie, soit en vous le mettant directement dans la main. Vous devez être bien informé de ce qui se passe à Mistleham.
    Le templier lui jeta un regard morne.
    — Que s’est-il passé à Acre ? Le savez-vous ?
    Son interlocuteur fit signe que non.
    — Vraiment ? insista Corbett.
    — Aucun de nous n’y était, répliqua La Marche. Nous avons juste appris que nos frères ont tenu bon jusqu’à la fin ; notre forteresse est tombée en dernier. Ils se sont rendus, mais quand les Sarrasins ont commencé à maltraiter les femmes et les garçons, les templiers les ont attaqués à main nue. Les Sarrasins se sont vengés en les massacrant tous. Acre appartient à l’histoire, Sir Hugh. Un jour nous y retournerons, mais, en attendant, nous recherchons ce qui est à nous.
    — Et pourquoi frère Gratian ?
    — Demandez-le-lui vous-même.
    Corbett hocha la tête.
    — C’est pour cela que je suis venu vous voir céans. Soit vous me répondez maintenant et je vous laisse partir, soit je vous arrête. Je peux vous envoyer sous bonne escorte à Westminster pour être interrogés par les juges royaux. Je vous repose donc la question : pourquoi Gratian ?
    — Il est dominicain à présent, expliqua La Marche, mais en 1291, l’année de la chute d’Acre, il était des nôtres.
    — Un templier ! s’exclama Corbett.
    — Un novice, précisa La Marche, un écuyer ; il n’avait pas encore prononcé ses voeux solennels. Après la prise de la ville, Gratian est revenu en Angleterre où il a décidé de changer d’ordre et d’entrer chez les dominicains.
    — Je vois, acquiesça Corbett. C’est logique, bien sûr. Scrope voulait un confesseur personnel, quelqu’un qui était à ses côtés à Acre, aussi a-t-il prié le supérieur général des dominicains de lui envoyer frère Gratian, qui était peut-être au courant de son passé.
    Le clerc se leva et les toisa.
    — Bon, Messires, c’en est fini des pains de Marie pour vous. Je veux que vous ayez déguerpi de Mistleham avant la nuit et que vous n’y reveniez plus jamais.
    — Et le Sanguis Christi  ? s’enquit La Marche. Où est-il ?
    — Je l’ignore, répondit Corbett, mais quand je le trouverai, je le rendrai au roi, son légitime propriétaire. Si votre Grand Maître désire alors négocier avec mon seigneur, grand bien lui fasse. Adieu, Messires.
    Ranulf et Corbett sortirent sans se presser de la chambre et descendirent dans la grand-salle. Le tavernier surgit, tout affairé, pour les inciter à passer commande, mais Ranulf l’en découragea d’un geste et suivit le magistrat sur la place du marché.
    — Ils en savent peut-être davantage, Maître.
    — Je ne crois pas, dit Corbett en observant le ciel. On les a simplement dépêchés ici à Mistleham pour rapporter quelque chose que

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