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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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m’excuser, je souhaiterais me retirer afin de remettre de l’ordre dans ma toilette.
    — Bien sûr. Venez, mon enfant, dit la mère supérieure à Hélène, qui s’éloigna avec elle, Jeanne sur ses talons.
    Je me hâtai de me rendre à ma chambre avec Dale, recommandant à Brockley de se laver et de se changer rapidement puis de nous rejoindre.
    Tandis que nous l’attendions, je me lavai et Dale m’aida à enfiler la seule tenue de rechange que j’avais emportée à Saint-Marc.
    — Avez-vous vu votre époux, madame ? demanda-t-elle en la décrochant de la garde-robe.
    — Oui, et j’ai passé la nuit avec lui, jusqu’à ce que l’incendie éclate ! Mais il est reparti.
    Je lui narrai toute l’histoire, brièvement, pendant qu’elle boutonnait mes manches et me coiffait, ponctuant ses gestes d’exclamations horrifiées. Enfin, Brockley arriva, pâle après les fatigues de la nuit, mais de nouveau propre et net. Nous nous assîmes tous ensemble. Les chambres de l’abbaye destinées aux invités étaient simples, sans tapis ni tentures, néanmoins elles étaient bien meublées. La mienne avait un lit à baldaquin, un lit d’appoint pour Dale, un coffre-banquette et un siège attenant à la fenêtre. J’étais assise sur mon lit, Dale sur le coffre et Brockley s’était perché en biais devant la croisée.
    Devant eux, je laissai exploser ma colère :
    — On s’est servi de moi de façon éhontée ! Et maintenant, je ne sais plus que faire !
    — Madame, de quoi parlez-vous ? me demanda Brockley.
    — Les trois hommes que Cecil m’a imposés avaient ordre de voir si Matthew me contactait, et de l’arrêter le cas échéant, dans son propre pays. Ceux de messire Blanchard semblent aussi complices. Searle était avec les Dodd quand ils m’ont suivie à l’auberge cette nuit. Je gage que mon beau-père a connaissance de ce plan.
    Leurs cris de révolte et de consternation furent doux à mes oreilles.
    — Je le soupçonne même d’avoir simulé cette maladie afin que je reste près de la Loire plus longtemps ! Alors, vais-je continuer à l’aider et ramener Hélène en Angleterre, ou refuser de faire un pas de plus en sa compagnie ?
    — Mais, madame, et la lettre que vous devez remettre à Paris ? s’inquiéta Dale.
    — Je peux m’y rendre sans messire Blanchard ni Hélène, arguai-je. Brockley l’a déjà suggéré.
    — La demoiselle est innocente dans tout cela, souligna celui-ci qui, passé l’indignation première, réfléchissait en plissant son front constellé de taches de rousseur. Même messire Blanchard, sans vouloir le défendre, n’a sans doute guère eu le choix.
    — C’est vrai, soupirai-je. Je sais par expérience combien il est difficile de dire non à Cecil. D’ailleurs, pourquoi l’aurait-il fait ? Le père de Gerald ne m’a jamais aimée. Au moins, leur machination a échoué ! Matthew s’est échappé une fois de plus. Le mieux serait donc que je mène ma mission à son terme.
    — Madame, sans indiscrétion, avez-vous convenu, messire de la Roche et vous, d’un nouveau rendez-vous ? s’enquit Brockley.
    — Pas exactement.
    J’avais déjà expliqué à Dale en quels termes nous nous étions séparés. Je le répétai à Brockley, qui hocha la tête.
    — Des paroles pleines de bon sens. La France est dans la tourmente ; ce n’est pas le moment de le rejoindre, si fort que vous le désiriez. À mon avis, vous avez intérêt à remettre cette lettre à la reine mère. Il s’agit, n’est-ce pas, d’une offre de médiation d’Élisabeth, entre le gouvernement catholique et les huguenots ? Comment s’appelle leur chef ? Le prince de Condé ? Eh bien, la paix vous permettrait de prendre votre décision en toute quiétude. D’ici là, je suppose, vous devrez continuer à vivre à la cour d’Angleterre. Mieux vaut conserver la faveur de la reine, ne croyez-vous pas ?
    Je souris malgré moi.
    — Il y a une belle intelligence sous ce grand front, Brockley. Vous avez raison, bien entendu. Tant que la paix ne reviendra pas dans ce pays, cette question-là devra rester en suspens, et, en effet, je suppose qu’il me faudra retourner en Angleterre.
    — Il serait cruel d’abandonner messire Blanchard, remarqua Dale, dont les réflexions avaient suivi leur propre cours. Nous voyageons de conserve dans ces lieux périlleux et nous avons le devoir de nous entraider. Si vous voulez mon avis, il a encore plus peur que nous de la

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