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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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poing.
    — Je viendrai te rejoindre, dit-il à voix basse. (Puis,
plus fort :) Espèce de crotte de chèvre !
    Je crachai sur lui tandis que ses hommes faisaient mine de m’entraîner,
puis je revins vers Asser.
    — Nous allons tous les tuer ! dis-je férocement. Tous !
    — Que t’a-t-il dit ? demanda Asser. (Il craignait,
légitimement, que Svein et moi ayons conclu une alliance, mais la petite
comédie de Svein l’avait fait douter et je le rassurai encore en m’emportant et
en criant à Svein qui s’en allait que je donnerais son âme en pâture à Hel, la
déesse des Morts.) Vas-tu combattre ? demanda le moine.
    — Mais bien sûr ! hurlai-je avant de rejoindre
Leofric. Nous sommes du côté des Danes, lui dis-je à mi-voix. Nous tuons ces
Bretons, nous nous emparons de leur village et nous partageons avec les Danes. Dis-le
discrètement aux hommes.
    Fidèle à sa parole, Svein fit une sortie avec ses hommes. Cela
aurait dû mettre la puce à l’oreille d’Asser et de Peredur, car nul homme sensé
n’abandonnerait une position si bien défendue pour se battre à découvert. Mais
ils crurent à une arrogance de Dane : Svein fit parader ses hommes à
cheval, laissant entendre qu’il voulait déchiqueter notre mur de boucliers avec
ses épées et ses haches avant de lancer ses cavaliers sur les rescapés. Il
dressa lui aussi un mur de boucliers devant ses chevaux. J’en fis autant sur le
flanc gauche de Peredur, puis nous commençâmes à nous hurler des insultes. Leofric
passait dans nos rangs en informant nos hommes, et j’envoyai Cenwulf et deux
autres à l’arrière en faire autant. À cet instant, Asser accourut.
    — Attaque ! exigea-t-il.
    — Quand nous serons prêts, dis-je, attendant que
Leofric ait donné ses ordres à tous.
    — Attaque maintenant ! cracha le moine.
    Je faillis l’éventrer, et cela m’aurait épargné bien des
peines par la suite, mais je me retins et Asser retourna auprès de Peredur pour
prier, les mains levées au Ciel, que Dieu envoie le feu divin consumer ces païens.
    — Tu as confiance en Svein ? demanda Leofric en me
rejoignant.
    — Oui.
    Pourquoi ? Parce qu’il était dane et que j’aimais les
Danes. Peut-être Svein ne m’avait-il convaincu d’attaquer Peredur que pour
pouvoir ensuite s’en prendre à nous, mais je n’y croyais pas. Et il y avait
chez Peredur quelque chose que je convoitais : pour l’obtenir, je devais
le trahir.
    —  Fyrdraca  ! hurlai-je.
    À ce signal, nous nous retournâmes et nous jetâmes sur les
hommes de Peredur. Ce ne fut pas une bataille, mais un massacre. Deux des
hommes de Peredur résistèrent un peu, mais Leofric écarta leurs lances d’un
coup de hache puis les abattit. Peredur tomba sous mon épée sans résister, si
résigné à mourir que je lui fis ce plaisir. Cenwulf et ses deux compagnons
exécutèrent leurs ordres et s’emparèrent du coffre d’argent. Nous les
rejoignîmes alors que les cavaliers de Svein chassaient les fuyards. Le seul à
s’échapper fut le moine Asser. Voyant les cavaliers de Svein devant lui, il
passa en courant devant nous, troussant son froc. Je criai à mes hommes de le
tuer, mais ils le laissèrent aller.
    — Je vous ai dit de le tuer ! aboyai-je.
    — C’est un moine, répondit l’un d’eux. Veux-tu que je
sois damné ?
    Je vis Asser s’enfuir dans la vallée, et en vérité je ne me
souciais guère de son sort. Je pensais que les cavaliers de Svein l’attraperaient,
mais peut-être ne le virent-ils pas. Ils décapitèrent le père Mardoc d’un coup
d’épée, et quelques-uns de mes hommes se signèrent.
    Pendant ce temps, les autres Danes avaient fait le mur de
boucliers devant nous ; au centre, sous sa bannière au cheval blanc, se
tenait Svein lui-même avec son casque. Son bouclier portait le cheval blanc et
il brandissait la hache la plus grosse que j’aie jamais vue. Mes hommes
frémirent.
    — Ne bougez pas ! leur criai-je.
    — Jusqu’au cou, te dis-je, fit Leofric.
    Svein nous fixait et je voyais dans son regard la flamme de
la mort. Il était d’humeur à tuer et nous étions saxons. Ses hommes frappèrent
leurs boucliers et je lançai dans les airs Souffle-de-Serpent, si haut que sa
lame brilla dans le soleil et que chacun se demanda si je pourrais la rattraper.
    J’y parvins, fis un clin d’œil à Svein et la rengainai. Il
éclata de rire et comprit qu’il ne pouvait se permettre de perdre des hommes en
s’en prenant à

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