Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
pas
un mot, sinon je te fends en deux du gosier au cul. Tu as compris ? (Il
hocha la tête.) Parce que je te rends la faveur que je te dois, souris-je.
    Car mon captif était Æthelwold, neveu d’Alfred et roi
présomptif des Saxons de l’Ouest.
     
    L’homme que j’avais tué se nommait Osbergh et commandait la
garde personnelle de Wulfhere. Il avait pour tâche ce jour-là de protéger
Æthelwold. Légitimement, le neveu d’Alfred aurait dû être roi de Wessex. Mais
il aurait été le dernier tant il était impétueux et imprudent, et il se consolait
d’avoir perdu le trône auprès de l’ale et des femmes. Pourtant, il voulait
devenir guerrier. Mais Alfred l’en avait empêché, redoutant qu’il se taille une
réputation sur le champ de bataille. Æthelwold, roi légitime, devait rester un
écervelé pour que nul ne voie en lui un rival d’Alfred pour le trône. Il aurait
été bien plus simple de l’occire, mais Alfred était sentimental, ou bien c’était
sa conscience chrétienne. Quoi qu’il en soit, Æthelwold avait récompensé la
miséricorde de son oncle en se ridiculisant constamment.
    Ces derniers mois il avait été libéré de la tutelle d’Alfred.
Il portait une cotte de mailles et des épées. C’était un homme impressionnant, grand
et séduisant ; il jouait bien le rôle du guerrier, même s’il n’en avait
point l’âme. Il s’était pissé dessus quand j’avais posé mon épée sur sa gorge, et
maintenant qu’il était mon prisonnier il ne relevait point la tête. Soumis et
effrayé, il était content de s’en remettre à quelqu’un.
    Il nous raconta qu’il avait harcelé Wulfhere pour obtenir le
droit de se battre.
    — Wulfhere m’avait nommé chef, mais je devais toujours
obéir à Osbergh, maugréa-t-il.
    — Wulfhere a été bien sot de te laisser t’éloigner
ainsi, répondis-je.
    — Je crois qu’il était las de moi, avoua Æthelwold.
    — Las de toi ? Tu troussais son épouse ?
    — Ce n’est qu’une servante ! Mais je voulais me
joindre aux patrouilles d’éclaireurs, et Wulfhere disait que j’apprendrais
beaucoup d’Osbergh.
    — Tu viens d’apprendre comment pisser dans un buisson d’aubépines,
c’est déjà beaucoup.
    Les mains liées, Æthelwold chevauchait la bête de Pyrlig, que
le prêtre gallois tenait par les rênes. J’expliquai à Pyrlig qui était notre
prisonnier et le prêtre sourit.
    — Alors tu es prince de Wessex ?
    — Je devrais être roi, bougonna Æthelwold.
    — Que non, dis-je.
    — Mon père l’était ! Et Guthrum m’a promis de me
couronner.
    — Si tu l’as cru, tu es un fichu sot. Tu aurais été roi
le temps qu’il aurait eu besoin de toi, ensuite tu aurais été mort.
    — Maintenant, c’est Alfred qui va me tuer, geignit-il.
    — Je lui parlerai. Tu t’agenouilleras devant lui et
diras que tu désirais échapper aux Danes, et qu’ayant réussi tu nous as trouvés
et es venu lui offrir ton épée. (Il me dévisagea sans comprendre.) Je te dois
une faveur, je te donne donc la vie. Comprends-tu ?
    — Mais Alfred me déteste !
    — Bien sûr, mais si tu t’agenouilles et jures que tu n’as
jamais rompu ton serment d’allégeance envers lui, que pourra-t-il faire ? Il
t’étreindra, te récompensera et sera fier de toi.
    — Vraiment ?
    — Du moment que tu lui dis où sont les Danes, ajouta
Pyrlig.
    — Je puis le faire. Ils sont partis ce matin de
Cippanhamm pour le Sud.
    — Combien sont-ils ?
    — Cinq mille.
    — Ils viennent ici ?
    — Ils iront où se trouve Alfred. Ils pensent pouvoir l’anéantir.
Ensuite, ce sera un été d’argent et de femmes… conclut-il plaintivement, me
laissant entendre qu’il aurait été ravi de piller le Wessex. Combien d’hommes a
Alfred ?
    — Trois mille.
    — Mon Dieu !
    — Tu as toujours voulu être un guerrier. Quelle
réputation pourrais-tu te faire si tu combattais contre une petite armée ?
    La nuit tomba. Il n’y avait point de lune, mais en suivant
la rivière nous ne pouvions nous perdre. Peu après, nous aperçûmes les lueurs
des feux du campement d’Alfred. Je me retournai et distinguai au loin une autre
lueur, celle de l’armée de Guthrum.
    — Si tu me laisses aller, fit Æthelwold d’un ton
boudeur, qu’est-ce qui m’empêche de retourner auprès de Guthrum ?
    — Absolument rien, hormis la certitude que je te
traquerai et t’occirai.
    — Tu es sûr que mon oncle sera heureux de me voir ?
    — Il

Weitere Kostenlose Bücher