Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
Vom Netzwerk:
immédiats.
    — C’est de la folie ! dis-je, désespérée.
    — Une totale ineptie, soutint avec vaillance mon beau-père, volant à ma rescousse.
    — Peut-être, dame Blanchard, poursuivit Clairpont sans se laisser troubler, voudrez-vous bien répondre à quelques questions.
    Il m’interrogea pendant une demi-heure, ne s’adressant qu’à moi. Les autres reçurent ordre de garder le silence. Hélène et Jeanne, assises l’une près de l’autre, écoutaient, les yeux ronds. Blanchard bouillait de rage contenue. Au milieu de tout cela, William Harvey vint reprendre son service auprès de son maître. Il contempla la scène avec stupéfaction, reçut de brèves explications et s’assit à son tour, effaré. Brockley, qui s’était rencogné au fond du siège de la fenêtre, accablé de chagrin, tenta plusieurs fois d’intervenir, en vain.
    — Le témoignage de l’époux ne peut être pris en compte. De plus, vous en savez peut-être moins que vous ne le pensez. Nous n’ignorons pas que la femme Dale et vous êtes mariés depuis peu. Dame Blanchard, reprenons.
    Encore d’interminables questions. Que savais-je au juste sur Dale ? Depuis combien de temps l’employais-je ? Qui étaient ses amis ? En Angleterre, quel culte suivions-nous ?
    Je fis de mon mieux, mais c’était difficile. Clairpont avait l’habitude déplaisante d’inférer que tout ce que j’ignorais au sujet de ma femme de chambre était, nécessairement, en sa défaveur.
    Donc, j’en savais fort peu concernant sa famille ? Et je ne connaissais pas ses amis ? Je n’eus pas à donner mon opinion sur son antipapisme virulent, car elle l’avait exprimé ouvertement au Cheval d’or. En mon for intérieur, je maudissais son impulsivité. J’avais pourtant tenté de l’avertir ! Clairpont persévérait. Aurait-elle pu, en Angleterre ou en France, avoir des accointances avec un représentant secret des huguenots ? Pouvais-je jurer sur la croix qu’il n’en était rien ? Oh, cela me paraissait improbable au plus haut point ? Mais je ne pouvais jurer ?… Il pensait que non, en effet. Pouvais-je au moins lui dire ?…
    Je me battais pour Dale, et je savais que je perdais. À la fin, je déclarai :
    — Je veux la voir. Où est-elle ?
    — Je ne puis le permettre, madame.
    — Et son mari ? Peut-il lui rendre visite ?
    — Pas avant qu’elle ait été interrogée.
    Je frissonnai. Dale était en état d’arrestation. Elle ne subirait pas le genre d’interrogatoire auquel je venais d’être soumise.
    — Monseigneur, dit soudain Blanchard, vous considérez-vous comme un homme d’honneur ?
    — Naturellement, répondit Clairpont, un peu surpris.
    — Et, en tant que tel, vous sentez-vous des obligations envers ceux que vous employez ?
    Clairpont plissa les yeux.
    — Certes.
    — En ce cas, vous comprendrez que dame Blanchard souhaite voir sa servante et lui offrir un peu de réconfort. Je ne saisis pas en quoi cela nuirait à la procédure, et dame Blanchard se conduirait honorablement envers sa femme de chambre.
    — Et Brockley envers son épouse, soulignai-je. Monseigneur, de grâce !
    — En ce moment, répondit Clairpont, la cause catholique cherche à armer et à nourrir ses soldats. Je pourrais peut-être considérer d’un œil favorable une requête raisonnable, appuyée par une contribution suffisante…
    Glacée par tant de cynisme, j’allai dans ma chambre et pris tout l’argent dont je pensais pouvoir me passer. Blanchard tergiversa, puis envoya Harvey chercher sa propre cassette, fermée à clef. Deux poignées de pièces d’or changèrent de main. Quinze minutes plus tard, nous avancions dans les entrailles du château, vers les cachots. Où Dale était prisonnière.
     
    J’avais déjà vu des cachots, mais celui-ci était pire. La cellule, jusqu’à laquelle nous fûmes escortés par Clairpont, les deux gardes et un porte-clefs, se trouvait dans un couloir fétide éclairé par une lucarne grillagée et, provisoirement, par la torche du geôlier. On ne nous permit pas d’entrer, et nous pûmes seulement voir Dale à travers une petite ouverture à barreaux dans la porte. Elle tendait les mains vers nous, et Brockley et elle pleuraient parce que les gardes refusaient qu’ils se touchent. Elle nous dit, en sanglotant, que le cachot était minuscule, qu’elle n’avait pas de lit, rien que de la paille et une couverture crasseuse, et que les murs suintaient d’humidité.
    — Je

Weitere Kostenlose Bücher