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Le Pré-aux-Clercs

Titel: Le Pré-aux-Clercs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’occuper d’elle. Maintenant qu’il pouvait disposer d’un instant, si bref qu’il fût, il voulut savoir si elle avait tenu parole. Il sortit, après avoir fait signe à François de ne pas s’inquiéter. Il alla dans la chambre de la jeune fille et se pencha à la fenêtre. Mais il eut beau fouiller le jardin de son œil perçant, il ne la vit pas. Il frappa dans ses mains. Pas de réponse. Il se décida à appeler :
    « Fiorinda !… Fiorinda ! l… »
    Rien, toujours rien.
    Il revint dans la cuisine et mangea un morceau avec les autres. Mais il paraissait distrait, préoccupé. Une demi-heure environ se passa ainsi. Les assaillants semblaient avoir renoncé à les attaquer. Et Beaurevers se demandait s’ils n’avaient pas décidé de les prendre par la faim. Il était retourné dans la chambre, avait appelé encore une fois. Et Fiorinda ne s’était pas montrée.
    Comme il sortait de la chambre, il aperçut Trinquemaille qui pénétrait dans le couloir et qui, le voyant, lui fit mystérieusement signe d’approcher. Il alla à lui.
    Trinquemaille le conduisit à l’escalier et lui fit signe d’écouter. Il prêta l’oreille. Il perçut le grincement d’une scie qui mord dans le bois. Il écouta plus attentivement, et :
    « Mais c’est l’escalier qu’ils sont en train de scier ! fit-il à voix basse.
    – Oui, monsieur.
    – Et il y a longtemps qu’ils se livrent à ce travail ?
    – Ils viennent de commencer. Je suis venu vous avertir aussitôt. »
    Beaurevers approuva d’un signe de tête. Il se pencha sur le trou de l’escalier et essaya de voir.
    « Pardieu, se dit-il, je ne risque pas de les voir, puisqu’ils sont sous l’escalier !… Mais pourquoi veulent-ils nous isoler ici ? »
    Alors il réfléchit.
    Il résulta de cette réflexion qu’il dit à Trinquemaille, qui attendait ses ordres :
    « Laissons-les faire, et attendons… »
    Et ils attendirent. Seulement comme, malgré lui, Beaurevers se sentait inquiet et nerveux, au lieu de retourner dans la cuisine, il se mit à aller et venir dans le couloir, depuis le fond jusqu’au palier. De temps en temps, il allait à la fenêtre et se penchait sur le jardin dans l’espoir d’y découvrir Fiorinda. Puis il revenait à l’escalier et écoutait.
    Ce manège dura cinq à six minutes. Après quoi les grincements de la scie cessèrent. Mais tout aussitôt il y eut une succession de coups violents portés sur l’escalier. Et brusquement un fracas terrible : l’escalier venait de s’écrouler.
    Ils étaient tous accourus sur le palier, contemplant le trou béant où se dressaient encore les marches l’instant d’avant. Tous, ils s’attendaient à ils ne savaient quoi de mystérieux, de formidable.
    Un quart d’heure environ s’écoula et rien ne se produisit.
    Au-dessous d’eux c’était l’obscurité et le silence. Le silence absolu, un silence angoissant.
    Ils regardèrent par la fenêtre. La foule s’y trouvait encore. Un peu plus clairsemée cependant. Les archers étaient partis.
    Beaurevers négligeait maintenant le palier pour se tenir à la fenêtre et observer la rue, en songeant :
    « Il y a quelque chose là-dessous ! Mais quoi ?… Ils ne bougent pas, ni les uns ni les autres… »
    Il essaya de se rassurer en se disant :
    « Peut-être leur intention est-elle de nous tenir assiégés jusqu’à ce que la faim et la soif aient raison de notre résistance. Si ce n’était que cela… Tudiable, à la faveur de la nuit, nous arriverons bien à leur fausser compagnie !… »
    Cela l’amena tout naturellement à penser à Fiorinda et à cette corde, instrument de salut qu’elle avait promis de leur faire parvenir.
    Pour la dixième fois peut-être, il retourna dans la chambre et appela Fiorinda. Et toujours rien. L’absence de la jeune fille devenait inexplicable et singulièrement inquiétante.
    Quelques minutes qui leur parurent longues comme des heures passèrent dans cette attente énervante.
    Mû par une sorte de pressentiment sans qu’il eût pu dire pourquoi, Beaurevers avait fait abandonner le palier, sur lequel il n’avait laissé qu’un homme chargé de surveiller devant le trou noir de ce qui avait été l’escalier.
    Beaurevers avait ramené François dans la chambre de Fiorinda et lui avait demandé de ne plus en bouger et de n’approcher du palier, qui lui inspirait cette instinctive méfiance, que si lui, Beaurevers, le lui demandait. François avait promis de

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