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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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haleine vénéneuse et de sa force colossale. Il avait toutefois une faiblesse : une aversion pour l’eau douce. Sa monture est décrite comme possédant un gros œil rouge, une gueule de la taille de celle d’une baleine et des nageoires autour de ses pattes antérieures.
    — Beurk ! fit Brianna.
    Elle reposa le livre de folklore écossais de Roger et se tourna vers son fils.
    — Tu as vu un de ces monstres ? Là-haut près du broch ?
    Jem se balançait d’un pied sur l’autre.
    — Il a dit qu’il en était un et que si je ne décampais pas, il reprendrait son véritable aspect. Alors, j’ai couru.
    — J’aurais fait pareil.
    Les battements de cœur de Brianna s’étaient ralentis. Soit, il avait rencontré un être humain, pas un monstre. Non pas qu’elle eût cru en… Mais le fait qu’un individu rôdait autour du broch était déjà suffisamment inquiétant en soi.
    — Cet homme, à quoi ressemblait-il ?
    — Ben… il était grand.
    Jem n’ayant que neuf ans, la plupart des hommes étaient grands, en effet.
    — Aussi grand que papa ?
    — Peut-être.
    L’interrogatoire ne parvint à lui arracher que quelques détails. Jem savait ce qu’était un Nuckelavee ; il avait lu la plupart des contes les plus sensationnels de la collection d’ouvrages de son père. Terrifié de se trouver face à un être capable à tout moment de l’éplucher et de le dévorer, il n’avait gardé qu’une image vague de l’intrus. Grand, avec une barbe courte, des cheveux qui n’étaient pas très foncés et des habits « comme ceux de M. MacNeil ». Des vêtements de travail, donc. Un fermier.
    — Pourquoi n’en as-tu pas parlé à papa ou à moi ?
    Jem semblait sur le point de fondre en larmes.
    — Il a dit que si je parlais, il reviendrait et mangerait Mandy.
    — Oh !
    Elle glissa un bras autour de lui et l’attira contre elle.
    — Je comprends. N’aie pas peur, mon chéri. Tout va bien.
    Elle caressa ses cheveux en un geste apaisant. Il s’agissait sans doute d’un vagabond. Campant dans le broch ? Il était sûrement parti à présent. D’après ce qu’elle avait pu soutirer à Jem, la rencontre avait eu lieu plus d’une semaine auparavant.
    — Dis-moi, Jem. Pourquoi êtes-vous remontés là-haut, aujourd’hui ? Tu n’as pas eu peur qu’il soit toujours là ?
    Il releva des yeux surpris.
    — Non. L’autre jour, j’ai décampé, mais ensuite je me suis caché pour l’observer. Il est parti vers l’est. C’est là-bas qu’il habite.
    — Il te l’a dit ?
    Il lui indiqua le livre.
    — Non, mais ces monstres vivent tous à l’est. Et quand ils partent là-bas, ils ne reviennent pas. Et puis, je ne l’ai plus jamais revu. Pourtant, je l’ai guetté.
    Si Brianna n’avait pas été aussi inquiète, elle aurait ri. Effectivement, bon nombre de contes de fées des Highlands se terminaient avec une créature surnaturelle partant vers l’est, ou retournant dans les rochers ou les eaux d’où elle était sortie.Naturellement, elle ne revenait pas puisque l’histoire était finie.
    — Ce n’était qu’un vilain vagabond, dit-elle fermement.
    Elle lui tapota le dos avant de le relâcher.
    — N’y pense plus.
    — Tu es sûre ?
    Il avait visiblement envie de la croire mais n’était pas encore tout à fait convaincu.
    — Sûre et certaine, confirma-t-elle.
    — D’accord.
    Il poussa un grand soupir et s’écarta d’elle. Puis, l’air plus détendu, il ajouta :
    — Et puis grand-père ne le laisserait jamais nous manger, Mandy ou moi. J’aurais dû y penser.

    Le soleil était presque couché quand Brianna entendit la Mini Morris cahoter sur le chemin de terre de la ferme. Elle se précipita dehors. Roger était à peine descendu de voiture qu’elle se jeta dans ses bras.
    Il ne perdit pas de temps en questions inutiles. Il l’étreignit fougueusement et l’embrassa avec une passion qui indiquait clairement que la querelle était terminée. Les excuses réciproques pouvaient attendre. L’espace d’un instant, elle s’abandonna totalement, comme en apesanteur, humant les effluves d’essence, de poussière et de bibliothèques remplies de vieux livres qui recouvraient son odeur naturelle, l’indéfinissable parfum de musc d’une peau mâle chauffée au soleil, même s’il n’avait pas été au soleil.
    Revenant sur terre à contrecœur, elle déclara :
    — On dit que les femmes ne peuvent pas reconnaître leur mari à leur odeur. C’est faux. Je pourrais te repérer

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