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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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tout entière, voilà le détail de l’histoire.
    Hochant la tête ou fronçant les sourcils, chacun se mit en position d’écoute. Elle dominait son auditoire.
    — Mon oncle, qui venait de mourir, avait stipulé dans son testament que j’hériterais seule de sa fortune, le jour de mon mariage. J’ignorais que mon oncle avait fait de moi son héritière tout comme j’ignorais que mon père s’était tellement endetté qu’il se trouvait dans le besoin de me confisquer cet héritage.
    Il y eut des murmures d’indignation.
    — Pour hâter les choses, il a voulu me faire épouser l’un de ses amis, un homme de son âge. J’étais bien jeune, mais j’ai eu le courage de protester et de lui dire non. Il m’a giflée, alors je me suis enfuie. Mais je ne savais pas où me cacher. Ses valets m’ont rattrapée et ramenée à la maison. Je suis restée enfermée dans ma chambre, avec le plus fort des palefreniers en haut de l’escalier pour m’empêcher de sortir.
    — Pauvre petite, murmurèrent ensemble Emma et Kate.
    — Un quart d’heure avant le moment où on aurait dû venir me chercher pour m’obliger à épouser ce vieux bonhomme, Logan Grey est arrivé. Il a assommé mon gardien, devant ma porte, et s’est introduit dans ma chambre comme un voleur. Je n’ai pas crié, parce que je me souvenais bien de lui quand j’allais en vacances chez Nana Nellie.
    Logan éprouva une douleur à l’estomac. Il l’avait en effet bien occulté, cet épisode, sans doute parce qu’il en avait vraiment honte. Gros Jack, plus retors que jamais, avait inventé cette mise en scène. Il n’avait même pas eu à assommer le gardien, qui était complice. En jouant le rôle de mari de remplacement, il avait obtenu sans difficulté le consentement de l’insoumise.
    Caroline poursuivit son récit.
    — Logan prétendait qu’il avait entendu parler de ma fugue, et qu’il voulait m’aider à m’enfuir, parce qu’il avait depuis longtemps un faible pour moi. En me mariant avec lui, j’empêchais mon père de m’obliger à épouser son vieil ami. Il avait déjà tout prévu, m’expliquait-il, et l’affaire pouvait se régler en quelques minutes.
    Sous les regards réprobateurs de ses amis, Logan baissa les yeux. Dieu qu’il aurait aimé être ailleurs en ce moment !
    — Je ne demandais qu’à le croire, reprit Caroline. Toute jeune, je rêvais déjà de lui. Je reconnais d’ailleurs parmi vous quelques-uns des anciens pensionnaires de Nana Nellie. J’allais chez elle, pendant les vacances. Un été, vous aviez comme projet de construire une grange. Vos journées commençaient tôt, parce qu’il faisait très chaud.
    — Vous nous apportiez de la limonade et des biscuits, dit rêveusement Cade Hollister. Des biscuits au gingembre.
    — Et du sucre candi, pour nous donner des forces, ajouta Holt Driscoll.
    — Je m’amusais bien, murmura-t-elle. Avec vous trois, je m’amusais bien. J’aurais suivi Logan jusqu’au bout du monde, cet été-là.
    Pour la première fois depuis le début de son récit, elle le regarda dans les yeux. Il ressentit un choc.
    — J’avais douze ans, dit-elle. Tu m’as donné mon premier baiser. Tu ne t’en souviens pas, naturellement ?
    Logan ne s’en souvenait pas, en effet. Valait-il mieux l’avouer, ou mentir ? Dans le doute, il se contenta de hausser les épaules. Caroline secoua la tête en signe de découragement et reporta son attention sur l’auditoire.
    — Aussi étonnant que cela puisse paraître, quand il m’a proposé de passer par la fenêtre pour aller signer l’acte de mariage au temple, je n’ai pas réfléchi une seconde. De la même façon que je l’avais suivi derrière les arbres à douze ans, chez Nana Nellie, je suis allée avec lui, à seize, patienter derrière les autres couples, qui attendaient la bénédiction etle certificat de mariage qui allait avec. Mon nom était déjà inscrit, il a donné le sien, et l’affaire était faite.
    Elle marqua une pause. Logan observa avec un peu de dépit que ses amis, muets d’étonnement, hochaient la tête en évitant de croiser son regard. Tous, à l’exception bien sûr de Dair MacRae, dont l’œil pétillait de malice. Caroline, qui décidément savait ménager ses effets, poussa son avantage.
    — Ce n’est pas tout, dit-elle. J’étais tellement sotte à cette époque-là que je suis allée avec lui à l’hôtel. L’hôtel Magnolia.
    Les trois sœurs poussèrent des cris. Tous

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