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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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tu n’as pas prononcé les noms de tout le soir, Uhtred,
sourit-elle. Que s’est-il passé ? (Comme je ne répondais pas, elle posa
sur moi un regard qui me troubla.) Quelle femme est avec toi désormais ?
    — Une femme qui te ressemble, avouai-je.
    Elle éclata de rire.
    — Et qui te ferait combattre pour Alfred ?
    — Elle voit l’avenir, éludai-je. En rêve.
    Brida me fixa. Nihtgenga geignit et elle le calma d’une
caresse.
    — Et elle voit Alfred en vie ?
    — Plus que cela. Elle le voit vainqueur.
    Alfred tressaillit et j’espérai qu’il aurait le bon sens de
ne pas lever la tête.
    — Vainqueur ?
    — Elle voit une verte colline et des hommes morts, un
cheval blanc et le Wessex renaissant.
    — Ta femme fait d’étranges rêves, mais tu n’as pas
répondu à ma première question, Uhtred. Si tu croyais Ragnar mort, pourquoi
es-tu venu ici ? (Je ne trouvai rien à répondre.) Que pensais-tu y trouver ?
    — Toi, avançai-je.
    Elle secoua la tête, certaine que je mentais.
    — Si j’étais Alfred, j’enverrais un homme qui parle
danois à Cippanhamm, et cet homme reviendrait dans le marais me raconter tout
ce qu’il y a vu.
    — Si tu penses ainsi, pourquoi ne leur as-tu point dit ?
demandai-je en désignant les hommes en noir qui gardaient le château.
    — Parce que Guthrum est un fou. Pourquoi l’aider ?
Et quand il aura échoué, c’est Ragnar qui sera chef.
    — Pourquoi ne l’est-il point encore ?
    — Parce qu’il est comme son père. Honnête. Il a donné
sa parole à Guthrum et ne la veut point rompre. Et ce soir, il voulait que tu
lui donnes la tienne et tu ne l’as point fait.
    — Je ne veux point que Bebbanburg soit un cadeau des
Danes.
    — Mais crois-tu, demanda Brida avec mépris, que les
Saxons te le donneront ? C’est à l’autre bout de l’Anglie, Uhtred, et le
dernier roi saxon est en train de pourrir dans un marais.
    — Elle me le rendra, dis-je en montrant
Souffle-de-Serpent.
    — Ragnar et toi pouvez gouverner le Nord.
    — Peut-être le ferons-nous. Dis à Ragnar que lorsque
tout sera terminé et décidé, j’irai au nord avec lui. Je combattrai Kjartan. Mais
quand je l’aurai décidé.
    — J’espère que tu vivras assez longtemps pour tenir ta
promesse.
    Elle me baisa la joue, et sans plus un mot retourna vers l’Église.
    — Qui est Kjartan ? souffla Alfred.
    — Un ennemi.
    — Iseult voit-elle l’avenir ?
    — Elle ne s’est point encore trompée.
    Il se signa puis se laissa entraîner dans la ville
silencieuse, mais il voulut d’abord entrer au couvent où nous nous réchauffâmes
un peu près des braises mourantes d’un feu. Les hommes dormaient dans la
chapelle, la cour était déserte. Alfred improvisa une torche avec un morceau de
bois et retourna aux anciennes cellules. Une porte était maintenue fermée par
une épaisse chaîne.
    — Tire ton épée, m’ordonna-t-il.
    Quand j’eus obéi, il défit la chaîne et poussa la porte, entra
prudemment et ôta son capuchon. Il leva sa torche et je vis un grand gaillard
gisant à terre.
    — Steapa ! siffla Alfred.
    Steapa faisait semblant de dormir. Il se releva d’un
mouvement vif pour sauter à la gorge d’Alfred, mais je le retins de la pointe
de mon épée. Il s’immobilisa en voyant le visage d’Alfred.
    — Seigneur ?
    — Tu viens avec nous.
    — Seigneur ! répéta Steapa en se prosternant.
    — Tu peux rengainer ton épée, Uhtred. (Steapa me
regarda et sembla vaguement surpris de me voir.) Vous allez être amis tous les
deux, décréta Alfred d’un ton ferme. (Steapa hocha la tête.) Et nous devons
aller délivrer quelqu’un d’autre. Venez.
    — Quelqu’un d’autre ? demandai-je.
    — Tu m’as parlé d’une nonne, répondit Alfred.
    Il fallut donc que je retrouve la cellule de la nonne. Elle
y était toujours, blottie contre un mur près d’un Dane qui ronflait. Elle ne
dormait point et, en nous voyant, poussa un cri qui réveilla l’homme. Il voulut
nous jeter l’une des capes qui leur servaient de couverture, mais Steapa l’assomma.
Alfred tira les couvertures et les remit prestement, gêné : la nonne était
nue. J’eus le temps de voir qu’elle était jeune et fort belle, et me demandai
pourquoi une telle femme gâchait sa beauté pour la religion.
    — Sais-tu qui je suis ? demanda Alfred. (Elle
secoua la tête.) Je suis ton roi, et tu viendras avec nous, ma sœur.
    Comme elle n’avait plus de vêtements, il

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