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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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responsabilités de père. J’aimerais que tu me dises tout aussi clairement de quelle façon tu envisages ton rôle de… de mari.
    Au lieu de répondre, Logan fit d’abord la grimace, ce qui ne présageait rien de bon. Caroline regretta aussitôt d’avoir parlé.
    Il ne voulait pas d’elle ? Quel choc, quelle désillusion ! Mais il fallait bien qu’elle sache à quoi s’en tenir, à la fin. Elle avait le droit de savoir, elle ne méritait pas que son mari la méprise. Après quinze ans de solitude, et de fidélité, elle aurait légitimement pu faire des projets d’avenir avec un autre, pourquoi pas ?
    Non, pas vraiment. Pas encore. Elle devait connaître ses intentions, d’abord. Mais il semblait bien qu’il se souciait comme d’une guigne de l’avenir de sa femme. Machiste comme le sont tous les hommes, il n’avait de pensée que pour son fils.
    Elle le vit soupirer longuement, et refermer son livre.
    — Nous y voilà donc, murmura-t-il. C’est le moment d’en parler, bien sûr. Il vaut mieux mettre les choses au point avant de retrouver Will. Je te dois bien ça, je pense.
    Il lui devait quelque chose ? Pour quel service rendu ? Pour avoir couché avec lui ? Moralement meurtrie, Caroline se redressa, très digne.
    — Je ne vois pas les choses en termes de « dettes » réciproques, dit-elle en faisant sonner dédaigneusement le mot. Quoi que nous réserve l’avenir, il me semble que nous devrions oublier le passé, une fois pour toutes.
    — Oublier le passé ? répéta-t-il en se dressant sur ses jambes. J’en suis malheureusement incapable. Mon passé, mon présent, mon futur, tout cela ne fait qu’un. Comme une sorte de cercle, dont je ne peux sortir.
    Qu’entendait-il par là ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Il ne pouvait pas se contenter d’une seule femme ? C’était cela, sans doute. Caroline eut froid, tout à coup. Elle refusait de le croire. Elle avait trop mal.
    Mais qu’imaginer d’autre ? Une instabilité maladive, peut-être ? Etait-il enquêteur assermenté pour la seule raison qu’il ne tenait pas en place ? Elle se souvint de leur première soirée, à Fort Worth. Il lui avait parlé de Californie et de Louisiane. Préférait-il les déplacements incessants au confort d’un foyer ?
    Elle resta un moment silencieuse, pour prendre le temps de réfléchir.
    — Pourquoi tourner en rond, pourquoi ressasser le passé ? demanda-t-elle. Longtemps, je t’en ai voulu, après m’être réveillée seule, il y a longtemps. A présent, je ne t’en veux plus.
    — Tu ne me comprends pas, Caroline.
    Cela devenait désagréable, à la fin.
    — On peut le dire, en effet, lança-t-elle en se mettant debout, elle aussi, pour rester à sa hauteur. Il faut « mettre les choses au points » entre nou, Logan, comme tu l’as proposé.
    Il lui adressa un pauvre sourire.
    — Tu es la bonté même, Caroline. Je t’admire. Tu mérites d’avoir… eh bien… tout ce dont tu peux rêver.
    Justement ! C’était de lui qu’elle rêvait, c’était lui qu’elle méritait, lui qu’elle voulait. Pourquoi ne ressentait-il pas la même chose ?
    Elle croisa les bras, et attendit la suite. Toutes ces hésitations annonçaient un adieu, sans doute. Elle ne le voyait pourtant pas monter à cheval et s’éloigner vers le couchant, la laissant seule. Ils n’avaient pas encore retrouvé leur fils. Logan ne pouvait pas abandonner sa femme au milieu de nulle part.
    Il se passa nerveusement les doigts dans les cheveux et se mit à aller et venir.
    — En huit ou dix jours, j’ai appris à te connaître assez bien, déclara-t-il, et je sais que tu n’es pas une femme comme les autres. Tu serais plutôt indépendante et originale, dans ton genre. Mais dès qu’il est question de famille et de foyer, il faut bien admettre que tu es aussi traditionaliste que toutes les autres.
    Il fit halte devant elle pour la regarder dans les yeux, pour qu’elle lise dans les siens toute la sincérité de ses propos.
    — Je ne peux absolument pas être un mari ordinaire, Caro. Je ne peux pas me lever le matin pour aller au travail, rentrer le soir pour dîner et lancer la balle à mon fils jusqu’à l’heure du coucher. Je ne dis pas que je ne trouve aucun charme à ce genre d’existence, mais ce n’est pas une vie pour moi. Le destin m’en a exclu.
    Caroline sentait que ses jambes risquaient de se dérober sous elle, mais elle tint bon.
    — Le destin a bon dos,

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