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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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rapportâmes le premier tiers d’argent
au bateau.
    — Il en reste deux fois autant qui nous attend, dis-je
à Leofric.
    — Et où étais-tu la nuit dernière ? demanda-t-il.
    — Au lit avec une Bretonne.
    — Bout-de-Cul ! Et qui combattons-nous donc ?
    — Une bande de sauvages.
    Nous laissâmes dix hommes garder le navire. Si les soldats
de Peredur tentaient de s’emparer du Fyrdraca, ces dix hommes auraient
fort à faire et seraient perdants. Mais comme ils détenaient trois otages qui
étaient peut-être ou non les fils de Peredur, nous devions prendre ce risque :
cela semblait assez sûr, car Peredur avait rassemblé son armée à l’est de la
ville. Je dis armée, mais ils n’étaient que quarante, et j’en amenais trente de
plus, bien armés et d’allure féroce dans leurs cottes de cuir. Leofric, comme
moi, la portait de mailles, ainsi que quelques-uns de mes hommes d’équipage, et
comme j’étais coiffé de mon beau casque à visière, j’avais au moins l’air d’un
seigneur des batailles.
    Peredur, vêtu de cuir, s’était fait dans ses cheveux noirs
et sa barbe à deux pointes des tresses qui lui donnaient l’air féroce. Ses
hommes étaient surtout armés de lances, mais lui possédait une bonne épée. Certains
avaient des boucliers et des casques, mais si je ne doutais point de leur
bravoure, je ne les trouvais guère redoutables. Mes hommes, eux, l’étaient. Ils
avaient combattu des navires danes au large du Wessex et s’étaient battus dans
le mur de boucliers à Cynuit. J’étais certain qu’ils pouvaient anéantir les
troupes que Callyn avait postées à Dreyndynas.
    C’est dans l’après-midi que nous gravîmes la colline. Nous
aurions dû partir le matin, mais certains des hommes de Peredur cuvaient encore
et les femmes du village ne cessaient de retenir les autres, refusant de les
voir mourir. Puis Peredur et ses conseillers conférèrent entre eux de la façon
de mener la bataille, même si je ne voyais guère là matière à discussion. Les
hommes de Callyn étaient dans le fort et nous dehors : il n’y avait qu’à
assaillir ces bâtards. Nulle ruse, attaquer ! Mais ils parlèrent
longuement, puis le père Mardoc dit une prière, ou plutôt la beugla. Quant à
moi, je refusai d’avancer car le reste de l’argent n’avait pas été apporté.
    Il finit par arriver dans un coffre porté par deux hommes. Alors,
sous le soleil, nous gravîmes la colline. Quelques femmes nous suivirent en
piaillant des cris de guerre, mais c’était peine perdue, car l’ennemi était
encore trop loin pour les entendre.
    — Que faisons-nous, alors ? demanda Leofric.
    — Nous formons un coin, à mon avis. Nos meilleurs
hommes au premier rang, toi et moi devant, et nous tuons ces gueux.
    — As-tu jamais assailli l’un de leurs forts ? grimaça-t-il.
    — Jamais.
    — Ce peut être difficile, m’avertit-il.
    — Si ce l’est trop, nous tuerons Peredur et ses hommes,
et nous prendrons quand même l’argent.
    Le frère Asser, son froc noir souillé de boue, accourut vers
moi.
    — Tes hommes sont saxons ! m’accusa-t-il.
    — Je hais les moines, grondai-je. Je les hais plus que
les prêtres. J’aime à les tuer. Et leur fendre la panse. J’aime voir ces
bâtards mourir. À présent, décampe et meurs avant que je ne t’égorge.
    Il courut annoncer à Peredur que nous étions des Saxons. Le
roi avait cru recruter un équipage de Vikings danes et découvrait à présent que
nous étions des Saxons de l’Ouest. Comme il n’en était point heureux, je
dégainai Souffle-de-Serpent et en cognai la lame contre mon bouclier en bois de
tilleul.
    — Veux-tu te battre ou non ? lui fis-je demander
par Asser.
    Peredur décida qu’il voulait se battre, ou plutôt que nous
nous battions pour lui. Nous continuâmes donc, à flanc de colline : celle-ci
comportant plusieurs crêtes successives, ce fut tard dans l’après-midi que nous
arrivâmes enfin au sommet et pûmes voir les talus d’herbe de Dreyndynas se
profiler sur l’horizon. Une bannière y flottait, un triangle d’étoffe arborant
un cheval blanc piaffant dans une verte prairie.
    Je m’arrêtai. La bannière de Peredur était une queue-de-loup
accrochée à une perche. Je n’en portais aucune mais, comme tous les Saxons, la
mienne aurait été un rectangle. Je ne connaissais qu’un peuple aux bannières en
triangle. Je me tournai vers le frère Asser qui montait, en sueur.
    — Ce sont des Danes ?

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