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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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pour vivre, ma pauvre enfant. Dites-moi si je me trompe.
    — Pour sûr, je n’ai plus rien, monsieur.
    Et il l’avait engagée, lui évitant le pire. Elle lui devait tout. Alors maintenant qu’il avait besoin d’elle, rien ne l’arrêterait.
    ***
    Quatre heures plus tard, Caroline gravit l’allée qui menait au bâtiment principal de la résidence de Willow Hill. Pour faire bonne figure dans cette réunion mondaine, elle avait choisi de revêtir sa belle robe jaune, sa préférée, si semblable à celle qu’elle portait quinze ans plus tôt, le jour qui avait bouleversé sa vie. Sous son corsage, le ridicule médaillon du charmeur de ces dames l’agaçait un peu.
    Parvenue sur la terrasse, elle allait soulever le heurtoir de cuivre quand un grand éclat de rire jaillit de la maison. Déconcertée, elle recula de quelques pas. Son cœur battait à tout rompre. Elle entendait des bruits de conversation, tout proches. En longeant furtivement la façade, elle aperçut entre deux tentures mal fermées la joyeuse compagnie.
    Quinze ans s’étaient écoulés. Ceux qu’elle avait connus enfants, puis adolescents, tenaient leurs promesses. Quelle équipe ! Tous grands et bien bâtis, les épaules larges, le visage énergique, et si fraternellement unis ! Caroline ne pouvait se défendre de revoir avec plaisir les yeux bleus de Holt Driscoll et les yeux noisette de Cade Hollister, le plus espiègle de la bande. Elle reconnaissait aussi Dair MacRae, l’hôte de la soirée en l’absence de Trace, son beau-père, bien qu’elle l’ait moins fréquenté que les autres.
    En dernier lieu, elle jeta un coup d’œil à l’individu aux yeux verts qu’elle venait chercher de si loin. Logan Grey. Lucky Logan Grey.
    L’infâme, le rustre…
    Il riait avec les autres, plus séduisant que jamais. Rien d’étonnant à ce que les femmes soient folles de lui. Il portait toujours un peu longue sa chevelure sombre et drue. L’éclat de ses yeux d’émeraude ne s’était pas terni, et ses longs cilsétonnaient dans un visage aussi viril. Ils auraient pu être ceux d’une odalisque, tant ils suggéraient les raffinements d’une sensualité provocante. Rasés de près, son menton et ses joues laissaient deviner la vigueur de son tempérament. Jadis un peu dégingandé, il était à présent solidement musclé, comme elle avait pu le constater à la banque. Et il gardait l’air inquiétant qui l’avait charmée quand elle n’était encore qu’une petite fille.
    Soudain, les souvenirs qu’elle s’était efforcée d’effacer pendant des années lui revinrent en foule. Souvenirs de souffrances, de désespoirs, de révoltes, mais aussi d’amour et d’insouciance. Quand elle l’avait vu pour la première fois en juillet, dans l’Est, chez ses grands-parents maternels, elle allait avoir huit ans. Elle en avait douze, l’été de leur premier baiser. Et le démon se consumait de passion, le jour inoubliable de leur dernière rencontre. De passion pour elle.
    Pauvre folle, naïve au point de le croire, de lui faire confiance.
    De nouveaux éclats de rire la ramenèrent à l’actualité. Grâce aux photos de groupe parues dans le Daily Democrat et à leurs légendes , elle put mettre un nom sur le visage de chacune des trois femmes, différentes l’une de l’autre mais également belles. Katrina Kimball s’était levée pour illustrer par gestes l’histoire qu’elle racontait. Emma MacRae, debout, servait à boire, et Maribeth, l’aînée, assise sur le bras d’un fauteuil, encourageait la narratrice en éclatant de rire à tout propos.
    A la réflexion, Caroline se félicitait de leur présence. Les trois femmes aimaient bien Logan, mais elles se laisseraient sans doute émouvoir par ses griefs, en vertu de la solidarité féminine.
    Dans un sursaut de volonté, elle retourna se placer devant la porte et fit claquer le heurtoir de cuivre. La porte s’ouvrit quelques instants plus tard sur Dair MacRae, affable et souriant.
    — Vous désirez ?
    Il ne la reconnaissait pas lui non plus, mais il avait des excuses. Ils s’étaient très peu vus, chez les Jennings.
    — Je suis désolée de vous déranger, dit-elle, mais je dois absolument rencontrer M. Grey.
    — Qui dois-je annoncer ?
    Elle éluda la question, mais dégagea le médaillon de sa chaîne pour le lui montrer.
    — Je pense qu’il ne sera pas fâché de retrouver son bien, dit-elle.
    Le visage de MacRae s’épanouit.
    — L’héroïne de la

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