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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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haricots, tu les préfères froids ou chauds ?
    — Froids, dit Will. C’est plus rapide.
    Avant de se déclarer rassasié, William Grey ingurgita une autre boîte de haricots, une pomme et deux tranches de bœuf fumé. Fasciné par le spectacle, Logan attendit que son fils fasse passer ce qu’il venait d’ingérer en vidant toute une gourde d’eau fraîche.
    — Il faut croire que Plunkett ne te donnait rien à manger, suggéra-t-il à la fin.
    Will blêmit tout à coup.
    — Vous en avez entendu parler ?
    — Quand je l’ai vu, il avait une belle brûlure de l’œil au menton. Je suppose que tu y es pour quelque chose ?
    — Vous l’avez vu ? s’étonna le garçon qui s’agitait en cherchant des yeux le fusil que Logan venait de ranger dans un sac de selle. Il est tout près d’ici ? Il faut se cacher, vite. Il me fait peur, il est…
    — Il est mort, compléta Logan.
    Will redressa soudain la tête, en faisant des yeux ronds.
    — Quoi ?
    — Nos chemins se sont croisés, ce matin. Je l’ai abattu. Deuce Plunkett ne te fera plus de mal, ni à toi ni à personne.
    D’un coup, Will ne fut plus le même. Délivré de sonangoisse, il recula d’un pas, si lourdement que Logan craignit qu’il ne s’évanouisse, comme sa mère. Mais il finit par s’asseoir les mains sur les genoux, pour prendre le temps d’assimiler l’information.
    — Alors vous l’avez tué.
    — Je l’ai tué.
    — Au pistolet ?
    — D’une seule balle.
    Will hocha la tête. Il ne semblait pas se faire à cette idée.
    — Moi, murmura-t-il, je lui ai collé une gamelle de haricots sur la figure.
    — Tu as bien choisi ton arme, et ta cible. Il était bien atteint.
    — Il était tellement en colère qu’il m’a mis le canon du pistolet sous le nez. Au moment où il allait tirer, j’ai jeté du sable dedans, et l’arme s’est enrayée. Il avait reçu du sable dans les yeux, j’en ai donc profité pour filer avec mon cheval et son fusil. Mais hier, le cheval s’est sauvé.
    — Bien joué. Je suis fier de toi, mon fils.
    Will sursauta. Un tel mécontentement apparut dans son regard que Logan se trouva contraint de revenir sur le terme.
    — Il est peut-être un peu tôt pour que tu m’autorises à t’appeler ainsi ?
    Le garçon haussa les épaules et jeta un coup d’œil à sa mère, comme pour l’appeler à l’aide. Mais après avoir pleuré toutes les larmes de son corps, Caroline semblait s’être réfugiée dans le sommeil. Elle dormait profondément. Logan lui jeta lui aussi un regard de reproche. Elle ne lui serait pas utile, à lui non plus. On aurait pu croire qu’elle prenait un malin plaisir à s’abstraire de la conversation, pour donner aux hommes de la famille le temps de faire connaissance.
    — Je ne voudrais pas passer pour un ingrat ou pour quelqu’un de grossier, dit Will après un moment de silence. C’est que… eh bien… C’est tellement surprenant, vous comprenez. Je n’ai mangé que des baies depuis deux jours, je sens une odeur de lapin, je m’approche et je vois maman,que je ne pensais pas voir, et puis vous, avec vos mains sur ses… Mais autant ne pas en parler, pas vrai ?
    — D’accord ! Tout à fait d’accord !
    — Et puis vous me dites que Plunkett est mort. Je ne sais plus où j’en suis, moi, je ne sais plus quel rôle je joue, dans toute cette affaire. C’est comme l’année dernière, quand maman a voulu que j’aille faire du théâtre amateur, avec les autres. Une fois déguisé, je ne savais plus qui j’étais.
    — Je crois que Caroline aime bien la troupe d’Artesia, ironisa Logan. Elle avait emprunté des costumes de scène pour que je passe inaperçu. Pantalon rose et veste rouge, tu vois le tableau !
    Il simula un tremblement nerveux, ce qui eut le mérite de faire sourire William Grey, et de le pousser à renchérir.
    — C’est comme moi, dit-il. Elle a voulu que je prenne la place d’une fille, dans la chorale. Il faut dire que je n’avais pas encore ma voix d’homme, comme maintenant. Pour qu’elle y renonce, j’ai dû la menacer de quitter la maison et de ne plus jamais revenir.
    — Tu as bien fait.
    Il y eut un court silence. Will gonfla les joues et laissa échapper un long soupir.
    — J’ai mille questions à poser, mais je ne sais pas par où commencer. J’aurais bien des choses à dire, mais j’ai été tellement surpris…
    Logan songea qu’il n’avait pas revu sa mère depuis le départ de Caroline

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