Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
les yeux fermés dans la foule du métro à King’s Cross à l’heure de pointe.
    — Je me suis pourtant douché ce matin.
    — Oui, et tu as pris une chambre à l’université. Je reconnais cet horrible savon industriel qu’ils distribuent là-bas. D’ailleurs, je m’étonne que ta peau ne parte pas avec. Et tu asmangé du boudin noir au petit déjeuner. Avec des tomates frites.
    — Exact, Lassie, répondit-il avec un sourire. Ou peut-être devrais-je t’appeler Rintintin ? As-tu sauvé des petits enfants ou traqué des voleurs jusque dans leur repaire aujourd’hui ?
    — Eh bien, en fait, plus ou moins.
    Elle lança un regard vers la colline derrière la maison. L’ombre du broch était longue et noire.
    — Mais j’ai pensé qu’il valait mieux attendre le retour du shérif avant de pousser mon enquête plus loin.

    Muni d’une robuste canne en prunellier et d’une lampe torche, Roger approcha du broch, en colère mais prudent. L’intrus, s’il était toujours là, n’était probablement pas armé. Brianna se tenait devant la porte de la cuisine, le téléphone à la main (son fil étiré au maximum), prête à composer le numéro de la police. Elle avait voulu l’accompagner mais il l’avait convaincue de rester auprès des enfants. Néanmoins, il aurait été réconfortant de l’avoir à ses côtés. Elle était grande, forte et ne reculait pas devant la violence physique.
    La porte du broch était entrebâillée. Les anciens gongs en cuir s’étaient décomposés depuis longtemps et avaient été remplacés par d’autres en fer bon marché qui avaient rouillé à leur tour. L’épais panneau de bois fendillé de toute part tenait toujours au chambranle mais tout juste. Il souleva le loquet et poussa doucement la porte pour éviter qu’elle ne frotte contre le sol.
    Dehors, il faisait encore jour ; la nuit ne tomberait pas avant une demi-heure. Cependant, à l’intérieur, il faisait aussi noir qu’au fond d’un puits. Il dirigea sa torche vers le sol et vit des traînées fraîches dans la poussière qui recouvrait les pavés. Oui, quelqu’un était venu ici. Jem aurait peut-être été capable de pousser la porte mais les enfants n’avaient pas le droit de s’aventurer dans le broch sans la présence d’un adulte et il avait juré ne pas y être entré.
    — Il y a quelqu’un ? cria-t-il.
    Un mouvement brusque haut au-dessus de sa tête lui répondit. Il brandit sa canne par réflexe mais il avait déjàreconnu le battement d’ailes. Des chauves-souris, suspendues au plafond conique. Il balaya à nouveau le sol du faisceau de sa torche et aperçut des bouts de papier journal froissés et tachés dans un coin. Il en ramassa un et le renifla. Il était vieux mais l’odeur de poisson et de vinaigre était encore discernable.
    Il n’avait pas soupçonné Jem d’avoir inventé l’histoire du Nuckelavee mais cette preuve d’une occupation humaine raviva sa colère. Qu’un individu rôde sur sa propriété, passe encore, mais qu’il menace son fils ! Il espérait presque qu’il serait encore là. Il avait deux mots à lui dire.
    Il n’y avait personne. Aucun être doué de raison n’aurait cherché à grimper aux étages : les planches étaient complètement pourries. Dans la faible lumière filtrant des meurtrières au sommet de la tour, il distinguait de grands trous dans le plancher. Il n’y avait pas un bruit mais le besoin d’en avoir le cœur net le poussa à gravir l’étroit escalier en pierre qui bordait le mur intérieur, testant chaque marche du bout du pied avant d’y reposer son poids.
    Parvenu au dernier étage, il sema la panique dans un groupe de pigeons qui s’envolèrent à l’intérieur de la tour dans une tornade de plumes avant de trouver une sortie. Il se plaqua contre le mur, le cœur battant, les sentant frôler son visage. Quelque chose – un rat, une souris, un campagnol – lui courut sur le pied et il sursauta, manquant de lâcher sa torche.
    Le broch était bien vivant. Les chauves-souris s’agitaient au-dessus de sa tête, dérangées par le raffut des pigeons. Mais aucun signe d’un intrus, humain ou autre.
    Une fois ressorti, il fit de grands signes à Brianna pour la rassurer puis referma la porte et redescendit vers la maison, chassant la poussière et les plumes sur ses vêtements.
    Adossé au vieil évier en pierre alors que Brianna préparait le dîner, il déclara :
    — Je vais poser un nouveau moraillon et un cadenas sur

Weitere Kostenlose Bücher