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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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sécurité royale ne connaissait jamais de repos.
    Une deuxième sorte de vin circula et, en bout de table, quelqu’un entama un discours. Nous n’étions pas assis avec Throckmorton mais plus au fond, si bien que je ne pus comprendre ni voir qui parlait, mais je pensais que c’était le père de la mariée. Je savourai mon vin, songeant que c’était mon premier moment agréable depuis que j’avais posé le pied sur le sol de France.
    Encline à la mansuétude, je me tournai vers Hélène et lui demandai si elle s’amusait.
    — Naturellement, madame, répondit-elle d’un air guindé, sans un sourire.
    Oh ! Enfin, très bientôt, nous serions tous en Angleterre et je serais libre de lui fausser compagnie.
    — Nous ne pourrons organiser une fête aussi grandiose pour vous, mais nous ferons de notre mieux, lui promit Luke Blanchard, assis de l’autre côté et d’humeur joviale. On sera en été et, s’il fait beau, nous mettrons des lanternes au-dehors. Peut-être un soir de pleine lune, en espérant que le ciel soit dégagé. Qu’en dites-vous ?
    Ce qu’en dit Hélène, je ne l’entendis pas, car au même moment un grand tapage résonna à la porte et, soudain, je vis Brockley qui discutait avec les gardes. Je me levai et il m’aperçut. Je fis signe qu’on le laisse passer. Il vint à grands pas, puis se mit à courir entre les tables. J’allai à sa rencontre.
    — Brockley ?
    Il était livide et ses yeux hagards m’horrifièrent, car je ne l’avais jamais vu ainsi.
    — Dame Blanchard, venez vite !
    — Qu’y a-t-il ? Que s’est-il passé ?
    Incapable de parler, il me prit par le coude et me tira presque vers la porte. Les têtes se tournèrent, les gens nous fixèrent. Il y eut quelques rires et des commentaires étouffés. J’eus conscience que, derrière moi, Hélène et mon beau-père nous suivaient. Je ne cessais de répéter : « Brockley, qu’y a-t-il ? », mais il ne répondit pas avant de m’avoir entraînée loin des gardes à la porte, dans l’antichambre. Alors il dit avec frénésie :
    — Madame, c’est Fran ! Oh, Dieu, c’est terrible !
    — De quoi parlez-vous ? interrogea Blanchard, qui nous avait rattrapés, Hélène sur ses talons.
    — Des hommes sont venus fouiller vos appartements, expliqua Brockley, nous pressant d’avancer dans les couloirs et les escaliers qui conduisaient à notre suite. Fran était là-bas, et Jeanne aussi. Fran a dit qu’on devait aller vous chercher, que vous deviez être présente, en vain. Ils n’ont pas voulu la laisser sortir. Mais Jeanne a pu partir et m’a prévenu. Le temps que j’arrive… Non, je ne peux pas le croire !
    Il pleurait presque.
    — Brockley ? fis-je pour l’encourager.
    — Ils avaient fouillé toutes vos affaires et découvert la fiole de poison dans la sacoche de Fran. Je les ai trouvés en train de l’arrêter. Elle est soupçonnée de tentative de meurtre contre la reine mère, le jeune roi, peut-être les deux. Dire que c’est moi qui ai eu l’idée d’apporter le poison ! Oh, mon Dieu, madame, ils ont emmené Fran !
    — Du poison ? Que veut dire cette histoire ? interrogea Blanchard.
    Tandis que nous montions en hâte le dernier escalier, je lui donnai une rapide explication, précisant qu’Hélène aussi avait vu cette fiole.
    Nous arrivâmes chez nous. Nous étions revenus là d’instinct, je pense, désirant parler en privé et décider d’une stratégie. Mais la porte était grande ouverte et il n’était pas question d’intimité. La pièce était bondée. Jeanne était assise, tremblante. Deux gardes casqués se tenaient côte à côte derrière le bureau, où, les yeux fixés sur nous, était installé le seigneur de Clairpont.
    Nous nous mîmes tous à parler en même temps, mais Clairpont leva la main pour réclamer le silence et nous nous tûmes, intimidés par son attitude glaciale et la présence de ses gardes. Seul Brockley balbutia :
    — Ma femme… Ma femme !
    Puis sa voix mourut.
    — Je parlerai en anglais, annonça Clairpont, de sorte que vous compreniez tous. Je crois savoir que même la servante Jeanne pourra suivre.
    Jamais je n’aurais pensé qu’il connaissait l’anglais, tant il était Français jusqu’au bout des ongles, mais il s’avéra qu’il le parlait couramment.
    — J’ai attendu parce que la suspecte est à votre service, dame Blanchard, et que vous pourrez peut-être éclaircir certains points. Veuillez tous vous

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