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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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regard soupçonneux que Caroline lui jeta le contraignit à corriger l’équivoque.
    — Par là, ajouta-t-il en faisant un geste vaque. Du côté de la piste.
    — Merci, dit-elle sur un ton un peu pincé en allant prendre son nécessaire dans un sac de selle.
    Comme en revenant vers lui elle le scrutait encore, doutant visiblement de sa bonne foi, il se déplaça pour tourner ostensiblement le dos au lieu de la baignade.
    Il entendit le froissement des vêtements que l’on défait. L’éclaboussement de l’eau et une exclamation de plaisir.
    C’était insupportable.
    — Je vais voir un peu plus loin ce qui se passe, annonça-t-il en se relevant.
    — Je n’en ai pas pour longtemps.
    — Sois tranquille.
    Il fallait absolument qu’il se sauve, loin de cette source, loin d’elle.
    Il gravit une colline. Depuis la hauteur, on ne voyait aucun feu de camp, aucune présence humaine ne se manifestait. En ce début de nuit, au milieu de nulle part, il était là, seul, avec sa femme.
    Avec sa femme si belle, et si… nue.
    La regarder équivaudrait à la trahir.
    Mais la tentation était trop forte. Il se retourna, et cessa aussitôt de respirer. Grands dieux !
    La lueur fraîche de la lune et le rougeoiement ardent des braises l’illuminaient. L’éclairage contrasté était digne d’un grand maître de la peinture. Quant au sujet, Vénus, Diane ou Bacchante, il égalait les plus somptueuses de leurs modèles. Mais on ne la voyait pas figée, comme dans les tableaux. Elle se savonnait, les deux mains sur la nuque, sur la poitrine, sur les flancs, les hanches. Entre les jambes. Fasciné, Logan ressentait sur ses paumes et ses doigts la caresse de la peau mouillée, comme si ses propres mains se substituaient à celles de Caroline.
    On ne joue pas sans honte le rôle de voyeur, il ne l’ignorait pas, sans pour autant éprouver le moindre remords. Dans l’excès de son excitation, son corps le faisait trop souffrir pour qu’il ait en tête autre chose que sa douleur.
    L’eau qui sortait du rocher était-elle bien fraîche ? Il se le demandait.
    Quand Caroline finit par s’y plonger pour se rincer, il trouva la force de détourner son regard. Un coyote glapissait au loin. La gorge soudain nouée, Logan se mit à respirer plus fort. Son sixième sens s’éveillait.
    Il annonçait une menace.
    Logan concentra son attention sur les vallons avoisinants. Là, derrière un relief, ne voyait-il pas une faible lueur ?
    Sans faire de bruit, il dévala la pente qu’il venait de gravir. Quand il parvint au campement, Caroline était sortie du bain et s’essuyait. Quand elle l’aperçut, une exclamation de surprise lui échappa, et elle se drapa dans sa serviette.
    — Habille-toi en vitesse, murmura-t-il. Il se passe quelque chose. Il faut que tu te caches en lieu sûr pendant que je vais voir.
    — Mais…
    — Je t’en prie, Caroline.
    Il eut le plaisir de la voir se hâter et lui obéir pendant qu’il vérifiait son arme et se munissait d’un chargeur plein. Avant d’établir le campement, il avait remarqué trois rochers verticaux accolés en équerre, qui feraient une excellente cachette en même temps qu’un refuge. Il y mena Caroline, qui avait sorti son propre pistolet.
    — Reste ici. Je t’annoncerai mon retour. Si d’ici là tu vois quelqu’un, tire d’abord et réfléchis ensuite.
    — Tout ira bien. Ne t’en fais pas pour moi. Va voir ce qui se passe, Logan.
    — Tu ne bouges pas d’ici ?
    — Bien sûr que non. Je ne ferai pas de bêtise.
    — Moi non plus, j’espère.
    Après un court moment d’hésitation, il lui baisa très fort les lèvres et s’éloigna.
    Il s’arrêtait tous les trente pas, pour se concentrer en écoutant le silence. Rien ne se faisait entendre.
    Mais le pressentiment d’un danger ne le quittait pas. Il y avait quelque chose, plus loin. Une menace.
    Vers le nord, un coyote glapit de nouveau. De ce côté-là, il n’avait rien à craindre. Les charognards n’attaquent pas l’homme, en principe.
    En se déplaçant avec la discrétion d’un fantôme, il s’approcha de l’endroit où tout à l’heure, depuis le haut de la colline, il avait cru voir une lueur. Le clair de lune lui révélaitle paysage, mais le rendait trop visible à son gré. Le pistolet au poing il progressait, tous les sens en alerte.
    Ses narines furent les premières à l’avertir qu’il approchait du but. L’odeur cuivrée du sang les assaillit avant celle d’un feu

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