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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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de
billet d'absence, déclara tout net Laurette. Si les soeurs te punissent, ce
sera ben bon pour toi. Bon. Il faut que j'y aille. Je vais finir par être en
retard avec toutes ces niaiseries-là.
     
    Laurette disparut
dans sa chambre et prit ensuite, pendant un bref moment, la place de Jean-Louis
dans la salle de bain pour une toilette rapide. Après avoir endossé son
manteau, elle empoigna le sac brun contenant les sandwichs et les biscuits qui
allaient constituer son dîner et sortit de l'appartement, non sans avoir
rappelé à Carole sur un ton abrupt:
     
    - Oublie pas ce
que je t'ai demandé de préparer pour le souper.
     
    Dès que la porte
fut refermée, Richard ne put s'empêcher de dire à sa soeur:
     
    - On peut dire
que t'es chanceuse en maudit, toi. C'est pas souvent que la mère change d'idée.
     
    - Tu ferais mieux
de pas lui jouer dans le dos une autre fois, la mit en garde Gilles en allant
déposer sa vaisselle sale dans l'évier.
     
    - À sa place,
moi, j'aurais pas changé d'idée, laissa tomber Jean-Louis après avoir bu une
gorgée de café.
     
    - C'est sûr! se
moqua Richard. Toi, tu penserais surtout à l'argent qu'elle gagnerait.
     
    121
    - Comment il
s'appelle déjà, ton chum demanda Gilles à sa soeur pour faire dévier la
conversation qui risquait de s'envenimer entre Richard et Jean-Louis.
     
    - François
Beaupré, finit par dire Carole après un court moment d'hésitation.
     
    - De quoi il a
l'air, ce gars-là?
     
    - Laisse faire,
fit sa soeur. Je vais l'avertir moi-même quand il va venir me chercher après
l'école.
     
    - Parce qu'il
vient te chercher après l'école? demanda Jean-Louis, narquois. Est-ce que m'man
sait ça?
     
    - Va pas essayer
de la stooler, toi, le mit en garde Richard.
     
    Cet après-midi-là,
Carole apprit à son amoureux comment sa mère avait mal réagi après les avoir
découverts ensemble. Elle lui expliqua, les larmes aux yeux, la menace qui
pesait dorénavant sur sa tête. Il fut dès lors entendu que le jeune homme ne la
raccompagnerait après les classes que jusqu'au coin des rues Parthenais et
Sainte-Catherine, les jours d'école. De plus, elle le prévint qu'il n'était
plus question qu'elle s'absente de l'école, avec ou sans billet d'excuse écrit
par lui.
     
    En deux occasions
depuis la mi-mars, l'adolescente avait présenté avec aplomb à soeur Marguerite
un billet supposément rédigé par sa mère pour excuser son absence de la veille.
Elle savait fort bien qu'aucune vérification ne serait possible puisque sa mère
travaillait tous les jours.
     
    Bien sûr, il
restait toujours la possibilité que sa mère apprenne ses absences lors de sa
visite à l'école pour venir rencontrer les religieuses enseignantes à
l'occasion de la remise des bulletins. Cependant, cette possibilité était bien
mince. Sa mère revenait si fatiguée de son travail qu'elle ne possédait pas
l'énergie nécessaire pour marcher jusqu'à l'école Lartigue ces soirs-là.
     
    122
    La mère de
famille se serait bien passée de ce genre de problème avec sa cadette. La
veille, avant de se mettre au lit, elle s'était demandée si elle avait pris la
bonne décision au sujet de Carole. Puis elle s'était mise à penser à toutes les
factures qu'elle avait à acquitter et elle ne voyait pas très bien comment s'en
sortir. Un peu avant deux heures, elle finit par se résoudre à faire une
démarche qui la rebutait, soit aller au bureau du personnel pour demander une
augmentation de salaire.
     
    Chapitre 5
    Des dérangements
Laurette attendit deux jours avant de se décider à passer à l'action. Ce
matin-là, elle pénétra dans l'édifice de la biscuiterie Viau trente minutes
avant le début de sa journée de travail. Il faisait si doux et si beau en ce
jeudi matin ensoleillé qu'elle eut une hésitation avant d'entrer. La pensée
qu'elle pourrait toujours venir manger son repas du midi à l'extérieur l'incita
à sourire, malgré sa crainte d'essuyer une rebuffade lorsqu'elle se
présenterait au bureau du personnel.
     
    La veille, les
enfants l'avaient aidée à terminer le grand ménage du printemps et elle avait
même eu le temps de suspendre aux fenêtres ses rideaux fraîchement lavés avant
de partir ce matin-là. De plus, Carole avait trouvé le temps de faire le
lavage, la veille, avant son retour à la maison.
     
    A son entrée dans
la pièce réservée aux employés, elle aperçut Lucienne qui lui fit signe de
venir la rejoindre à la table où elle

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