Le retour de la mariée
contre elle, si contrarié de sa propre faiblesse qu’il en oublia toute douceur.
Les deux mains dans sa chevelure il lui pencha la tête en arrière pour lui dévorer le cou, la gorge, la bouche. Le cœur battant à tout rompre il ne se contrôlait plus. Il lui fallait la posséder, il en éprouvait la nécessité, chaque cellule de son corps l’exigeait.
Loin de l’offusquer, cette agression sauvage déclencha chez Caroline une semblable frénésie. Tandis qu’il lui palpait les reins sans ménagement, elle planta les ongles dans son dos, comme pour s’ancrer en lui, gémissante, hors d’elle.
Leurs lèvres se soudèrent en un baiser désespéré, leurs langues engagèrent un duel farouche, éveillant la sensualité qu’ils avaient contenue si longtemps. Enflammé de désir, Logan s’avança en trébuchant pour adosser Caroline à une paroi rugueuse. Perdant contact avec le sol, elle encercla sa taille en croisant les jambes sur ses hanches. Il s’arracha àsa bouche pour embrasser ses seins, nourrissant son désir brûlant à la fraîcheur de sa chair délicate.
La tête bourdonnante, il entendait les halètements de Caroline, ses gémissements, ses paroles qui n’avaient aucun sens. Dans la folie qui l’emportait, il était incapable de prononcer des mots tendres, de la caresser avec douceur. Et il sentait que Caroline, enfiévrée par la même ardeur que lui, n’aurait pas voulu de cette tendresse en cet instant.
Les mains étonnamment actives, elle s’agrippait à ses épaules, à ses bras, à sa nuque. Elle pétrissait ses muscles et sa peau.
Logan quitta l’appui de la roche et emporta sa femme vers le lit de camp. Le visage contre le sien, elle déposa une pluie de petits baisers de son cou à son épaule, pour aussitôt le mordre avec fièvre, incapable de contrôler sa soif de lui. Douleur et jouissance associées, la torture exquise aurait décuplé son excitation si elle n’avait déjà été à son comble.
Il la déposa sur la couche et la recouvrit de son corps.
Douce et brûlante, elle se serra contre lui, frémissante. Le moment était venu de satisfaire le désir qu’il avait d’elle, le désir qu’elle avait de lui. Il vint en elle sans hésiter, jusqu’au plus profond de la chair impatiente qui l’accueillit et l’enserra, pour le retenir en elle.
Il sut à cet instant, sans aucun doute possible, que sa place était près d’elle, ici, maintenant.
— Logan…, gémit-elle d’une voix suppliante.
D’un baiser il la fit taire, taquinant ses lèvres de sa langue en même temps que ses reins entreprenaient leur mouvement. Les doigts crispés dans ses cheveux, elle se cambra pour mieux suivre son rythme, avançant à chaque élan à sa rencontre. Leurs corps ne faisaient plus qu’un, ondulant ensemble dans une parfaite harmonie, vers l’ivresse de l’extase. Logan respirait à peine, dévoré de désir. A la jouissance de l’instant vint se mêler une émotion depuis longtemps oubliée, qui au plus fort de la passion lui donna l’impression d’une faiblesse, d’une fragilité.
Sous son corps, il sentit que des spasmes secouaient Caroline. Avec l’orgueil du mâle, il la conduisit jusqu’au sommet de la jouissance, en lui murmurant des mots tendres, et d’autres aussi, que l’on n’ose pas dire à la lumière du soleil. D’une voix aiguë qui n’était pas la sienne, Caroline émettait une sorte de mélopée continuelle qui s’interrompit soudain pour devenir un cri. Agrippée à lui, le retenant en elle par pressions convulsives, elle puisait en lui sa force, ce que lui seul pouvait lui donner.
Il attendit qu’elle ait rouvert les yeux pour se noyer dans leur onde violette. Dans un dernier élan, il s’abandonna à son tour. L’éruption de la jouissance saisit son corps tout entier, en même temps qu’une émotion inattendue, qu’il ne voulait pas nommer, lui dilatait le cœur.
La peur déferla sur lui, l’engloutit. Non, il ne se laisserait pas emporter par la vague.
Lucky Logan Grey amoureux de sa femme ? Non, c’était impossible…
***
Caroline savoura cet instant où le rêve semble se confondre avec la réalité.
Sous le ciel constellé d’étoiles, tout était tranquille. Parfumé de l’odeur des plantes du désert, l’air frais de la nuit lui caressait la peau, encore brûlante et moite de leur étreinte.
Caroline n’en avait cure. Elle ne frémissait même pas. Sous elle, le lit de camp était en piètre état. Elle se
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