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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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cette porte mais je doute qu’il revienne. Sans doute ne faisait-il que passer.
    Elle était rassurée mais un pli inquiet lui barrait le front.
    — Il venait peut-être des Orcades. Tu n’as pas dit que c’était de là-bas que venaient les histoires de Nuckelavee ?
    — C’est possible. Le Nuckelavee n’est pas aussi connu ici que les soyeux et les fées mais n’importe qui peut en avoir lu une description dans un livre. Qu’est-ce que c’est que ça ?
    Elle venait d’ouvrir le réfrigérateur pour sortir le beurre et il avait aperçu l’étiquette brillante de la bouteille de champagne sur l’étagère.
    — Ah, ça…
    Elle se tourna vers lui, souriante, avec cependant une certaine appréhension dans le regard.
    — J’ai… euh… décroché le poste. J’ai pensé que nous pourrions… fêter ça ?
    Son hésitation lui fendit le cœur et il se frappa le front.
    — Bon sang ! Ça m’était sorti de la tête ! C’est formidable, Bree !
    Il sourit, s’efforçant d’y mettre le plus de chaleur et de conviction possible, avant d’ajouter :
    — Cela dit, je n’en ai jamais douté un instant.
    Il pouvait voir la tension quitter le corps de Brianna et son visage s’illumina, lui procurant une sensation de paix à lui aussi. Cette agréable sensation dura tout le temps de leur longue étreinte passionnée et de l’excellent baiser qui s’ensuivit mais s’évapora quand elle s’écarta et, saisissant sa poêle, demanda avec un détachement feint :
    — Au fait… tu as trouvé ce que tu cherchais, à Oxford ?
    — Ouais… répondit-il dans un croassement rauque.
    Il s’éclaircit la gorge puis reprit :
    — Plus ou moins. Ecoute, le dîner peut peut-être attendre un peu. Je crois que j’aurai plus d’appétit si je te raconte d’abord.
    — Bien sûr.
    Elle le dévisagea d’un air intéressé teinté d’inquiétude.
    — J’ai fait manger les enfants avant que tu arrives. Si tu n’es pas mort de faim…
    Il avait sauté le déjeuner et son estomac gargouillait mais peu importait. Il lui prit la main.
    — Viens, sortons. La soirée est agréable.
    Et puis, si elle le prenait mal, elle n’aurait pas de poêle à frire sous la main.

    Dès qu’ils furent dehors, il annonça :
    — Je suis passé voir le professeur Weatherspoon, le recteur de Saint Stephen. C’était un ami du révérend, il me connaît depuis que je suis gamin.
    — Et… ?
    — Eh bien… j’ai moi aussi décroché un travail. Assistant chef de chœur.
    Elle s’était attendue à tout sauf à ça. Son regard se posa machinalement sur son cou et il devina sa pensée.
    La première fois qu’ils s’étaient apprêtés à aller faire des courses à Inverness, elle avait demandé :
    « Tu vas porter ça ?
    — Oui, pourquoi, j’ai une tache ? »
    Il avait étiré le cou pour examiner sa chemise blanche. Il n’aurait pas été étonné qu’elle soit sale. Mandy s’était précipitée pour l’accueillir couverte de terre. Il l’avait époussetée avant de la prendre dans ses bras mais quand même…
    Brianna avait pincé les lèvres.
    « Ce n’est pas ça. C’est juste que… que vont-ils dire en voyant ça ? »
    Elle s’était passé un doigt sur la gorge.
    Il avait porté la main au col ouvert de sa chemise, touchant la ligne courbe laissée par la corde. La cicatrice s’était estompée mais était toujours visible.
    « Rien.
    — Mais que vont-ils penser ?
    — Ils supposeront que je suis porté sur l’autoasphyxie érotique et qu’un jour j’ai été un peu trop loin. »
    Connaissant la mentalité dans la campagne des Highlands, il savait que ce n’était pas l’idée la plus saugrenue qui traverserait l’esprit des gens. Sa congrégation putative pouvait sembler très convenable à première vue mais il n’y avait pas plus dépravé qu’un Ecossais presbytérien dévot.
    « Ecoute, Bree… avait-il repris ce même jour. Soit on raconte à tout le monde toute la vérité, soit on ne dit rien, ou le moins possible. Ils penseront ce qu’ils voudront. Inventer une histoire ne servirait à rien, tôt ou tard on finirait par se trahir. »
    Même si elle n’était pas satisfaite, elle avait dû reconnaître qu’il avait raison. Ils avaient donc décidé de ne rien expliquer et de ne rien justifier. Ils avaient bien dû mentir un peu, ne serait-ce que pour légaliser l’existence de Jem et de Mandy. Mais c’était la fin des années soixante-dix. Les communautés abondaient aux Etats-Unis et des

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