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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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pas seule dans ton lit, tant que tu le voudras. Mais ne m’en demande pas davantage, bon sang. Je n’ai rien d’autre à t’offrir, parce que le malheur dont je souffre est trop contagieux. Je me soucie trop de ton bonheur pour te faire courir ce risque.
    Elle le comprenait très bien. Les hommes les plus forts et les plus courageux peuvent avoir des faiblesses, des peurs qu’ils ne contrôlent pas. Traumatisé par ses expériences passées, Logan refusait de prendre un nouveau risque. Depuis une dizaine d’années, il ne vivait que dans le présent, il vivait seul.
    Et elle le plaignait.
    En rassemblant tout son courage, elle franchit les quelques pas qui la séparaient de son mari. Elle osa lui prendre la tête à deux mains pour plonger le regard dans le sien.
    — Moi aussi je me soucie de toi, je pense à toi, Logan. Et maintenant je te comprends. Je te comprends vraiment. Mais je ne suis pas d’accord avec toi. Pas du tout.
    — C’est-à-dire ?
    Caroline comprit que le moment de franchir le pas était venu. Elle aurait préféré s’en abstenir. Se lancer ainsi, c’était se montrer vulnérable, s’exposer à une rebuffade. Mais elle savait que pour émouvoir un homme aussi gravement meurtri, il fallait faire montre d’une confiance absolue en lui. Et davantage encore.
    — C’est-à-dire que je t’aime, Logan Grey. Que je t’aime depuis toujours.
    Pendant le silence qui suivit, elle vit passer dans l’opale de ses yeux de l’espoir, du bonheur, de la joie peut-être. Mais il se reprit aussitôt, tout à son tourment, et son corps se figea.
    — Non, ne me dis pas une chose pareille, Caroline.
    Sans l’écouter, elle renouvela son assaut.
    — Je t’aime, Logan, et tu n’as plus le droit de vivre seul. Je comprends bien que tes malheurs t’ont découragé, qu’ils t’ont fait peur. Mais le moment est venu de ne plus avoir peur, Logan.
    Elle devinait sur son visage le combat qui se livrait en lui. Il avait envie de la croire, de saisir sa chance, elle le voyait bien. Mais la peur le dominait, le dévorait comme une hydre féroce. Il faudrait encore du temps, et beaucoup de témoignages d’affection, pour le convaincre que tout n’était pas perdu, et qu’il méritait bien de vivre en famille, et heureux.
    Elle lui mit un doigt sur les lèvres.
    — Ecoute-moi, à ton tour. Tu es mon mari, Logan Grey, le père de mon fils, et celui de l’enfant que je porte peut-être, si la nature le veut ainsi.
    En proie à une soudaine panique, il se raidit en ouvrant grand les yeux.
    — Mon Dieu ! s’exclama-t-il malgré l’index qui s’appuyait sur sa bouche.
    — D’ores et déjà, nous constituons une famille, que cela te plaise ou non. Une famille assez originale, je le reconnais volontiers, mais qui existe bel et bien. Tu as une famille, et j’entends bien te donner un foyer, où tu seras vraiment chez toi.
    — Mais bon sang, tu n’as pas compris ce que je viens de te dire !
    Oh si, elle l’avait bien compris. Elle voyait aussi la cause de son angoisse dans ses yeux. En restant près d’eux, il craignait de leur apporter le malheur, à Will et à elle. Mais il ne pouvait pas les quitter vraiment.
    — Je t’ai bien écouté et bien compris, dit-elle. Mais je veux être optimiste, résolument. On voit rarement des hommes qui ont autant de courage que toi. Tu as dominé des catastrophes qui en auraient détruit bien d’autres. Jusqu’à présent, tu as vécu dans la peur. Maintenant, tu dois pouvoir t’en libérer. Prends ton temps, Logan. Compte sur moi pour te souteniret te donner du courage. Je parie sur ma réussite, sur celle de notre famille. Je parie sur toi, Logan Grey.
    Il appuya son front contre le sien, si bien que leurs cils s’effleurèrent.
    — Tu es complètement folle, Caroline Grey, murmura-t-il tendrement.
    — Folle d’amour pour toi, répliqua-t-elle en se mettant sur la pointe des pieds. Embrasse-moi, Logan. Fais-moi sentir ce que tu as dans le cœur et que je sais déjà, même si pour l’instant tu ne trouves pas les mots pour le dire.
    D’un soupir il reconnut qu’elle avait gagné, il l’attira à lui, les mains au bas de son dos, et posa les lèvres sur les siennes. Ce ne fut pas un baiser ordinaire. Ils n’en avaient jamais échangé de semblable. Ce fut un baiser plein de tendresse et de mélancolie, plein d’espoir aussi, si doux que Caroline se mit à pleurer, émue de tant de beauté.
    Mais soudain, le claquement d’une

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