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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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salua, puis positionna ses pieds avec le même soin qu’un danseur et me prit la lettre. Je fus heureuse d’être débarrassée de cette responsabilité.
    Catherine rompit le sceau, remarquant qu’elle reconnaissait l’écriture élégante de sa sœur Élisabeth. Elle lut, les sourcils froncés.
    — Étrange. La voie diplomatique habituelle aurait suffi, à mon avis. Mais peu importe. Nous parcourrons cela tout à loisir plus tard.
    Cela semblait une réponse nonchalante, pour une offre qu’Élisabeth avait jugée cruciale. Mais peut-être Catherine ne voulait-elle pas en révéler l’importance en public. J’examinai ce visage laid et intelligent d’où émanait tant de vitalité, et je sentis que sa réputation d’astuce n’était pas usurpée. Elle avait usé de subtilité pour me signifier qu’elle connaissait le sens de ma bague ; elle pouvait fort bien y recourir à nouveau.
    Puissance et subtilité : une alliance intimidante. Mais il devait falloir beaucoup d’habileté pour régner sur ce pays et maintenir l’ordre à la cour.
    Je précisai, non sans nervosité :
    — Je vous présente aussi les compliments de la reine Élisabeth, ses espoirs que vous soyez en bonne santé et que la France connaisse bientôt à nouveau la paix.
    Elle sourit.
    — Nous remercions notre sœur royale pour ses bons souhaits. Ses espoirs reflètent les nôtres. Soyez la bienvenue à Paris, madame Blanchard. Vous aussi, seigneur Blanchard et demoiselle Hélène. Pendant votre séjour, nous devons vous montrer que, malgré cette époque troublée, la vie continue et qu’il reste des événements heureux à célébrer. Après-demain, l’une de nos dames sera mariée à la chapelle et un banquet suivra, en son honneur. Vous y assisterez. Vous ferez quérir vos effets et vos serviteurs, et l’on vous trouvera des appartements à Saint-Germain. Nous gageons que, de la sorte, vous emporterez dans votre pays des souvenirs joyeux et une bonne impression de la France.
    C’était un ordre, non une invitation. Et l’audience était terminée.
     
    On nous guida en sens inverse à travers des galeries et des antichambres, jusqu’à une pièce où l’on nous offrit une collation. Un certain nombre de dignitaires nous accompagnèrent, et nous nous trouvâmes engagés dans une conversation polie. Throckmorton s’employa à montrer les raffinements de la décoration à Hélène et à répondre à ses questions sur la cour, qui paraissait l’avoir impressionnée. De même que le seigneur de Clairpont.
    — Qui était le jeune homme qui a passé la lettre à la reine mère ? Il était très beau.
    « Bonté divine ! pensai-je. Cette fille est humaine, après tout ! » Je n’avais pas grande opinion de son goût, mais bien que la froideur du gentilhomme lui ôtât tout attrait à mes yeux, il était certes élégant. Je me demandai si le cousin Edward était devenu élégant, lui aussi, mais j’en doutai. Il avait la carrure épaisse de mon oncle. Hélène allait au-devant d’une déception.
    Throckmorton était bien renseigné sur Clairpont et sur sa position à la cour. Il donna donc les explications désirées à Hélène. Mes maux de ventre s’étaient estompés, mais je me sentais encore lasse. J’allai m’asseoir dans l’embrasure d’une fenêtre et trouvai mon beau-père près de moi.
    — Je viens d’entendre Hélène poser des questions sur Clairpont, dit-il. Elle ne devrait pas s’intéresser à un autre que son fiancé.
    Pendant le voyage, j’avais repris l’habitude de soutenir une conversation normale avec lui.
    — Elle l’oubliera vite, en Angleterre, quand elle préparera ses propres noces. Au moins, nous savons à présent qu’elle remarque les jeunes gens.
    — Il est vrai. Je l’admets, je commençais à craindre que seule la religion n’occupe son esprit.
    — Le mariage auquel nous allons assister l’incitera peut-être à penser au sien.
    — Espérons-le ! Quoique j’eusse préféré partir pour l’Angleterre demain, avoua Blanchard avec inquiétude. Il me déplaît de tarder pour assister aux noces de parfaits inconnus. Enfin, nous pouvons tout de même nous organiser. Si nous trouvons un navire pour descendre la Seine, d’après Ryder nous devrions le prendre et oublier Le Pinson.
    — Ce serait bien avisé, approuvai-je.
    — Le temps est favorable, déclara mon beau-père, avant de soupirer : Mon séjour en France ne s’est pas du tout passé tel que je

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